Saint-Etienne - SM Caen : Rétro

La carrière de joueur de Patrice Garande reste profondément marquée par l'ASSE. Formé chez les "Verts" à la fin des années 1970, l'entraîneur du Stade Malherbe est revenu dans le club du Forez entre 1987 et 1989. Hervé Revelli, qu'il avait suivi en Suisse en 1979, Philippe Tibeuf, son ancien compère de l'attaque, et Philippe Gastal, le conservateur du musée des "Verts", partagent leurs souvenirs de l'ex-avant-centre stéphanois, deuxième meilleur goleador de D1 en 1988 (17 buts).

©Musée des "Verts"
©Musée des "Verts"

Hervé Revelli, coéquipier et entraîneur de Patrice Garande à Saint-Etienne (1977-1978) et au CS Chênois (1979-1980)

"Quand Saint-Etienne m'a appris qu'il ne gardait pas Patrice, j'ai répondu : Vous êtes fou"

"J'ai connu Patrice au centre de formation de Saint-Etienne que je dirigeais à l'époque. Avec (Laurent) Paganelli, (Laurent) Roussey, il y avait une belle brochette de jeunes joueurs. Patrice avait un avenir certain dans le football. Quand je suis parti entraîner le Chênois en D1 Suisse, je me suis rendu compte lors des matches amicaux qu'il me manquait un centre avant. J'ai téléphoné en urgence à Pierre Garonnaire (recruteur des "Verts" entre 1950 et 1989) pour lui demander s'il n'avait pas un nom à me proposer. Il m'a dit qu'il en avait un sous la main : Patrice Garande. Je lui ai répondu : "Vous êtes fou. Dans deux ans maxi, il est en équipe professionnelle". Mais il ne voulait pas le garder.

"Si tu viens le chercher, il est à toi gratuitement", m'a expliqué Pierre Garonnaire. Quand on voit derrière que Saint-Etienne l'a racheté à prix d'or quelques années plus tard, c'est bien la preuve que tout le monde peut faire des erreurs. Patrice était d'accord pour m'accompagner en Suisse. "Je viendrai à pied s'il le faut", m'avait-il lancé. Et comme je le pressentais, il m'a claqué but sur but (13 en 27 matches). Et quand j'ai quitté le Chênois, Patrice n'a pas voulu rester. C'est là que j'ai passé un coup de téléphone à mon ami Guy Roux pour lui recommander*. Il ne l'a pas regretté. Aujourd'hui, je suis toujours en relation avec Patrice. On a une relation très forte qui dépasse largement le cadre du terrain. On s'appelle ou on s'envoie des SMS après chaque match".

*Entre le Chênois et Auxerre, Patrice Garande a évolué une saison à Orléans (D2) en 1980-1981.

Philippe Tibeuf, coéquipier de Patrice Garande entre 1987 et 1989

"Jean-Michel Larqué nous avait surnommés les Dupond et Dupont"

"Avec Patrice, notre association s'est faite naturellement. On avait des profils complémentaires : Patrice était un attaquant axial, un buteur confirmé (meilleur buteur de D1 en 1984 avec Auxerre avec 21 réalisations) alors que moi, j'aimais bien aller sur les côtés. Je n'ai jamais retrouvé un tel niveau d'entente dans ma carrière. En 1987, on était aussi tous les deux revanchards. En revenant dans son club formateur, Patrice - qui restait sur une saison moyenne à Nantes - avait à cœur de montrer qu'il avait le niveau. Moi, je restais sur une troisième saison à Monaco où je n'avais pas beaucoup joué.

La réputation de notre duo a été beaucoup alimentée par le reportage de Jean-Michel Larqué dans Téléfoot où il nous avait surnommés les "Dupond et Dupont". Je me rappelle que l'un de nos matches avait également été télévisé. C'était l'un des premiers. On avait gagné 3-0 contre Monaco. On avait marqué tous les deux. Souvent, quand l'un marquait, l'autre l'imitait dans la foulée. C'était moins drôle pour nos adversaires (rires). Patrice entraîneur ? Je suis sa carrière. De tous les coéquipiers que j'ai connus, c'est le seul à avoir duré dans ce métier. Je lui trouve beaucoup de courage, car le métier est bien plus difficile que quand nous étions joueurs".

Philippe Gastal, historien et conservateur du musée des "Verts"

"On ne parlait pas de Patrice Garande sans Philippe Tibeuf et inversement"

"Patrice a disputé son premier match avec les pros en février 1978 à Nantes. Il n'avait que 17 ans. A l'époque, il brillait en D3 (avec la réserve). Roby (Robert Herbin, l'entraîneur) avait lancé de nombreux jeunes en seconde partie de saison comme Laurent Roussey ou Didier Derigon. Il a joué quatre matches avec l'équipe première durant cette période : trois en championnat et un coupe. Après, Patrice a été barré. Il faut dire qu'il y avait pléthore de grands joueurs à l'époque chez les "Verts". Je pense que son départ a été une cicatrice. Hervé Revelli l'avait emmené avec lui dans ses valises au Chênois en Suisse.

Même s'il était très jeune, on sentait déjà que c'était un garçon sérieux et opportuniste devant les buts. Guy Roux ne s'était pas trompé en le faisant venir à Auxerre (en 1981). Quand il est revenu à Saint-Etienne, Patrice était tellement heureux. Au bout de deux-trois matches, il a été associé à Philippe Tibeuf. Immédiatement, il y a eu une osmose entre eux deux. On ne parlait pas de Patrice Garande sans Philippe Tibeuf et inversement. Ils ont réalisé une saison 1987-1988 incroyable*. Leur complémentarité, associée au meneur de jeu Mustapha El Haddoui, explique en grande partie la réussite offensive de Saint-Etienne cette saison-là (deuxième meilleure attaque du championnat avec 54 buts)".

*17 buts pour Patrice Garande, 12 pour Philippe Tibeuf.

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