Michel Rio : "Ça fait chaud au cœur"

Quelques instants après le coup d'envoi du match entre le Stade Malherbe et Guingamp, le MNK a simulé la joie d'un but. Une façon pour le moins originale de rendre hommage à Michel Rio. A Venoix, le 15 février 1992, cet ex-milieu offensif a inscrit le but le plus rapide de l'histoire de la première division au bout de huit secondes ! En marge de son passage à d'Ornano, celui qui a donné le coup d'envoi de la rencontre samedi soir a partagé quelques souvenirs, notamment, de son époque caennaise.

Joueur du Stade Malherbe pendant trois saisons entre 1989 et 1992, Michel Rio a retrouvé samedi soir l'un de ses anciens coéquipiers de l'époque : un certain Xavier Gravelaine.
Joueur du Stade Malherbe pendant trois saisons entre 1989 et 1992, Michel Rio a retrouvé samedi soir l'un de ses anciens coéquipiers de l'époque : un certain Xavier Gravelaine.

Le public normand ne vous a pas oublié…

"Ça fait chaud au cœur. C'est un peu particulier pour moi, car je ne baigne plus dans l'univers du foot pro depuis longtemps. Même si ça fait 25 ans que je suis parti, on a l'impression que j'étais là encore avant-hier. Je me rappelle de la ferveur des supporters à l'époque. Ils ont toujours été un 12e homme. Je constate que c'est pareil aujourd'hui. J'ai vraiment vécu une superbe soirée. Donner le coup d'envoi, c'est une forme de reconnaissance. Je suis allé aussi dédicacer mon portrait dans le Salon des Légendes (Arturo-Samassa). Quand on voit l'ensemble des grands joueurs qui sont passés par Malherbe, ça fait plaisir de voir qu'on a contribué aux bons moments de ce club".

"Le public de Malherbe a toujours été un 12e homme"

Quels souvenirs gardez-vous de votre passage au Stade Malherbe (1989-1992) ?

"J'arrivais en provenance de Metz, mais j'appartenais au FC Nantes. Le challenge que me proposait le Stade Malherbe m'intéressait. Je souhaitais me relancer, car j'étais un peu barré au FC Nantes. (Miroslav) Blazevic, l'entraîneur de l'époque, ce n'était pas ma tasse de thé. A Caen, j'ai trouvé un équilibre autour du foot. Je me suis énormément plu ici. La première année fut difficile, nous avons joué le maintien jusqu'au dernier match (16e). La deuxième, nous nous sommes calés dans le championnat (8e) et la troisième, nous avons fini sixièmes (5e en réalité). Après, il y a tellement de souvenirs et d'anecdotes qu'il est difficile d'en ressortir une".

Au SMC, vous avez évolué au côté d'un certain Xavier Gravelaine devenu, aujourd'hui, le directeur général du club normand…

"Xavier, je l'avais déjà connu à Nantes. Il était stagiaire. Quand je l'ai retrouvé à Caen, il avait pris une autre dimension même s'il a réellement explosé la saison d'après (1992-1993). C'était un joueur hors norme dans tous les sens du terme y compris au niveau de son caractère (sourires). A lui tout seul, il réalisait des choses extraordinaires. Comme nous étions tous les deux des joueurs d'inspiration, nous nous entendions très bien. D'une manière générale, j'avais beaucoup d'affinités avec les joueurs offensifs que ce soit Jesper Olsen, Stéphane Paille, Fabrice Divert, Graham Rix… En tout cas, ça m'a fait plaisir de passer quelques minutes en compagnie de Xavier hier soir (samedi)".

Durant vos trois saisons au Stade Malherbe, vous vous êtes signalés en marquant quelques buts magnifiques…

"Les gens m'assimilent souvent aux buts alors que moi, je préfère la passe. La dernière voire même l'avant-dernière, car c'est elle la plus importante. C'est elle qui permet de faire le choix judicieux : d'orienter le ballon à droite, à gauche, de lancer un partenaire en pleine course… J'aurais bien aimé avoir des statistiques dans ce domaine".

"Je préfère la passe : la dernière voire même l'avant-dernière"

Jusqu'à ce que votre record tombe, vous resterez, malgré tout, dans l'histoire du football français comme l'auteur du but le plus rapide du championnat de France…

"C'est vrai qu'à chaque fois qu'un but est inscrit assez vite, on reparle de moi. Est-ce que je m'en souviens ? De mémoire, il y avait eu deux passes et j'étais le quatrième joueur à toucher le ballon ; ce qui peut paraître beaucoup en huit secondes. Pour mettre immédiatement la pression sur l'adversaire, l'entraîneur de l'époque (Daniel Jeandupeux) voulait qu'on envoie le ballon loin dans le camp adverse et dans une zone morte. Ce jour-là, la balle arrive en cloche. Je me trouvais dans un bon jour. Je ne me suis pas posé de questions. J'ai repris la balle de volée. Dans les buts, c'était Michel Dussuyer, l'actuel sélectionneur de la Côte-d'Ivoire. Dans l'équipe de Cannes, il y avait aussi (Zinédine) Zidane".

Le match de samedi soir était spécial à vos yeux. Vous avez défendu les couleurs des deux équipes* et vous avez été le coéquipier des deux coaches ; Patrice Garande et Antoine Kombouaré à Nantes (en 1986-1987)…

"Antoine a été formé à Nantes alors que Patrice arrivait d'Auxerre où il avait été meilleur buteur du championnat de France (en 1984) sous les ordres de Guy Roux. Si j'ai signé à Nantes, c'est un peu - de manière involontaire - grâce à Patrice. A Nantes, j'étais programmé pour remplacer Burruchaga (champion du Monde avec l'Argentine en 1986) qui devait rejoindre Maradona à Naples, mais il s'est fait les croisés et il n'est jamais parti. Ensuite, Patrice s'est cassé la jambe en début de saison (fracture du péroné de la jambe droite le 13 septembre 1986) et j'ai été recruté comme joker médical à la suite de sa blessure".

*Originaire de Saint-Brieuc, Michel Rio a démarré sa carrière professionnelle à Guingamp en deuxième division à 21 ans.

Michel RIO

  • Né le 7 mars 1963 (53 ans) à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor).
  • Ancien milieu de terrain.
  • Carrière de joueur : US Montagnarde (1980-1982), Saint-Brieuc (1982-1984 puis 1994-1996), Guingamp (1984-1986), Nantes (1986-1988), Metz (1988-1989), SM Caen (1989-1992), Le Havre (1992-1994).
  • International olympique.
  • Avec le Stade Malherbe : 113 matchs pour 17 buts.

Michel Rio en visite à d'Ornano

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