L'analyse de Patrice Garande

"Nous avons renversé une sorte de fatalité"

Vainqueur, auparavant, de ses neuf matches en Ligue 1 en ayant ouvert la marque, le Stade Malherbe a, pour la première fois cette saison, inversé une situation défavorable au tableau d'affichage. "Nous avons renversé cette sorte de fatalité voulant que quand nous étions menés, nous ne remportions pas les rencontres", se félicitait Patrice Garande dont la formation courait après ce succès depuis le 29 novembre. Entre-temps, les "Bleu et Rouge" avaient enchaîné une série de six journées sans victoire (2N-4D).

"Il y a forcément beaucoup de joie et de bonheur au sein du vestiaire. A mon sens, elle est méritée", indiquait le coach du SMC qui saluait, entre autres, l'utilisation du ballon et la force mentale de son collectif. "Le but montpelliérain ne nous a pas coupé les jambes. Bien au contraire. Même si nos dernières prestations n'étaient pas bidons, car nous proposions un contenu intéressant en nous procurant des occasions, nous avons retrouvé tous les petits détails qui nous manquaient récemment".

Comme la réussite à l'image de ces deux opportunités de Casimir Ninga et Bryan Dabo frôlant le montant gauche de Rémy Vercoutre, auteur, par ailleurs, d'une parade réflexe sur une tentative de Souleymane Camara. "La réussite ? Il faut aller la chercher, la provoquer. Elle est toujours dépendante de notre comportement. Quand vous attaquez le match par le bon bout, vous avez plus de chances que les choses tournent en votre faveur", témoignait le technicien normand. "Aujourd'hui, nous avons joué en équipe et si nous en sommes là (6^e avec 33 points), c'est parce que nous avons adopté la bonne attitude".

Le fait du match

Le 4-4-1-1 : une option tactique gagnante

Pour ce déplacement à La Mosson, Patrice Garande avait décidé de déroger à son traditionnel 4-1-4-1 en mettant en place un schéma à deux milieux défensifs-relayeurs en associant Jonathan Delaplace et Jean-Victor Makengo à la récupération, tout en positionnant Julien Féret plus haut sur le terrain, en soutien d'Andy Delort. "Ce n'est pas un nouveau système", évoquait le patron technique caennais qui avait déjà utilisé cette tactique à Troyes lors de la 5^e journée.

"Dans le choix des éléments à ma disposition et sachant que Nico (Seube) est un peu fatigué en ce moment, nous avions travaillé ce dispositif cette semaine avec Jonathan et Jean-Victor. Je pensais que leurs qualités techniques et leur volume de jeu nous seraient utiles. Julien, lui, constituait l'homme libre. Il était chargé de se balader entre les lignes", détaillait l'entraîneur du Stade Malherbe. "C'est intéressant de disposer de plusieurs options".

Dans la dernière demi-heure, Patrice Garande a su s'adapter aux rentrées de Mustapha Yatabaré et Souleymane Camara. "A la fin, avec deux attaquants supplémentaires, nous ne pouvions plus sortir sur (Ryad) Boudebouz, c'est pourquoi Nico a fait son apparition pour le prendre au marquage", décryptait l'ex "Vert". "Après, le système, c'est une chose, mais c'est l'animation qui est importante et c'est dans ce domaine que nous avons été performants".

Pour la première fois, Jean-Victor Makengo et Jonathan Delaplace étaient associés à la récupération.

Un homme dans le match

Jean-Victor Makengo a déjà tout d'un grand

Pour sa deuxième titularisation en première division, la précédente remontant à dimanche dernier contre Marseille, Jean-Victor Makengo qui a découvert la Ligue 1 il y a à peine deux mois a confirmé l'étendue de son immense potentiel. "Je l'ai trouvé très bon", corroborait Patrice Garande. "A chaque sortie, il progresse, il apprend vite. Aujourd'hui (samedi), il a connu moins de déchets, notamment, dans ses contrôles orientés et il a été très présent dans la récupération du ballon".

Des propos parfaitement illustrés par ce ballon gratté sur sa ligne des 16,50 mètres, avec la complicité de Dennis Appiah, débouchant sur le second but normand. "Il possède cette faculté d'aller vers l'avant soit par son jeu de passes ou en perforant", analysait le technicien du SMC. Un n°17 des "Bleu et Rouge" bluffant par sa maturité du haut de ses 17 ans ! "Par rapport à l'image qu'il dégage de l'extérieur, il existe un contraste, car on a l'impression qu'il dispose déjà de pas mal d'expérience".

Un portrait qui n'est pas sans rappeler un ancien pensionnaire de la maison caennaise en la personne de N'Golo Kanté. "Les deux joueurs ne sont pas du tout comparables sur le plan footballistique", prévenait, toutefois, l'entraîneur malherbiste. "Mais il joue comme un adulte. Il n'est pas inhibé par ce contexte. Jean-Victor est un garçon qui a beaucoup de personnalité. Il est promis à un très bel avenir".

Le chiffre

7

Comme le nombre de réalisations en championnat (huit toutes compétitions confondues avec celle inscrite en Coupe de la Ligue sans oublier deux passes décisives) d'Andy Delort qui a ajouté une unité à son compteur face à La Paillade, lui le natif de Sète à 40 km de Montpellier. "C'est vrai que je l'avais un peu titillé (en conférence de presse d'avant-match), mais Andy a effectué une prestation pleine", lâche Patrice Garande qui avait conseillé à son avant-centre de revenir à plus de simplicité.

"Techniquement, il a livré une copie propre. Il a joué pour le collectif ce qui ne l'a pas empêché de se créer des occasions et de marquer", se réjouit le patron technique du SMC à propos du meilleur goleador du Stade Malherbe. AD9 qui n'a pas été le seul attaquant normand à se mettre en évidence en terre héraultaise. D'une demi-volée à l'entrée de la surface de réparation, le Réunionnais, auteur de son cinquième but (deuxième buteur de Caen), a permis à sa formation de revenir à hauteur juste avant la pause.

"J'ai essayé d'anticiper l'intervention du défenseur adverse en duel avec Andy pour remettre le ballon d'où il venait", commente le n°23 des "Bleu et Rouge". "Ronny, c'est l'un des garçons les plus adroits que nous avons dans l'effectif. Il est parfois critiqué, à tort, à mon avis, car il accomplit énormément d'efforts. On a senti, tout de suite, l'envie qu'il avait de marquer".

Très heureux ce soir de renouer avec le chemin de la victoire et accessoirement des filets !  #TeamSMC pic.twitter.com/QugdyELZ3t

— Andy Delort (@AndyDelort9) 23 Janvier 2016

Le point sur l'effectif

Aucun blessé à déplorer

Pour ne rien enlever à son plaisir, Patrice Garande ne déplore aucun blessé à l'issue de ce succès à La Mosson, la première dans l'histoire du club du président Jean-François Fortin en Ligue 1. Dans l'optique de la réception de Nice dimanche prochain (14 heures) pour un choc au sommet entre deux écuries séparées de trois points et où les partenaires de Julien Féret chercheront à confirmer ce résultat, l'entraîneur du SMC devra, néanmoins, se passer des services d'Emmanuel Imorou.

Auteur d'une passe décisive sur le but de la victoire d'Andy Delort et à l'origine de l'égalisation signée Ronny Rodelin avec un magnifique centre enroulé - "le principal, c'est que ça profite à l'équipe" -, le latéral gauche, averti lors de la journée précédente face à l'OM, sera suspendu pour avoir reçu trois cartons jaunes en moins de dix rencontres.

Reste à savoir si le coach normand pourra s'appuyer contre les Aiglons sur Damien Da Silva et Hervé Bazile. Respectivement victime d'une élongation aux ischio-jambiers à Angers il y a deux semaines et se ressentant de douleurs au niveau de l'aine après le match contre Marseille, le défenseur central et l'ailier se trouvent en phase de reprise. "Pour Damien, il faut se montrer prudent", rappelait Patrice Garande en conférence de presse d'avant-match. "Concernant Hervé, sa blessure est un peu plus complexe. Nous verrons avec le staff médical s'il a besoin d'une semaine supplémentaire".

Auteur d'une passe décisive et à l'origine de l'égalisation, Emmanuel Imorou sera suspendu lors de la prochaine journée, à l'occasion de la réception de Nice, pour avoir reçu trois avertissements en moins de dix matches.