J17. Le Stade Malherbe a pourtant tout donné

Pour ne pas avoir su convertir leur temps fort durant la première demi-heure, les coéquipiers de Julien Féret, qui ont eu le mérite de ne jamais baisser les bras à l'image de la réduction du score d'Andy Delort sur un penalty à 20' de la fin, se sont fait punir par des Lillois opportunistes. En dépit de cette défaite, les Normands, bien qu'ils aient reculé au troisième rang, restent sur le podium.
Jonathan Delaplace qui retrouvait son ancien club et les Caennais peuvent regretter de ne pas avoir matérialisé leur domination pendant la première demi-heure.
Jonathan Delaplace qui retrouvait son ancien club et les Caennais peuvent regretter de ne pas avoir matérialisé leur domination pendant la première demi-heure.

Le contexte

Ne pas déroger de son objectif initial

Avec 29 unités au bout de 16 journées, un total synonyme de place de dauphin derrière le leader parisien, Patrice Garande le reconnaît : "Je ne prends pas un gros risque en vous disant qu'à 98% nous évoluerons encore en Ligue 1 la saison prochaine". Un constat qui n'empêche pas le coach du SMC de mettre en garde ses protégés contre tout excès d'optimisme. "Il y a un an, les Nantais comptaient 30 points à la trêve. Ils se sont maintenus, mais en n'en décrochant que 15 sur la phase retour. Nous ne sommes pas l'abri d'une situation similaire".

Du coup, le technicien normand ne veut pas que son collectif déroge de son objectif initial. "Nous continuons ainsi jusqu'à Noël. A cet instant-là, il sera temps de dresser un bilan, de voir où nous en sommes avec combien de points". En attendant la coupure hivernale, trois rendez-vous figurent au calendrier des partenaires de Julien Féret à commencer par la réception du LOSC. Une formation lilloise empêtrée dans la zone rouge en dépit de son succès, mercredi, aux dépens de Saint-Etienne. "Je fais abstraction du classement. Pour moi, nous n'affrontons pas un relégable", explique Patrice Garande.

Des Dogues dirigés depuis deux semaines par Frédéric Antonetti. Le Corse ayant succédé à Hervé Renard, premier entraîneur démis de ses fonctions cette saison, sur le banc du LOSC. "Comme souvent, l'arrivée d'un nouveau coach a contribué à la création d'un état d'esprit. Après, s'ils étaient en difficulté au niveau des résultats à cause, notamment, d'une carence sur le plan offensif (avant-dernière attaque de L1 avec seulement neuf buts), les Lillois ont toujours proposé un contenu qui tenait la route".

Les compositions

Yahia et Imorou retrouvent une place de titulaire

Sa formation arrivant au terme d'une série de trois rencontres en l'espace de sept jours, Patrice Garande avait décidé de communiquer son groupe aux principaux intéressés qu'au dernier moment, à l'issue du réveil musculaire réalisé ce samedi matin. Si Jordan Adéoti soulignait, fort justement, "qu'on récupère mieux quand on est deuxième que 17e", le coach caennais apportait un peu de fraîcheur dans son onze de départ après avoir aligné deux fois le même à Bordeaux puis à Monaco.

De retour, de suspension pour le premier, de blessure pour le second (dos), Alaeddine Yahia et Emmanuel retrouvaient une place de titulaire au sein de la défense "Bleu et Rouge". Syam Ben Youssef et Chaker Alhadhur glissant sur le banc tandis qu'Alexandre Raineau et Jean-Victor Makengo s'asseyaient en tribunes. Absent d'un coup d'envoi d'un match de Ligue 1 depuis le déplacement à Bastia lors de la 12e journée, Hervé Bazile s'installait sur le flanc gauche en lieu et place de Vincent Bessat ; l'ex-Nantais étant remplaçant. 

Du côté lillois, aucune surprise à signaler dans la composition de Frédéric Antonetti. Un technicien nordiste qui disposait d'un effectif quasi au complet ; Renato Civelli et Sofiane Boufal ayant purgé leur suspension ; Mounir Obbadi et Marko Basa étant rétablis de leur blessure même si ce dernier, à court de forme, se contentait d'un statut de "19e". "Je prévois une équipe en 4-3-3 : Civelli va rentrer derrière et en attaque, Boufal jouera à droite, Bauthéac à gauche et Benzia dans l'axe", avait prédit Patrice Garande en conférence de presse, vendredi. Un sans-faute pour le patron technique du SMC.

LE film du match

Le penalty d'Andy Delort n'aura pas suffi

  • 6'. Sur un corner d'Hervé Bazile repoussé par la défense lilloise, Nicolas Seube récupère le ballon à l'entrée de la surface de réparation. Son centre-tir est dévié in extremis par Vincent Enyeama, le gardien des visiteurs. 180 secondes plus tard, Julien Féret, à la suite d'un une-deux avec Emmanuel Imorou, déclenche une volée, légèrement contrée par un défenseur nordiste, qui passe à quelques centimètres du montant gauche du gardien nigérian (9').
  • 13'. Sous l'impulsion d'un Jonathan Delaplace, débordant d'activité dans le cœur du jeu, le Stade Malherbe se porte encore à l'attaque. Après une énième récupération de son n°6, Andy Delort s'essaye dans l'un de ses exercices favoris : la frappe longue distance. Une tentative avec rebond sur laquelle Enyeama éprouve toutes les peines à repousser.
  • 25'. Il faut attendre 25' pour assister à la première situation dangereuse des Dogues. Le coup franc des 35 mètres d'Eric Bauthéac et son pied gauche est boxé des deux poings par Rémy Vercoutre.
  • 28'. Dominant outrageusement cette demi-heure initiale, les Caennais se font punir en contre. Alors qu'il aurait pu concéder l'ouverture du score quelques secondes auparavant sur un magnifique mouvement offensif impliquant Ronny Rodelin, Dennis Appiah et Jonathan Delaplace, le LOSC place une terrible banderille. Yassine Benzia, sur un service au millimètre de Djibril Sidibé, consécutif à une remontée de balle de Sofiane Boufal, crochète l'ultime rempart du SMC puis pousse le "cuir" au fond des filets malgré le retour désespéré de Damien Da Silva sur sa ligne. SM Caen 0-1 Lille
  • 29'. La réaction des Normands ne tarde pas à intervenir. Sébastien Corchia se sacrifie sur un tir aux 5,50 mètres de Bazile après un centre en retrait de Féret.
  • 37'. Sur un coup de pied arrêté rapidement joué, Boufal déborde Féret avant d'adresser un centre au second poteau pour la tête croisée de Renato Civelli sauvée sur sa ligne par Da Silva. Quasiment dans la foulée, les "Bleu et Rouge" auraient pu être sanctionnés d'un penalty pour une main, certes involontaire, d'Alaeddine Yahia (39').
  • 57'. Après une perte de balle de Jordan Adéoti qui avait remplacé à la pause Seube, Benzia décale Boufal dont le "piqué" est détourné du bout des gants par Vercoutre. Le ballon retombe dans les pieds de Benzia qui, avec l'aide de la transversale, réalise le break. SM Caen 0-2 Lille
  • 70'. Nullement découragés par leurs deux buts de retard, les locaux assiègent le camp lillois. Sur une longue ouverture de Da Silva dans la surface de réparation, Bazile, accroché par le bras par Sidibé, provoque un penalty. Une sanction transformée sans trembler par Delort qui expédie un missile dans la lucarne d'Enyeama. SM Caen 1-2 Lille
  • 77'. A peine rentré sur le pré, Vincent Bessat sème la panique dans l'arrière-garde des Dogues sans parvenir, pour autant, à trouver la faille.
  • 84'. La tentative des 30 mètres d'Adéoti est captée en deux temps par le gardien du LOSC.

La réaction

Patrice garande : "Rien à reprocher aux joueurs"

"Nous sommes forcément déçus d'avoir perdu. Nous avons réalisé une excellente entame en se procurant de nombreuses situations. Ensuite, nous avons été pris sur un contre. Sur cette action, nous manquons de vice, de métier. Je n'ai rien à reprocher aux joueurs. Nous avons mis tout ce qu'il fallait dans le match. Nous sommes restés fidèles à nos principes", déclarait Patrice Garande, le coach du Stade Malherbe, en conférence de presse d'après-match. "Nous aurions dû varier plus, notamment sur nos coups de pied arrêtés. Il nous a manqué un peu de fraîcheur, de réussite. Nicolas Seube ? Il a senti une petite alerte derrière la cuisse. Par précaution, il a préféré sortir. Il devrait être opérationnel face à Rennes"

SM Caen - Lille 1-2

Stade Michel-d'Ornano. 15 952 spectateurs.

Mi-temps : 0-1.

Arbitrage de M. Saïd Ennjimi.

Buts : Delort (sp 69') pour Caen ; Benzia (28', 57') pour Lille.

Avertissements : Yahia (31'), Delaplace (78') à Caen ; Benzia (62'), Boufal (62'), Enyeama (86') à Lille.

  • SM Caen : Rémy Vercoutre (g) - Dennis Appiah, Alaeddine Yahia, Damien Da Silva, Emmanuel Imorou - Nicolas Seube (Jordan Adéoti, 46') - Ronny Rodelin, Jonathan Delaplace, Julien Féret (cap), Hervé Bazile (Vincent Bessat, 72') - Andy Delort. Remplaçants : Paul Reulet (g) - Syam Ben Youssef, Chaker Alhadhur, Jordan Leborgne, Jordan Nkololo. Entraîneur : Patrice Garande.
  • Lille : Vincent Enyeama (g) - Sébastien Corchia, Renato Civelli, Adama Souamoro, Djibril Sidibé - Rio Mavuba (cap), Florent Balmont (Mounir Obbadi, 32'), Marvin Martin (Ibrahim Amadou, 80') - Sofiane Boufal, Yassine Benzia (Junior Tallo, 80'), Eric Bauthéac. Remplaçants : Mike Maignan (g) - Stoppila Sunzu, Youssouf Koné, Lenny Nangis. Entraîneur : Frédéric Antonetti.
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