J36. L'horizon s'éclaircit pour Malherbe

LE CONTEXTE

Les Caennais toujours maîtres de leur destin

Malgré une série négative de huit journées consécutives sans victoire (2N-6D) ; la plus longue depuis plus de deux ans (neuf rencontres sans succès entre le 1^er novembre 2014 et le 10 janvier 2015), les partenaires de Julien Féret possédaient toujours leur destin entre leurs pieds. "En s'imposant à Toulouse puis contre Rennes, il y a de grandes probabilités que cela suffise pour se maintenir. Après, tout dépend aussi de ce que vont faire les autres. Pour faire les barrages, il faut prendre quatre points minimum", estimait Patrice Garande dont la formation occupait la 18^e place avant cette 35^e journée.

Un coach caennais qui - malgré le large revers contre l'OM il y a une semaine (1-5) - a tiré des enseignements positifs. "Mentalement, les joueurs ont été très costauds. En étant menée 2-0 au bout de 4', plus d'une équipe aurait explosé face à Marseille". Problème, les "Bleu et Rouge" commettent des erreurs rédhibitoires à ce niveau. "Contre Marseille, on prend cinq buts, mais c'est nous qui les donnons. On a des problèmes dans l'utilisation du ballon. On a trop de déchets techniques. Tant qu'on fera ces erreurs, ce sera compliqué de gagner un match ; peu importe l'adversaire".

Un technicien normand qui appelait ses protégés à revenir à des bases "simples" : "La technique, ce n'est pas faire un gris-gris, deux petits ponts et se la coller derrière l'oreille. La technique, c'est contrôle-passe. Je le répète depuis un moment. Et c'est dans ce domaine qu'on est pénalisé, car on fait des contrôles à un mètre et des passes à l'adversaire. Contre l'OM, c'est là-dessus qu'on perd. Techniquement, on a pourtant des joueurs qui sont capables de faire beaucoup mieux".

LES COMPOSITIONS

En 3-5-2 avec Steed Malbranque en sentinelle et Jonathan Delaplace en piston droit

Privé de Jordan Adéoti (cuisse droite) et Nicolas Seube (ischio-jambiers de la cuisse gauche) en plus des absents de longue date (Frédéric Guilbert, Romain Genevois, Hervé Bazile et Jeff Louis), Patrice Garande optait pour un schéma en 3-5-2 avec une arrière-garde à trois composée de Damien Da Silva (pour sa 100^e rencontre sous le maillot "Bleu et Rouge"), Syam Ben Youssef et Alaeddine Yahia. Problème, après moins de 20' de jeu, le n°5 du Stade Malherbe était contraint de quitter la pelouse ; visiblement touché aux adducteurs.

Sur les côtés, Vincent Bessat et Jonathan Delaplace s'installaient en piston ; un poste inédit pour le n°6 du Stade Malherbe. Handicapé pendant de longues semaines par une gêne à une cheville, Steed Malbranque - en position de sentinelle devant la défense - connaissait sa première titularisation depuis le 21 février et la réception de Nancy. Le capitaine Julien Féret (pour son 300^e match en L1) et Jean-Victor Makengo complétaient ce milieu de terrain à trois. L'International U19 français n'était plus apparu dans le onze de départ caennais depuis le 18 février (contre Lille à d'Ornano lors de la 26^e journée).

Du côté du Téfécé, l'entraîneur Pascal Dupraz optait pour un classique 4-2-3-1 avec, notamment, la présence de Steeve Yago comme latéral droit. Yann Bodiger suspendu, Oscar Trejo descendait d'un cran dans le cœur du jeu aux côtés d'Alexis Blin avec Ola Toivonen en soutien d'Andy Delort. C'est la première fois depuis son départ au Mexique l'été dernier que l'ex-avant-centre caennais affrontait son ancien club (12 buts la saison dernière en Ligue 1).

LE FILM DU MATCH

Le 15^e but d'Ivan Santini, la sixième passe décisive de Vincent Bessat

• 1'. Pas de round d'observation entre les deux équipes. Après seulement une vingtaine de secondes de jeu, Julien Féret alerte Yann Karamoh dans la profondeur. Il faut un retour in extremis de Christopher Jullien pour empêcher le n°7 du Stade Malherbe de se présenter en duel face à Alban Lafont, le gardien du Téfécé.
• 4'. La réaction toulousaine ne tarde pas à intervenir. Trois minutes plus tard, Martin Braithwaite se met en position de frappe, mais l'attaquant danois voit sa tentative contrée par Jonathan Delaplace, auteur d'un excellent retour.
• 28'. Sortie impeccable de Rémy Vercoutre en deux temps devant la menace Braithwaite ; tout d'abord des gants à la limite de sa surface de réparation avant de repousser définitivement le danger en dégageant le "cuir" du pied.
• 32'. Après un long ballon d'Oscar Trejo à destination de Corentin Jean retombant dans le dos de Damien Da Silva, Andy Delort décale Braithwaite dont le tir croisé est quasiment sauvée sur sa ligne par le défenseur franco-portugais du SMC.
• 45+3'. Arrêt réflexe incroyable de Vercoutre... de la tête sur une reprise dans les 5,50 mètres de Delort, consécutive à un centre venant de la gauche de Braithwaite.
• 49'. Parfaitement lancé par Féret au cœur de la surface de réparation, Karamoh est devancé in extremis par la sortie de Lafont.
• 58'. Après un ballon récupéré dans le rond central, Karamoh lance côté gauche Vincent Bessat dont le centre est coupé d'une tête plongeante par Santini, qui a remonté tout le terrain pour se trouver au bon endroit au bon moment ; le 15^e but de l'attaquant croate en Ligue 1, la sixième passe décisive du piston gauche du SMC. Toulouse 0-1 SM Caen
• 62'. Un coup franc lointain de Trejo oblige Vercoutre à une horizontale. Dans un second temps, le portier normand voit le "cuir" lui revenir dans les mains après avoir rebondi sur Jullien.
• 65'. Coup sur coup, les hommes de Patrice Garande se procurent deux énormes situations de réaliser le break. Dans un premier temps, sur une frappe à l'angle de la surface de Santini détournée du bout des gants par Lafont au-dessus de sa transversale. Sur le corner qui suit, une remise de la tête au second poteau de Da Silva est coupée par Karamoh, mais l'ultime rempart du Téfécé repousse le ballon du pied.

LA RÉACTION

"Une victoire qui fait du bien à tout un club"

• Patrice Garande, entraîneur du SM Caen : "Les résultats de nos concurrents directs (défaite de Bastia, Nancy et Dijon, nul de Lorient) ? Le plus important, c'est d'abord notre victoire. Elle fait du bien à tout un club, même si ce fut un match difficile à vivre. Toute la semaine, on a essayé d'évacuer la pression en ne faisant que du jeu et en faisant abstraction du contexte. Maintenant, ce n'est pas parce qu'on a gagné ce soir (samedi) que le travail est terminé. Il faudra gagner contre Rennes. Alaeddine Yahia ? Normalement, ça n'a pas déchiré au niveau des adducteurs. On en saura plus après les examens".

Allez le @SMCaen la victoire de l'espoir à Toulouse. Ça fait du bien. Malherbe doit rester en ligue 1 les amis.

— Denis Brogniart (@DenisBrogniart) 6 mai 2017