"Séduit par le projet du club, le jeu de l'équipe et le discours du coach"

Sa signature au Stade Malherbe

"PAS EU LE TEMPS DE COGITER"

"Mon agent a été contacté par les dirigeants caennais. Ils étaient intéressés par mon profil. Même si les deux clubs ont dû se mettre d'accord (il restait une année de contrat au LOSC à Jonathan Delaplace), j'ai rapidement donné une réponse positive d'autant plus qu'à Lille, le nouveau coach (Hervé Renard) m'a fait comprendre que je n'aurais pas le temps de jeu auquel j'aspirais. A 29 ans, j'ai envie de profiter en jouant un maximum. Le projet de Caen, le jeu pratiqué par l'équipe et le discours du coach avec qui je me suis entretenu plusieurs fois au téléphone m'ont séduit.

Je n'ai pas eu trop le temps de cogiter. En arrivant ici, je n'avais quasiment que mes crampons avec moi. J'ai appris que les deux clubs s'étaient entendus le jeudi soir, le vendredi, j'ai passé la visite médicale puis j'ai signé mon contrat, il y a eu la conférence de presse et j'ai fait connaissance avec le groupe. Le samedi matin, je partais en stage. Et depuis un mois, nous ne nous sommes quasiment jamais posés à l'exception de trois-quatre jours que j'ai mis à profit pour rentrer à Lille pour régler quelques détails administratifs".

Ses objectifs

"Devenir plus efficace"

"J'ai bien entendu envie de jouer, mais surtout que l'équipe réalise une belle saison dans la continuité de ce qu'elle a montré lors de la deuxième partie de championnat l'année dernière. Je veux m'inscrire dans le football offensif pratiqué par le club. J'aime bien évoluer dans les petits périmètres, dans les intervalles, me projeter vers l'avant avec un jeu à une touche de balle, en faisant des une-deux. Maintenant, devant les cages adverses, je dois me montrer plus efficace, car je me crée beaucoup d'occasions.

Nous devons aussi essayer d'encaisser moins de buts, car j'ai cru comprendre que c'était un peu le point faible. Défensivement, j'espère apporter ma faculté à presser et à harceler le milieu adverse pour récupérer le ballon assez haut".

Ses deux dernières saisons à Lille

"Des blessures m'ont coupé dans mon élan"

"Par certains aspects, elles ont été frustrantes. La première, en arrivant de Belgique, je considérais comme normal de ne pas débuter. Une fois que j'ai fait mes preuves, j'ai réalisé une deuxième moitié de championnat très intéressante en multipliant les matches.

Lors de la seconde saison, à chaque fois que j'ai eu l'opportunité d'enchaîner, je me suis blessé, tout d'abord avec une déchirure à l'ischio fin septembre qui m'a privé de deux mois de compétition puis avec une autre au mollet en mars. Ces blessures m'ont coupé dans mon élan. C'est d'autant plus regrettable que c'est la première fois que j'avais autant de pépins physiques".

Son expérience en Belgique

"Un tremplin pour les joueurs qui n'ont pas percé"

"La Belgique est un tremplin pour les joueurs qui n'ont pas réussi à percer à 18-20 ans, car c'est un championnat qui est observé par tous ses grands voisins européens : la France, l'Angleterre, l'Espagne… C'est un tort que ce championnat soit pas médiatisé chez nous. Entre six et huit formations, Bruges, Standard, La Gantoise, Genk, possèdent le niveau Ligue 1 voire européen.

A titre personnel, la première année ne fut pas facile en terme d'adaptation, d'autant plus que je me trouvais du côté flamand, mais les deux saisons suivantes ont été excellentes avec comme cerise sur le gâteau une place de vice-champion en 2013. Nous avons joué le titre jusqu'à la dernière journée avec Anderlecht que nous affrontions justement à ce moment-là. En cas de victoire, nous étions sacrés, mais nous avons dû nous contenter du nul alors que nous menions 1-0".

Le tournant de sa carrière

"Guy David, un Monsieur avec beaucoup de charisme"

"Ma rencontre avec Guy David a constitué le tournant de ma carrière. A l'époque, j'étais retourné jouer dans le Sud au niveau amateur et lui venait de reprendre en main Fréjus en CFA. Il m'a fait prendre conscience de mes qualités. C'est lui qui m'a persuadé que je pourrais devenir professionnel.

Il voyait mon passage à Fréjus comme un pallier pour le futur. Je ne l'ai pas côtoyé longtemps⁽¹⁾, mais en connaissant un peu l'homme et l'entraîneur, on se rend compte rapidement que c'était un Monsieur avec beaucoup de charisme. J'éprouve énormément de respect pour cette personne".

⁽¹⁾Ancien entraîneur entre autres du SM Caen (1996-1997), Guy David est décédé à la suite d'un malaise cardiaque survenu après un match de CFA entre Fréjus et la réserve de Saint-Etienne, le 30 août 2008.