J16. Le Stade Malherbe peut s'en vouloir

Le contexte

Un choc pour le maintien

Pas le temps de gamberger pour le Stade Malherbe. 72 heures après le revers subi à Lille (4-2), les Caennais enchaînaient - face à Dijon - une troisième rencontre en l'espace de sept jours ; un adversaire bourguignon soumis à la même cadence. "Passablement agacé, énervé et fatigué" suite à la prestation de ses protégés dans le Nord, mardi soir, Patrice Garande n'entendait pas, pour autant, faire une fixette sur ce faux pas. "Nous devons passer à autre chose ; ce qui m'importe, maintenant, c'est le match qui vient".

Des "Bleu et Rouge" qui vont retrouver un stade d'Ornano où ils se sont très souvent affichés sous leur meilleur jour. Méconnaissables loin de leur base (1/24 points), les partenaires de Julien Féret proposent un visage radicalement différent chez eux. Dans son histoire moderne (depuis la première remontée en L1 en 2004), le club normand signe son deuxième parcours le plus prolifique à domicile (4V-1N-2D) à ce stade du championnat ; le meilleur remontant à la saison dernière avec 15 unités (5V-2D).

Même s'ils n'ont engrangé qu'une unité sur leurs trois précédentes sorties, le Stade Malherbe - de nouveau en position de barragiste (18^e) - n'est absolument pas décroché au classement. Pour preuve, un succès ce vendredi soir leur permettrait de remonter provisoirement à la 13^e place en attendant les autres résultats du week-end avec l'assurance de mettre dans leur rétroviseur leur adversaire du jour. "Nous pouvons encore atteindre la barre des 20 points", rappelle le patron technique du SMC.

Les compositions

En 3-4-3 comme contre Guingamp

Pour retrouver le chemin du succès qui fuit son équipe depuis le 6 novembre, Patrice Garande optait pour un 3-4-3 (ou 5-4-1 en phase défensive) avec les mêmes joueurs que contre Guingamp à une exception près. Victime d'un claquage à la cuisse droite il y a une semaine et forfait jusqu'à la fin de l'année 2016, Rémy Vercoutre cédait sa place dans les cages à Paul Reulet comme face à Lille, mardi soir.

Un coach qui apportait - par rapport au déplacement au LOSC - six modifications dans son onze de départ avec les retours d'Ivan Santini, Ronny Rodelin et Yann Karamoh en attaque, Jonathan Delaplace au milieu ainsi qu'Alaeddine Yahia en défense. Préservé dans le Nord à cause d'une pointe au mollet et d'un coup reçu sur la cheville, le n°5 des "Bleu et Rouge" retrouvait une place de titulaire dans l'axe de la charnière centrale à trois.

Du côté dijonnais, Olivier Dall'Oglio - en comparaison avec la formation alignée au coup d'envoi et qui a accroché Monaco, mardi soir (1-1) - procédait, lui, à huit changements ! Dans un 5-3-2 en vigueur depuis deux journées, l'entraîneur bourguignon enregistrait les retours, entre autres, de son capitaine Cédric Varrault (mollet) en défense, de Mehdi Abeid (suspendu) au milieu du duo d'attaquants : Loïs Diony et Julio Tavares (rentré en cours de jeu).

Le film du match

Le doublé d'Ivan Santini n'a pas suffi

• 24'. Après une ouverture de Frédéric Guilbert du rond central, Yann Karamoh enchaîne contrôle de l'extérieur puis centre dans la foulée à destination d'un Ivan Santini qui catapulte d'un "coup de boule" le "cuir" au fond des filets de Baptiste Reynet. SM Caen 1-0 Dijon
• 26'. Les locaux ont à peine le temps de se congratuler que le DFCO revient à hauteur. Sur une frappe des 30 mètres de Mehdi Abeid détournée par un Caennais, Paul Reulet - ne parvenant pas à maîtriser le ballon - repousse dans ses 5,50 mètres. A l'affût, Julio Tavares talonne pour Pierre Lees-Melou qui n'a plus qu'à pousser l'offrande de son coéquipier au fond des filets malgré la tentative de sauvetage sur sa ligne d'Alaeddine Yahia. SM Caen 1-1 Dijon
• 37'. Alors que les Dijonnais sont en infériorité numérique depuis la demi-heure de jeu après l'expulsion d'Arnold Bouka Moutou pour avoir reçu deux avertissements en l'espace de deux minutes (31'), Santini - sur une ouverture de Ronny Rodelin dans les 16, 50 mètres - se joue de Jordan Lotiès d'un contrôle orienté derrière son pied d'appui avant de conclure d'un tir croisé du gauche. Avec ce doublé, l'avant-centre croate porte son total à sept buts en Ligue 1. SM Caen 2-1 Dijon
• 43'. Récupérant le ballon dans le camp bourguignon, Jonathan Delaplace sert Karamoh. Sur le côté gauche de la surface de réparation, l'international U19 français triple la mise pour le Stade Malherbe d'une frappe croisée du gauche. SM Caen 3-1 Dijon
• 45+1'. Le DFCO est au bord du KO dans cette fin de première période avec un Santini proche du coup du chapeau. Sur un énième centre, cette fois-ci œuvre de Jonathan Delaplace, le n°26 des "Bleu et Rouge" voit sa tête à bout portant sauvée par Reynet sur sa ligne.
• 53'. Sur une main de Cédric Varrault contrant une tête de Santini, consécutive à un centre de Karamoh, le Stade Malherbe aurait dû bénéficier d'un penalty, mais M. Sébastien Moreira - après avoir longuement hésité - ne siffle pas.
• 58'. Bénéficiant d'un excellent travail de Tavares monopolisant une bonne partie de l'arrière-garde normande, Loïs Diony réduit la marque d'une frappe au premier poteau qui passe entre les jambes de Damien Da Silva. SM Caen 3-2 Dijon
• 63'. Sur un centre rentrant de Diony, Tavares coupe la trajectoire du ballon, mais Reulet se couche parfaitement pour éviter une nouvelle égalisation des visiteurs. Sur le corner qui suit, la demi-volée de Diony frôle la lucarne opposée de l'ultime rempart du SMC.
• 80'. Un centre de Tavarès repoussé de la tête par Damien Da Silva est récupéré par Diony au second poteau. Le centre-tir de l'attaquant dijonnais est détourné une première fois par Vincent Bessat puis par Yahia avant que le ballon ne franchisse la ligne. SM Caen 3-3 Dijon
• 85'. Dans une fin de match complètement folle où les occasions se multiplient de part et d'autre, Hervé Bazile - sur le pré depuis quelques instants - voit sa tête sauvée par un Reynet impérial. Une minute auparavant, Tavares - intenable dans ce second acte - avait vu sa reprise s'écraser sur la transversale de Reulet (84').

La réaction

Patrice Garande : "Un suicide collectif"

"Je n'y crois pas. Je suis abasourdi parce que j'ai vu. J'ai l'impression qu'on a perdu. Je ne comprends pas comment on peut passer d'un extrême à l'autre, d'une première mi-temps où on maîtrise notre sujet, où on presse l'adversaire, où on marque trois buts à une autre en seconde où on se liquéfie ? C'est un suicide collectif".

X.Gravelaine "On peut pas continuer d'avoir des visages différents en si peu de temps, il faut assumer!" #SMCaen #Ligue1 pic.twitter.com/7mMzQXBBnG

— Stade Malherbe Caen (@SMCaen) 2 décembre 2016