Les Mathieu Bodmer, Ahmed Tangeaoui, Anthony Isabel ont trouvé leurs successeurs. 18 ans après la finale perdue de la génération 1982 entraînée à l'époque par Laurent Lesgent contre Lyon (2-0)*, les U19 nationaux du Stade Malherbe se sont qualifiés pour les phases finales du championnat de France. Premiers d'une poule qui comprenait notamment Lille, Le Havre, Valenciennes ou encore le PSG (18V-4N-4D, sept points d'avance sur leur dauphin lensois), les partenaires du capitaine Pathy Malumandsoko affronteront Auxerre en demie. L'enjeu de cette affiche qui n'écrase pas le groupe de Michel Rodriguez à l'image de Marvin Golitin.
"L'équipe n'a pas changé de comportement. Personne n'est tendu", confirme le gardien normand qui affiche une grande sérénité. "Personnellement, même si j'ai conscience que je ne vais pas disputer des matches de cette importance tous les week-ends, je ne vais pas modifier mes habitudes ni me mettre une pression supplémentaire. C'est un match que je vais aborder comme un autre… Ce sont des bons moments. Peut-être qu'on ne les vivra plus jamais. Il faut en profiter sans pour autant s'endormir parce qu'on est en play-offs. On ne doit pas s'arrêter à ça".
Il faut dire que la relève caennaise possède une certaine expérience des confrontations à élimination directe. En 32e de finale de la Coupe Gambardella (le 3 février), les "Bleu et Rouge" avaient éliminé le Paris Saint-Germain - en version Youth League - dans un stade de Venoix en fusion (1-0 sur un but de Jad Mouaddib). "Avec le kop de supporters et devant notre famille et nos amis, c'est le plus beau moment de ma jeune carrière", se souvient ce fan de Marc-André Ter Stegen (le portier du FC Barcelone et n°2 en sélection d'Allemagne) qui a intégré le centre de formation en 2016 en provenance de la région parisienne d'où il est originaire.
Les précieux conseils de Matthieu Dreyer et Rémy Vercoutre
Pour franchir l'obstacle auxerrois, le Stade Malherbe pourra s'appuyer sur Marvin Golitin dans ses cages. Un ultime rempart aux commandes de la troisième arrière-garde la plus imperméable du championnat avec 23 buts encaissés (parmi les 56 clubs engagés répartis en quatre poules, seuls Montpellier et Toulouse dans le groupe D ont fait mieux avec respectivement 20 et 21 réalisations concédées). Sortant d'une saison quasi-blanche à cause de la concurrence mais également d'une blessure (tendinite rotulienne) qui l'a tenu éloigné des terrains pendant plus de trois mois, le n°1 du SMC a dû réapprendre à parler à sa défense.
"Quand on ne joue que quatre-cinq matches, on perd ses repères. Au début, c'était compliqué avec mes coéquipiers car on ne se connaissait pas. Il y a eu des incompréhensions". Mais le travail quotidien et l'enchaînement des rencontres ont porté leurs fruits. "Partager la même chambre au centre avec Hugo (Vandermersch, le latéral droit) a facilité notre entente. Pour Pathy et Thomas (Malumandsoko et Chesnel qui forment la charnière centrale), on a dû apprendre à jouer ensemble. Une confiance s'est installée entre nous. Aujourd'hui, même sans se parler, on se comprend. Des automatismes se sont créés".
Contrairement à certaines journées de championnat où il pointe au chômage technique, Marvin Golitin peut s'attendre à être un plus sollicité face à l'AJA. "Parfois, il faut rester concentré 90' pour réaliser juste un ou deux arrêts. C'est fatigant mentalement". L'apprentissage du haut niveau pour ce jeune gardien qui a bénéficié cette saison de l'expérience de Matthieu Dreyer. "Il m'a beaucoup aidé sur les déplacements, le positionnement des mains, la façon dont je me relève… Rémy Vercoutre est aussi intervenu sur deux entraînements. Il passait et il s'est arrêté spontanément". Des conseils précieux qui pourraient bien réaliser la différence dimanche après-midi au moment d'effectuer la parade décisive.
- Demi-finale championnat de France. SM Caen - Auxerre, dimanche 27 mai à 17 h 15 au stade Pierre-Guérin à Mâcon (Saône-et-Loire).