"Notre victoire en 1996 avec Montpellier constitue la plus belle aventure humaine que j'ai vécue en tant que footballeur". En évoquant le jour où il a soulevé la Coupe Gambardella, Michel Rodriguez ne passe pas par quatre chemins. Pourtant, en pratiquement 20 ans de carrière, le coach normand en a vécu des émotions avec notamment un titre de champion d'Europe des moins de 18 ans avec l'équipe de France en 1997 (avec, entre autres, un certain Grégory Proment) ou encore trois accessions avec ses différents clubs(1).
"Cette saison-là, nous n'étions pas la formation la plus talentueuse. Loin de là. D'ailleurs, de cette génération, je suis quasiment le seul à avoir fait une carrière pro", se souvient l'ex-Rouennais. A l'époque, la Gambardella était destinée aux juniors. "Quand on était en troisième année de cette catégorie, on avait 21 ans. C'est pourquoi dans chaque équipe, on retrouvait entre trois et cinq pros. Pour vous resituer le contexte, en demie, on élimine Monaco dont l'attaque est composée de Thierry Henry et David Trezeguet".
Formé à La Paillade, Michel Rodriguez a été baigné très jeune dans cette culture de la coupe. "Notre regretté Loulou Nicollin disait toujours que la deuxième équipe la plus importante derrière les pros, c'était la Gambardella". Un état d'esprit que l'éducateur du SMC peut transmettre à ses protégés. "Vous savez, ce n'est pas la peine de leur répéter sans arrêt. Les garçons ont pleinement conscience de l'importance de ce rendez-vous. Quand on a réalisé les entretiens individuels de mi-saison, bien figurer en Gambardella revenait souvent dans leurs ambitions".
Des matches couperets indispensables dans l'apprentissage du haut niveau
Des rencontres couperets indispensables dans l'apprentissage du haut niveau pour la relève malherbiste. "Disputer des matches à enjeu et sous pression est formateur", confirme Michel Rodriguez. "Dans le parcours d'un joueur, il y a des matches en championnat à ne pas rater que ce soit pour une montée ou pour un maintien qui peuvent être identifiés comme des matches de coupe. Dans ces matches à enjeu, il faut parvenir à garder ses moyens".
Une aventure en Gambardella qui débutera cette année par un déplacement à l'ES Parisienne, formation évoluant en Régional 2 (9e/12 dans sa poule). "Il ne faut pas se fier au niveau auquel joue l'adversaire", avait réagi le technicien caennais au moment du tirage au sort. "La région parisienne a toujours été un territoire où il y a de bons footballeurs". Pour préparer cette échéance, les U19 du SMC ont participé le week-end dernier à un tournoi triangulaire face aux seniors de Deauville (R1) et Mondeville (N3)(2). "On a joué une mi-temps contre chaque équipe. L'idée, c'était de donner du temps de jeu à tout le monde".
Sur un synthétique parisien "pas en très bon état" selon la description faite aux responsables normands, les hommes de Michel Rodriguez devront appréhender du mieux possible le contexte de ce rendez-vous. "L'environnement sera "hostile". Après, ça reste un match de foot. Mais cette équipe de l'ES Parisienne va pouvoir compter sur de nombreux soutiens. Maintenant, ma principale préoccupation, c'est le rendu de mes joueurs. Il faut se mettre au niveau de cet événement. A nous de répondre présent".
(1)En L1 en 2001 avec Montpellier, en L2 en 2006 avec Tours et en 2009 avec Laval.
(2)Victoire 2-0 aux dépens de Deauville et match nul 0-0 face à Mondeville.
- Coupe Gambardella. 64e de finale - ES Parisienne (R2) / SM Caen (Nationaux), dimanche 14 janvier à 14 h 30 au stade Poissonniers.
