Pour les jeunes pensionnaires de l'école de foot, le parcours de Tony Villeray a valeur d'exemple. Aujourd'hui latéral gauche des U19 nationaux, celui qui a démarré comme attaquant a réalisé toutes ses classes au Stade Malherbe. "Je suis arrivé en U10. J'ai été repéré par Antoine Théault (responsable de l'école de foot) lors d'un tournoi à Pleudihen (Côtes-d'Armor) que je disputais avec l'ASPTT (où il a évolué pendant une saison après quatre ans à Hérouville). Il est venu voir mon père pour que je passe des essais". Depuis, ce natif de Caen n'est jamais parti.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Tony Villeray a du sang "Bleu et Rouge" qui coule dans ses veines. "Je supporte Malherbe depuis toujours. Avec mon père (Mathieu), quand j'étais plus jeune, on se rendait souvent à d'Ornano. A chaque fois que je passe près du stade, ça me donne envie d'y aller", confie-t-il tout en caressant l'espoir de devenir professionnel avec son club de cœur. "Ça serait un honneur de réussir ici. Quand je vois au centre de formation, les portraits de Nicolas Seube, Thomas Lemar ou N'Golo Kanté, ça fait rêver".
Une carrière qui pourrait trouver son point de départ durant cette campagne de Gambardella. "La Gambard', c'est quelque chose de fort. Les semaines avant les tours, il y a un peu plus d'excitation", reconnaît cet élève en terminale STMG au Lycée Jean-Rostand. "Quand j'étais petit, j'assistais à ces matches. Et je ressentais déjà beaucoup d'émotions alors que je ne jouais même pas. Je me souviens d'un match sur le synthétique contre Lens(1). Il y avait énormément de monde. On cherchait tous une petite place autour de la main courante. Je m'étais faufilé. J'étais juste à côté de Patrice Garande et Alain Cavéglia".
Il n'a pas manqué un seul match depuis le début de la saison
Auteurs d'une énorme performance en 32e de finale aux dépens du Paris Saint-Germain (victoire 1-0 au stade de Venoix-Claude-Mercier), Tony Villeray et ses coéquipiers ne vont pas devoir se relâcher face à Tours. "La qualification était magnifique, surtout à la fin avec cette communion avec les supporters (avec la mobilisation du MNK). Pour un Caennais comme moi, partager ces émotions avec eux, ça fait vraiment quelque chose. Maintenant, comme nous le rappelle le coach, il ne faut pas s'enflammer car on a battu le PSG".
Si l'affiche proposée pour ces 16e peut paraître un peu moins sexy qu'au tour précédent, ce déplacement en terre tourangelle n'en reste pas moins tout aussi périlleux. "La génération 2000 du TFC qui participe à cette Gambardella a été demi-finaliste du championnat de France U17 la saison dernière. Dans cette catégorie d'âge, Tours dispose potentiellement de quatre-cinq internationaux. La plupart de leurs joueurs évoluent régulièrement en N3(2). Certains, même, s'entraînent avec le groupe professionnel", détaille Michel Rodriguez comme pour mieux planter le décor.
"Si on enlève le fait que Caen est un club de Ligue 1 et Tours de Ligue 2, je ne suis pas certain qu'on soit favori. Comme ils jouent à domicile, je pense que ce statut revient aux Tourangeaux", ajoute l'entraîneur des U19 du Stade Malherbe. "Ça sera tout sauf facile. Il va falloir sortir un gros match", prévient Tony Villeray. Pour atteindre les huitièmes, le club normand pourra compter sur son arrière gauche. Lui qui n'a pas raté un seul match de championnat cette saison (il n'a été remplacé qu'à une reprise en cours de match).
- Coupe Gambardella. 16e - Tours / SM Caen, dimanche 25 février à 15 heures sur le synthétique du stade de La Vallée du Cher.
(1)En 16e de finale avec victoire 2-0 en mars 2015.
(2)La réserve du Tours FC occupe la troisième place de son groupe à trois points des deux co-leaders. En U19 nationaux, les Tourangeaux sont classés huitièmes (8V-2N-9D).