J19. Le Stade Malherbe pas récompensé

Le contexte

Ne pas se présenter en victime expiatoire

Même s'il ne partait pas avec les faveurs des pronostics, le Stade Malherbe ne se rendait pas en Principauté "résigné, en victime ou pour faire de la figuration", dixit Patrice Garande. "Si nous voulons obtenir quelque chose là-bas, il faut déjà y croire. C'est la première des conditions", avançait le patron technique du SMC parfaitement conscient, néanmoins, de la qualité de l'adversaire du soir.

Avec 77 réalisations toutes compétitions confondues dont 54 en Ligue 1 (soit une moyenne de trois buts par journée), l'AS Monaco - dauphin du leader niçois - affiche la meilleure attaque d'Europe. Toutefois, dans le domaine offensif, les partenaires de Julien Féret présentent aussi quelques arguments avec huit buts lors de leurs trois dernières sorties ; soit presque autant que sur les 15 premières en championnat (neuf).

"Monaco est la meilleure équipe française avec Nice, mais il ne faut pas se mettre plus de pression que ça. Certes, le défi est grand, mais quand nous devons lutter, nous savons répondre présents", soulignait le capitaine des "Bleu et Rouge" après le succès aux dépens de Metz il y a trois jours. Reste à savoir dans quel état d'esprit allaient se trouver les joueurs de Leonardo Jardim suite à leur premier revers à domicile en L1 contre Lyon, dimanche soir. "Il risque d'être un peu revanchard", prévenait le coach normand.

Les compositions

Avec le même onze de départ que contre Metz

Pour ce déplacement sur le Rocher, Patrice Garande accordait - de nouveau - sa confiance aux hommes qui avaient battu Metz, dimanche après-midi. Pour la troisième fois consécutive, avec la réception de Dijon le 2 décembre, le technicien du Stade Malherbe titularisait les dix mêmes joueurs de champ ; Matthieu Dreyer enchaînant, lui, un deuxième match de suite dans les cages caennaises.

Un entraîneur normand qui renouvelait son dispositif tactique en 3-4-3 : "Nous le maîtrisons de mieux en mieux. Il nous permet de jouer plus haut, de presser, d'avancer sur l'adversaire. Je ne suis pas le seul à penser que c'est le système qui nous convient le mieux. Les joueurs y adhèrent aussi. Ils se sentent en confiance".

Du côté monégasque, Leonardo Jardin - privé des services de Benjamin Mendy (suspendu) et Andrea Raggi (blessé) - alignait quasiment son onze type avec, notamment, l'ex-Caennais Thomas Lemar. Par rapport à l'équipe qui s'est inclinée il y a trois jours face à l'OL, le coach portugais n'opérait que trois changements avec les rentrées d'Almany Touré comme latéral droit, de Joao Moutinho en milieu relayeur et de Kylian Mbappé en attaque.

Le film du match

Tout a basculé en cinq minutes

• 9'. Sur une remise en première intention d'Ivan Santini, consécutive à une touche de Frédéric Guilbert, le centre de Jonathan Delaplace est repoussé par l'arrière-garde monégasque.  A la récupération sur la ligne des 16,50 mètres, Yann Karamoh ne cadre pas sa tentative.
• 16'. Suite à un appel plein axe entre les deux défenseurs centraux, Santini - lancé par Julien Féret - voit sa frappe contrée par Djibril Sidibé s'écraser sur la transversale de Danijel Subasic ; un gardien croate lobé sur ce coup-là.
• 25'. S'infiltrant dans la surface de réparation, Bernardo Silva sert Kylian Mbappé, mais alors que le champion d'Europe U19 avec la France cet été se trouve en position idéal, il bute sur un Damien Da Silva impérial.
• 28'. Après un coup franc rentrant du gaucher Vincent Bessat côté droit, Alaeddine Yahia - au second poteau - place un coup de tête qui est stoppé sur sa ligne par Subasic.
• 48'. Après un tir du droit de Thomas Lemar à la limite de la surface de réparation sur lequel Matthieu Dreyer se détend de tout son long, Falcao obtient un penalty généreux en se jetant dans les pieds du portier caennais. Une sanction que transforme lui-même l'avant-centre colombien. Une action sur laquelle Patrice Garande se fait expulser par M. Varela. Monaco 1-0 SM Caen
• 51'. Cinq minutes plus tard, le Stade Malherbe se retrouve en infériorité numérique après le second avertissement reçu par Da Silva pour une faute jugée en position de dernier défenseur sur Mbappé.
• 61'. Décalé au cœur des 16,50 mètres par Mbappé, Lemar bute sur un Dreyer parfaitement sorti à sa rencontre. Soixante secondes plus tard, l'ultime rempart du SMC détourne une frappe de Mbappé, parti à la limite du hors-jeu (62').
• 68'. A la conclusion d'un magnifique mouvement collectif initié par Ronny Rodelin, relayé par Julien Féret, Ivan Santini talonne pour Yann Karamoh dont le plat du pied est repoussé par un Subasic vigilant. Ayant suivi l'action, le capitaine normand voit sa reprise fuir le cadre monégasque.
• 76'. Alors qu'Alaeddine Yahia est sorti quelques minutes auparavant, visiblement touché aux adducteurs, Tiemoué Bakayoko double la mise d'une frappe flottante des 20 mètres qui piège Dreyer. Monaco 2-0 SM Caen
• 80'. Sur un centre du nouvel entrant Hervé Bazile, Santini - d'un contrôle orienté - se joue de Kamil Glik, avant d'enchaîner avec une reprise légèrement trop croisée.
• 94'. Prenant appui sur un Santini en position de pivot, Bazile - en trompant Subasic à bout portant - réduit la marque. Trop tard malheureusement pour le club normand. Monaco 2-1 SM Caen

La réaction

"on aurait mérité de revenir avec quelque chose"

• Patrice Garande : "On ne va parler que du jeu, car je ne veux pas polémiquer. Ce qui m'intéresse, c'est ce que nous avons fait en première période où nous aurions pu ouvrir le score. Malgré l'enchaînement de faits de jeu défavorables, nous aurions pu égaliser en seconde mi-temps. Les joueurs auraient mérité de revenir avec quelque chose ; peut-être même un peu plus qu'un match nul".

félicitation aux joueurs ! malheureusement on ne maîtrise pas tout sur un match.. #SMCaen

— PaulReulet (@PaulReulet) 21 décembre 2016