J21. Rien ne sourit au Stade Malherbe

Le contexte

Caen veut inverser la tendance

Après la victoire du Stade Malherbe au Vélodrome en ouverture du championnat grâce à une réalisation d'Andy Delort (1-0) puis la qualification de l'OM en Coupe de France à l'issue de la séance des tirs au but (0-0, 1-3 tab) il y a 15 jours dans le sillage d'un Steve Mandanda infranchissable, Caennais et Marseillais disputaient la belle. Révélation de la première partie de saison, les "Bleu et Rouge" restent sur six sorties toutes compétitions officielles sans victoire dont cinq en championnat (2N-3D).

"Il n'y a pas le feu. Nous ne sommes pas dans une situation catastrophique. Les joueurs ne doivent pas éprouver de doutes. J'ai confiance en eux", dédramatise un Patrice Garande à la tête d'une écurie classée encore cinquième avant cette 21^e journée. "Les garçons sont parfaitement conscients de ce qui se passe. Ils sont lucides sur le contenu de nos prestations qui ne sont, d'ailleurs, pas pourries. Ils savent ce qui nous manque et pourquoi. Entre leur analyse et la nôtre (celle du staff), il n'y a même pas l'ombre d'une feuille de cigarette".

En dépit de sa 11^e place et de son élimination en quarts de finale de la Coupe de la Ligue, mercredi, face au Téfécé, au terme de 120' d'efforts (2-1), la formation olympienne, elle, apparaît bien plus dangereuse que ce que son classement ne peut le laisser suggérer. "Contrairement à ce que disent quelques médias, je ne suis pas sûr que ça soit la panique chez eux", analysait l'entraîneur du SMC. "Je n'ai pas l'impression qu'il existe un problème à l'intérieur de leur club. Cette équipe a surtout du mal à domicile, mais elle reste ultra-performante à l'extérieur. Dans ce contexte, elle s'exprime plutôt très bien (invaincue depuis le 4 octobre en L1 avec quatre succès et un nul). Je ne m'attends pas à affronter un adversaire en crise".

Les compositions

Imorou, Makengo et Bazile dans le onze de départ

Malgré les absences de Damien Da Silva, victime d'une élongation à la cuisse, et de Jordan Adéoti, suspendu, Patrice Garande disposait d'un effectif plus complet avec les présences d'Emmanuel Imorou, Hervé Bazile et Jeff Louis. "C'est un groupe qui a de la gueule. Ces retours nous amènent, déjà, de la fraîcheur que ce soit sur le plan mental ou sur le terrain. Cela permet de nous régénérer un peu. Ils m'offrent également de nouvelles possibilités. Nous abordons cette rencontre avec des armes supplémentaires que nous pouvons utiliser au coup d'envoi comme en cours de jeu".

Ne se ressentant plus de leur blessure respective au mollet et aux adducteurs, le latéral et l'ailier gauche, absent depuis le début de l'année 2016 figuraient, d'ailleurs, dans le onze de départ normand disposé dans un traditionnel 4-1-4-1. Ayant purgé ses six matches de suspension à la suite de son carton rouge reçu avec la réserve en CFA2, l'international haïtien, de nouveau dans le groupe pour la première fois depuis le 7 novembre, s'asseyait, lui, sur le banc. Le coach des "Bleu et Rouge" qui offrait également sa première titularisation au milieu à Jean-Victor Makengo (17 ans).

Du côté marseillais, Michel, dans un 4-2-3-1, devait composer, notamment, sans Lucas Ocampos (cheville), Romain Alessandrini (fissure de l'aponévrose plantaire) et Benjamin Mendy (rupture du muscle droit fémoral). Un temps incertain à cause d'un virus, Lassana Diarra tenait bien sa place dans le cœur du jeu. Par rapport à la précédente sortie à Toulouse, le technicien espagnol de l'OM enregistrait, entre autres, les retours de Nicolas Nkoulou, Brice Dja Djédjé et Abdelazziz Barrada, tous alignés au coup d'envoi.

Le film du match

La réduction du score de Rodelin n'a pas suffi

• 6'. Après un service de Jean-Victor Makengo, Julien Féret enchaîne contrôle de l'extérieur - frappe de son pied droit ; une tentative captée sans difficulté par Steve Mandanda. Deux minutes plus tard, sur une passe dans la profondeur d'Emmanuel Imorou, Hervé Bazile, parti dans le dos de la défense marseillaise, lobe à merveille le gardien olympien. Un but injustement refusé pour une position de hors-jeu imaginaire (8').
• 12'. Lancé par Georges-Kévin Nkoudou, Abdelaziz Barrada, après avoir manqué le ballon dans un premier temps - une action piégeant Syam Ben Youssef, devance de justesse Rémy Vercoutre pour adresser un centre en retrait en direction de Michy Batshuayi. L'international belge, avec la complicité du poteau et malgré le retour d'Imorou sur sa ligne, ouvre le score ; une réalisation validée par la goal line technology. SM Caen 0-1 Marseille
• 21'. A la suite d'un appel à l'intérieur de Bouna Sarr, le n°17 de l'OM décale Brice Dja Djédjé. Le centre du latéral droit phocéen est à deux doigts d'être prolongé dans ses propres filets par Ben Youssef venu couper la trajectoire au premier poteau.
• 28'. Les visiteurs ratent la balle du KO. Subtilisant le "cuir" dans les pieds d'Imorou, Sarr alors que le portier caennais est venu à sa rencontre pour lui boucher l'angle sert en retrait Batshuayi qui, gêné par le retour de Nicolas Seube dans son dos, n'attrape pas le cadre à une dizaine de mètres de la ligne de but.
• 31'. Le tir des 20 mètres de Ronny Rodelin, consécutif à une percée de Makengo plein axe, termine dans le petit filet de Mandanda. Quasiment dans la foulée, Bazile se joue de Dja Djédjé avant de servir en retrait Féret. Après avoir éliminé Lassana Diarra d'une magnifique feinte de corps, le capitaine du SMC voit sa frappe, trop écrasée, passer à côté des cages olympiennes (32').
• 53'. Sur un corner de Barrada, le "coupe de boule" de Rolando est sauvé sur sa ligne d'un arrêt réflexe impressionnant par Vercoutre. Sur le contre qui suit, idéalement lancé par Andy Delort, Ronny Rodelin, voulant glisser le ballon entre les jambes de Mandanda, perd son duel avec l'ultime rempart marseillais.
• 60'. Parfaitement décalé par Batshuayi, Nkoudou, d'un intérieur du pied droit enroulé imparable pour le gardien normand, un exercice dans lequel il avait échoué quelques instants auparavant, réalise le break. SM Caen 0-2 Marseille
• 67'. Passé en 4-4-2 avec les rentrées de Jeff Louis et Vincent Bessat, le Stade Malherbe réduit la marque. Un coup franc lointain de Féret est dévié de la tête au fond des filets par Rodelin ; l'attaquant réunionnais devançant la sortie de Mandanda. SM Caen 1-2 Marseille
• 77'. Après une perte de balle au milieu, Nkoudou, à la conclusion d'une contre-attaque, bute sur un Vercoutre particulièrement vigilant. Un portier des "Bleu et Rouge" suppléé sur l'action suivante - une frappe des 25 mètres de Bouna Sarr - par l'arête de sa transversale (78').
• 82'. Le n°1 du SMC qui peut rien ensuite sur cette reprise de volée, quasiment à bout portant, de Sarr, consécutive à un centre en rupture d'Alaixys Romao tout juste rentré sur le pré. SM Caen 1-3 Marseille
• 84'. Dans les ultimes minutes, le gardien caennais évite même une addition plus corsée à son équipe en sortant trois parades face à Batshuayi, Dja Djédjé (86') et Rémy Cabella (90').

La réaction

Patrice Garande : "Tirer un peu le signal d'alarme"

"Le but refusé à Hervé Bazile ? Si le match ne se résumait qu'à ça, ça irait. Nous n'allons pas nier que c'est un fait de jeu important, mais le contenu de notre match n'est pas satisfaisant. Nous avons des manques aujourd'hui : nous ne sommes pas assez méchants pour marquer des buts et sur le plan défensif, nous sommes à des années-lumière de ce que nous produisons avant. Nous sommes punis et si nous continuons comme ça, nous le serons encore à Montpellier. Au moins, cette défaite va permettre à tout le monde au club de descendre d'un étage. Il faut tirer un peu le signal d'alarme. Si nous ne retrouvons pas notre état d'esprit de la première partie de saison, nous allons devoir lutter jusqu'au bout".

P.Garande "Encore un blessé sur le plan offensif avec Hervé Bazile, c'est dommage puisque sa performance était très correcte" #SMCOM

— SMC Officiel (@SMCaen_officiel) 17 Janvier 2016