"Une quatrième saison consécutive en Ligue 1"

Le maintien, les critiques, le mercato…, Patrice Garande - qui dirigera le club normand pour la sixième année consécutive en 2017-2018 (troisième coach à compter le plus de matches sur le banc du SMC, 211, derrière Franck Dumas, 297, et Pierre Mankowski, 286) - a balayé l'actualité du Stade Malherbe. Un entraîneur caennais qui - en dépit des difficultés rencontrées cette saison - se bat pour que la présence en Ligue 1 des "Bleu et Rouge" ne soit pas banalisée.

Avec le départ à Saint-Etienne de Christophe Galtier, Patrice Garande - à la tête du SMC depuis 2012 - est le deuxième entraîneur de Ligue 1 le plus anciennement en poste. Seul Stéphane Moulin arrivé à Angers en 2011 le devance.
Avec le départ à Saint-Etienne de Christophe Galtier, Patrice Garande - à la tête du SMC depuis 2012 - est le deuxième entraîneur de Ligue 1 le plus anciennement en poste. Seul Stéphane Moulin arrivé à Angers en 2011 le devance.

Quel bilan effectuez-vous de cette saison qui a vu le Stade Malherbe se sauver lors de la 38e et dernière journée ?

"Pour la quatrième saison consécutive, le Stade Malherbe évoluera en Ligue 1 ; ce qui n'a jamais été fait auparavant (à d'Ornano). Ce n'est pas anodin. J'ai l'impression que tout le monde est un peu amnésique. Les gens n'apprécient pas cette performance à sa juste valeur. Le premier objectif, pour un club comme Malherbe, c'est d'être chaque année en Ligue 1. C'est la mission qu'on m'a confiée. Et jusqu'à aujourd'hui, les objectifs, ils ont toujours été atteints. Quand je regarde la double confrontation Troyes - Lorient pour les barrages, j'étais bien content de ne pas y être".

"Une performance qui n'est pas appréciée à sa juste valeur"

Avec le recul, votre victoire 3-2 lors de la première journée aux dépens de Lorient alors que vous étiez menés 2-0 au bout de 20' a pesé lourd dans la balance…

"Lorient n'aurait pris ne serait-ce qu'un point ce soir-là… Pour un club comme le nôtre, le début de saison est très important. On est pratiquement dans l'obligation de réussir notre départ. D'ailleurs, depuis qu'on est remonté en Ligue 1, on a toujours remporté notre premier match (3-0 contre Evian en 2014 et 1-0 face à Marseille il y a deux ans). Les points pris dans les premières journées, c'est ce qui fait la différence à la fin. Après, ça dépend aussi du calendrier".

Malgré ce maintien acquis, votre équipe a essuyé beaucoup de critiques…

"Je suis conscient des difficultés qu'on a eues cette année. Les critiques sur notre jeu, elles sont normales. J'en assume toute la responsabilité. On n'a pas fait une grande saison, certes. Mais de là à dire qu'elle est bidon… Si ça avait été le cas, on serait dans la même situation que Lorient, Bastia et toutes les équipes qui sont descendues. Je trouve un peu démesuré ces réactions, ce pessimisme, ce scepticisme. Au Stade Malherbe, sur 38 journées, on sait qu'on ne va pas en gagner 30. Au niveau national, les gens du foot ont bien conscience de la qualité de notre travail compte tenu de nos moyens. Dans le milieu du foot, tout le monde est très content que Malherbe se soit maintenu. On jouit d'une bonne image".

Avec le 16e budget sur la ligne de départ (environ 30 M€), le Stade Malherbe n'est-il pas plus à sa place cette saison que la précédente où il avait fini septième ?

"L'équilibre se trouve entre les deux. Je reste persuadé que le potentiel de cette équipe ne correspond pas à cette 17e place. On devrait être deux-trois rangs plus haut. Après, ce sont les aléas d'une saison. Je l'ai souvent répété, mais le potentiel de Malherbe se situe entre la 8e et la 12e place. Je parle bien de potentiel. Personne ne veut le lire ce mot. C'est là-dessus qu'il faut travailler. Maintenant, si on finit 13e ou 14e, par rapport à notre budget, c'est très bien aussi".

"Notre potentiel se situe entre la 8e et la 12e place. Je parle bien de potentiel"

Une saison qui a été également très éprouvante à titre personnel…

"Ça fait partie de la vie d'un entraîneur. C'est vrai qu'elle a été compliquée pour moi, mais elle a été compliquée pour tout le monde : les joueurs, le staff, le président… Maintenant, une saison comme celle-ci, c'est très formateur. Ça nous a permis de montrer qu'on avait des ressources que certains ne soupçonnaient, peut-être, même pas".

Après ce troisième maintien consécutif, c'est le moment selon vous d'amorcer un nouveau cycle ?

"Le président (Jean-François Fortin) l'a dit. Ça se produit dans toutes les équipes. Il faut repartir sur un nouveau cycle pour que dans deux-trois ans le Stade Malherbe soit toujours en Ligue 1. Ça concerne l'équipe, mais aussi l'ensemble du club. Il y a eu déjà beaucoup d'améliorations sur nos conditions de travail, sur la qualité des terrains. Le fait de rester en Ligue 1, ça va nous permettre de continuer avec, notamment, la construction d'un centre d'entraînement. Une descente aurait pu freiner ce projet, car ce sont des investissements lourds".

Après avoir utilisé lors des dix premières journées un schéma en 4-3-3 (en 4-1-4-1), vous avez adopté un système en 3-4-3 ou 3-5-2 que vous avez conservé quasiment sans interruption jusqu'à la fin de la saison (à l'exception des 32e, 33e et 34e journées)…

"Quand on est entraîneur, il faut s'adapter à l'effectif dont on dispose. C'est pourquoi cette saison, on est passé avec une défense à trois ou à cinq, car ce système convenait mieux à nos joueurs, que ce soit nos arrières centraux ou nos deux pistons sur les côtes. Dans ce schéma, Fred (Guilbert) et Vincent (Bessat) nous apportaient beaucoup plus de centres. Entre le 4-3-3 et le 3-5-2 ou le 3-4-3, on doit être capable de basculer d'un match à l'autre voire même à l'intérieur même d'un match. Pour la saison prochaine, quand l'effectif sera constitué, on verra quel est le meilleur système possible".

"Certains joueurs qu'on souhaite sont, pour le moment, inaccessibles"

Durant le prochain mercato qui débutera officiellement le 9 juin, quels profils de joueurs recherchez-vous pour renforcer l'équipe ?

"Avec le staff, on a fait le constat qu'on a manqué de vitesse et de puissance. Sur notre style de jeu, il faut qu'il soit adapté à Ivan (Santini). On sait qu'Ivan avec son profil ne va pas prendre l'espace et la profondeur. Ce sont aux joueurs autour de lui de le faire. Maintenant, j'ai toujours la même vision du foot. Je veux qu'on joue vers l'avant, qu'on soit l'équipe qui centre le plus, qui frappe le plus…".

Est-ce que pour vivre une saison moins stressante, l'une des clés réside dans votre capacité à boucler votre recrutement le plus rapidement possible ?

"Plus le groupe est constitué tôt, mieux c'est. Maintenant, il y a le marché. Chaque année qui passe est plus difficile, car on dispose des mêmes moyens avec un budget de 30 M€. On essaye d'avoir une logique sur le plan financier. Il y a des choses qu'on peut faire et d'autres non. Il y a des choses indépendantes de notre volonté. Quand on va partir en stage cet été, nous n'aurons certainement pas tout le monde non plus. Les joueurs que l'on souhaite, ils sont aussi contactés par d'autres clubs. Du coup, ils prennent leur temps, ils réfléchissent. Il y a d'autres joueurs qu'on voudrait aussi faire venir tout de suite, mais pour le moment, ils sont inaccessibles. Peut-être qu'on pourra les faire plus tard".

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