A Caen, les journées se suivent et se ressemblent. Pour la deuxième fois consécutive, un joueur "Bleu et Rouge" a regagné les vestiaires de façon précoce. Après Lenny Nangis à la 31' le week-end précédent, Damien Da Silva a été exclu, au bout d'un quart d'heure de jeu, face aux Merlus pour un excès d'engagement. "Nous nous étions préparés à ce scénario contre les Girondins", préfère en rire Patrice Garande.
En retard sur un duel, le défenseur central du Stade Malherbe ne maîtrisait pas son intervention, écrasant sa semelle sur l'intérieur de la cuisse de Benjamin Jeannot. Un geste maladroit sans intention de blesser son adversaire, d'ailleurs celui-ci effectuait rapidement son retour sur le terrain, qui aux yeux de nombreux observateurs, ne méritait pas un carton rouge.
Pas matière à polémiquer sur l'expulsion
Toutefois pour le coach du SMC, il n'y a pas matière à polémiquer. "Damien ne commet pas une agression, mais son expulsion est logique. De mon banc et par rapport à ce qu'on m'a expliqué, ça ne me choque pas. C'est un fait de jeu dont nous sommes responsables", estime le technicien calvadosien ne souhaitant pas que son groupe tombe dans la paranoïa vis-à-vis du corps arbitral.
"Il ne faut pas se poser des questions parce que nous venons d'être sanctionnés de deux cartons rouges. Ça ne sert à rien. Si nous nous sommes retrouvés à dix ce soir (samedi), c'est uniquement à cause de nous", souligne l'entraîneur caennais, clôturant ce débat. Au-delà du cas Da Silva, Patrice Garande a constaté "la nervosité" de ses troupes.
"Nous parlions beaucoup, nous avons commis trop de fautes inutiles. Il faut afficher un peu plus de sérénité pour aborder ces dernières rencontres. Dans la course au maintien, il y aura des éléments footballistiques capitaux qui feront la différence, mais aussi émotionnels et psychologiques".
Aucune pression supplémentaire à ressentir
Alors que l'objectif du renouvellement du bail en Ligue 1 pointe à l'horizon, la crispation ne doit pas gagner le camp "Bleu et Rouge". "Nous sommes proches du but, mais le plus important reste à accomplir. Les garçons ont besoin de sentir la confiance autour d'eux. A travers des discours et des comportements le staff technique essaye de les rassurer", développe le coach normand pour qui son club n'a pas à ressentir de pression particulière à l'entame du sprint dans la lutte contre la relégation.
"Nous la laissons aux autres. Aujourd'hui, c'est un bonheur de se retrouver dans cette position. Il ne faut pas oublier d'où l'on vient quant à Noël, tout le monde nous croyait morts et condamnés avec seulement 15 points au compteur", rappelle le technicien "Bleu et Rouge". "Nous avons su réaliser une série qui nous permet de nous mêler à cette bataille".
Car le principal enseignement à l'issue de cette 29e journée, c'est que le Stade Malherbe, toujours calé à la 14e place, conserve cinq longueurs d'avance sur le premier relégable ; le Téfécé, 18e, ayant également baissé pavillon face à Lens. Une seconde partie de tableau où Bastia, Reims, Nice, Evian et Metz ont aussi mordu la poussière contribuant à figer le classement.
De nombreux motifs de satisfaction
"Certains diront, peut-être, que nous avons raté une occasion de faire le break, moi, j'analyse la situation d'un angle différent", positive Patrice Garande dont les motifs de satisfaction sont nombreux au terme de la production de son groupe au Moustoir.
"Notre entame m'a plu. Techniquement, c'était bien meilleur que contre Bordeaux. L'expulsion change forcément la physionomie de la partie, mais à dix contre onze, j'ai apprécié le comportement de l'équipe. Nous avons été costauds et nous avons montré des ressources sur le plan mental", analyse l'entraîneur du SMC qui a cru sa formation capable de rapporter le match nul du Morbihan.
"Nous avons le mérite d'ouvrir le score. Dommage que nous concédions l'égalisation aussi tôt, car si nous rentrons aux vestiaires avec cet avantage, ça peut modifier pas mal de choses. Ça nous aurait boosté encore plus", conclut le coach caennais. "A la mi-temps, nous nous sommes dit que nous pouvions le faire même à dix, que nous aurions des opportunités". Autant d'éléments favorables avant la réception de la lanterne rouge lorraine dans une semaine pour une affiche déterminante.
