De par le prestige de l'identité de l'opposant, l'OM invaincu depuis 12 rencontres en championnat à domicile (11V-1N), son lieu emblématique, le Vélodrome, et son scénario, victoire 3-2 après avoir été mené 2-0, la performance des Caennais restera gravée dans les annales de l'histoire du club.
"C'est encore plus fort qu'au Parc des Princes. Là-bas, nous avions bénéficié de péripéties (ayant déjà procédé à ses trois changements, Paris s'était retrouvé à neuf pendant les dix dernières minutes à la suite des blessures de deux joueurs). Aujourd'hui (vendredi), notre adversaire est resté à onze", commentait Patrice Garande, référence au match nul décroché contre le PSG il y a deux semaines.
Le SMC a remporté la bataille tactique
"Ma plus grande satisfaction, c'est que l'équipe y a toujours cru. Elle a déjà montré dans le passé qu'elle possédait des ressources. Ça a peut-être été au-delà de nos espérances. Il faut reconnaître que nous avons la réussite avec nous, mais les garçons ont le mérite d'aller la chercher. Ils ne lâchent pas. En ce moment, tout nous sourit, car nous adoptons l'état d'esprit adéquat".
Si son comportement fut irréprochable, le SMC a aussi renversé les Olympiens en remportant la bataille tactique. Pourtant, le onze de départ aligné par Marcelo Bielsa avec le positionnement d'André Ayew en relayeur et la titularisation de Michy Batshuayi à la pointe de l'attaque n'était pas forcément celui attendu par le camp normand.
"Avec cette option prise par les Marseillais que nous avions évoquée puisque ce système avait fonctionné à Saint-Etienne, notre tactique consistait à harceler leur milieu et notamment Imbula et Ayew. Dès qu'ils avaient le ballon, il fallait sortir sur eux pour les empêcher de développer leur jeu", analyse le technicien des "Bleu et Rouge".
Une infirmerie qui se remplit
Un plan qui a mieux fonctionné au retour des vestiaires que dans l'acte initial selon le coach du SMC. "En dépit de nos occasions en première période, nous avons connu trop de déchets dans l'utilisation du ballon, pour le ressortir. Il fallait réussir une ou deux passes pour ensuite trouver des solutions", indiquait Patrice Garande dont le collectif a parfaitement exploité les boulevards laissés par l'arrière-garde phocéenne. "Avec des éléments tels Imbula et Ayew se projetant vers l'avant et des latéraux très offensifs, ça ne laissait plus beaucoup de monde pour défendre".
Un déséquilibre qui a donné des idées aux partenaires de Julien Féret. "Après l'égalisation, nous avons senti les Marseillais un peu fébriles. Ils postulent au titre. Devant leur public, ils se devaient de l'emporter. C'est eux qui ressentaient la pression. A contrario, comme nous comptions 31 points, il fallait aborder ce rendez-vous sans crainte. Le temps jouait en notre faveur", estimait l'entraîneur normand dont la seule frayeur, durant ces 90', est intervenue à 2-2. "Nous attaquions en nombre et ça aurait été, quand même, embêtant, de se faire contrer à l'extérieur, à Marseille qui plus est".
Les seules mauvaises nouvelles de la soirée sont venues du côté de l'infirmerie avec les sorties prématurées de Lenny Nangis et d'Hervé Bazile. Après un choc avec Steve Mandanda, le Guadeloupéen souffre du genou, tandis que l'Haïtien a été victime d'une élongation à la cuisse. Les examens complémentaires passés par les deux joueurs permettront de déterminer leur période d'indisponibilité. Déjà privé de Fodé Koïta à cause d'une entorse du genou, ces nouveaux forfaits éventuels pourraient constituer un coup dur dans l'optique de la réception de Bordeaux, samedi prochain.