32e. Scénario cruel pour le Stade Malherbe

Le contexte

Le Stade Malherbe préfère les "gros"

Après une dizaine de jours de repos durant cette trêve de Noël, les coéquipiers de Julien Féret qui ont retrouvé le chemin de l'entraînement depuis mardi renouaient avec la compétition à l'occasion de ce 32^e de finale de la Coupe de France. "J'ai récupéré des garçons régénérés sur le plan mental. Physiquement, avec, uniquement, une semaine de coupure, ils n'ont presque rien perdu d'autant plus qu'ils avaient un programme individualisé, à base de footings, à effectuer pendant leurs vacances. Certains, en manque de rythme, ont même fait du rab de leur propre initiative", se félicitait Patrice Garande en conférence de presse d'avant-match.

A ce stade de l'épreuve, les Caennais défiaient l'OM ; une formation olympienne qui pointe seulement au dixième rang en championnat à l'issue de la phase aller. Un tirage au sort qui n'en reste pas moins relevé sur le papier bien que celui-ci n'inquiétait pas, particulièrement, le coach des "Bleu et Rouge". "Je préfère affronter une grosse cylindrée qu'une équipe provenant d'une division inférieure face à laquelle c'est toujours un peu compliqué. Avec le calendrier difficile qui nous attend en Ligue 1 (déplacement à Angers puis réception de nouveau de Marseille), nous devons être prêts tout de suite, sinon nous serons punis. Une rencontre de coupe de haut niveau, c'est l'idéal".

Un technicien normand estimant qu'un parcours dans cette "Vieille Dame" pourrait "amener un plus" à son collectif, car elle "génère toujours une passion particulière". "Maintenant, il existe tellement de paramètres aléatoires que nous ne pouvons pas en faire un objectif (aujourd'hui). Ce n'est pas, pour autant, que nous ne nourrissons pas d'ambitions. Nous voulons la jouer à fond. L'idée est de se qualifier et d'aller le plus loin possible sans savoir où ça peut nous conduire. Les joueurs, je peux vous l'assurer, ils ont tous envie de la disputer cette partie".

Les compositions

Imorou, Da Silva et Bazile finalement forfaits

Alors qu'il avait convoqué, dans un premier temps, un groupe élargi comprenant 22 éléments réduit à 18 après le réveil musculaire réalisé dimanche matin, Patrice Garande devait se passer des services d'Emmanuel Imorou, Damien Da Silva et Hervé Bazile. Touché au mollet lors de la séance de jeudi matin, le latéral gauche du SMC, largement perturbé lors de la première moitié de saison à cause d'une sciatalgie, était contraint de déclarer, une nouvelle fois, forfait. Il devrait manquer aussi, au moins, le déplacement à Angers et la réception de Marseille en championnat.

Absent de l'entraînement samedi matin, Damien Da Silva souffre également du mollet, mais il devrait reprendre l'entraînement collectif mercredi. Pour pallier à l'absence du pilier de l'arrière-garde normande, le coach des "Bleu et Rouge" qui ne dérogeait pas à son traditionnel 4-1-4-1, alignait une charnière 100 % tunisienne avec Alaeddine Yahia, de retour de suspension, épaulant Syam Ben Youssef. Une paire qui avait déjà été associée à une reprise à un coup d'envoi cette saison, à Troyes pour le compte de la 5^e journée de L1 (succès 3-1 du Stade Malherbe). Prévu initialement dans le onze de départ, Hervé Bazile n'était, finalement, pas apte à jouer non plus.

Entre les blessés (Brice Dja Djédjé, cuisse, Georges-Kévin Nkoudou, lésion aux ischio-jambiers, Abou Diaby, reprise), Romain Alessandrini, fissure de l’aponévrose plantaire, et Bouna Sarr, cheville) et les suspendus (Alaixys Romao et Rémy Cabella), Michel, le coach espagnol de l'OM, ne disposait, de son côté, guère de l'embarras du choix pour sa composition. Malgré des rumeurs de transferts les annonçant partants, à des degrés divers, durant ce mercato hivernal, Steve Mandanda, Nicolas Nkoulou et Lucas Ocampos étaient, bel et bien, titulaires dans un schéma en 4-3-3.

Le film du match

Caen est tombé sur un os nommé mandanda

• 8'. A la suite d'un centre de Ronny Rodelin côté droit, repoussé par Nicolas Nkoulou, Alaeddine Yahia, monté aux avant-postes, arme une volée du plat du pied que Steve Mandanda repousse des deux mains.
• 10'. Par deux fois, Rodelin se retrouve dans une situation favorable, mais le Réunionnais ne parvient pas, dans un premier temps, à caler sa course sur l'ouverture de Julien Féret qui termine dans son dos avant que son contrôle à la limite des 5,50 mètres, après un centre de Vincent Bessat, ne l'empêche d'enchaîner avec une frappe (11').
• 18'. Sur un corner de Lucas Ocampos au second poteau, Lassana Diarra, quasiment à l'entrée des 16,50 mètres, adresse une magnifique reprise sur laquelle Rémy Vercoutre se couche à vitesse grand V. Quatre minutes plus tard, une nouvelle tentative de Mauricio Isla, consécutive à une remise de la tête de Michy Batshuayi, s'envole dans les travées, copieusement garnies, de d'Ornano (22').
• 26'. Les 15 000 supporters du Stade Malherbe croient au penalty quand Jonathan Delaplace s'écroule dans la surface adverse après un contact avec Karim Rekik, mais l'arbitre ne "bronche" pas. Dans la foulée, Andy Delort, se défaisant du marquage, entre autres, de Nicolas Nkoulou, déclenche la foudre des 25 mètres. Un tir surpuissant arrêté comme il peut par le gardien olympien (27').
• 42'. Sur un décalage de Delort, qui avait fixé auparavant toute l'arrière-garde marseillaise, Bessat place un intérieur du gauche que détourne d'une main ferme Mandanda.
• 49'. Bénéficiant d'un contre, Batshuayi se présente en face-à-face devant Vercoutre qui bouche parfaitement son angle ; l'ultime rempart caennais bien aidé dans sa parade par le retour de Yahia qui a forcé l'international belge à s'excentrer.
• 62'. Après un une-deux avec Delort, Féret file au but, mais le capitaine du SMC est fauché, à la limite des 16,50 mètres, par un Rekik en position de dernier défenseur. Une intervention qui vaut au Néerlandais d'être expulsé. Sur le coup franc qui suit, la frappe de Delort termine dans les gants de Mandanda. AD9 voit, ensuite, sa déviation de la tête, consécutive à un corner de Féret, sauvée sur sa ligne par Abdelaziz Barrada, couvrant son premier poteau (69').
• 72'. Profitant d'une double infériorité numérique temporaire à cause de la blessure de Benjamin Mendy qui sera remplacé quelques instants plus tard par Paolo De Ceglie, cédant lui-même sa place pour une raison identique à Stéphane Sparagna dix minutes plus tard, Delaplace allume une mèche qui n'attrape pas le cadre. Tout le contraire de Delort qui fait parler encore sa puissance, mais le portier phocéen reste vigilant (74').
• 77'. Servi par Barrada, Batshuayi, en pivot, enchaîne avec un tir qui passe au-dessus de la transversale de Vercoutre grâce au contre in extremis de Yahia. Des visiteurs, bien qu'évoluant à dix, qui se montrent encore dangereux en fin de rencontre. A la suite d'une perte de balle de Delaplace aux abords de la surface de réparation, Ocampos, démarqué au second poteau à six mètres des cages caennaises, manque la balle de match (88').
• 96'. Le coup franc des 20 mètres de Delort, sur une faute de Diarra qu'il avait lui-même obtenue, est trop "topé" pour mettre en danger Mandanda.
• 98'. Après avoir tenté sa chance dès l'entame de cette prolongation sans succès (92'), Ocampos se lance dans un numéro de soliste, mais bute sur un gardien normand impeccable dans sa prise de balle. En seconde période, l'Argentin, décidemment, très en vue sur le front de l'attaque olympienne, rate complètement son duel avec Vercoutre, croisant et écrasant beaucoup trop sa tentative (108').
• Tirs au but. 1-3. Steve Mandanda détourne trois des quatre tentatives caennaises signées Féret, Ben Youssef et Bessat, seul Yahia transformant son tir chez les Caennais, alors que dans le même temps, Diarra, Rolando et Batshuayi ne tremblent pas du côté marseillais.

La réaction

Patrice Garande : "De la déception"

"Que ce soit moi, les joueurs ou le staff, nous éprouvons de la déception, car déjà, nous avions envie de réaliser un parcours dans cette compétition. De plus, j'estime que nous avons founi la prestation que nous devions. Au niveau de l'investissement, de la qualité de leur prestation et du jeu, les garçons n'ont déçu personne. Après, ça reste la coupe. Il y a toujours un qualifié et un éliminé. Nous n'avons pas su être efficaces, notamment en première mi-temps. Nous sommes aussi tombés sur un gardien de classe internationale qui a pris un ascendant psychologique durant le match qui s'est repercuté pendant la séance des tirs au but".

.@AndyDelort9 "On va retenir le gros match qu'on a fourni, place à la @Ligue1 maintenant, c'est l'essentiel" #SMCOM pic.twitter.com/AcSnnpGRjD

— SMC Officiel (@SMCaen_officiel) 3 Janvier 2016