Le Stade Malherbe en cours de professionnalisation
Années 70 : après la refonte du football français, le Stade Malherbe se structure progressivement. Le club normand fait l’ascenseur entre une Division 3 très dense et une Division 2 où le professionnalisme cherche encore à définir ses codes. Dans cette période, le Stade Malherbe pose les bases de son hégémonie régionale (et ce avant la confrontation fratricide qui l’opposera quelques années plus tard au Havre AC), cherche à fidéliser de nouveau son public et à installer son identité de jeu. Et dans cette quête longue de plus d’une décennie, la saison 1974-1975 marque un tournant, avec la dernière victoire des Bleu et rouge en Coupe de Normandie.
Les Caennais champions de Normandie dans la difficulté
Durant cette saison 1974-1975, l’équipe normande est un savoureux mélange de tauliers bien implantés dans le paysage caennais (Lunel, Moulinet, Deauville), de talents locaux (Pottier, Marie) et d’une recrue, véritable attaquant-vedette (Lhoste). Et elle sera réussie à tous points de vue. En championnat, le Stade Malherbe obtient son premier titre au niveau national en remportant le groupe Ouest du championnat de Division 3 (!), l’opposant, notamment, à Evreux et à l’US Normande dans des confrontations qui deviennent alors de réelles batailles régionales. En Coupe de France, le club manque de peu de sortir Valenciennes, futur promu en Division 1, en 32e de finale, battu lors de la prolongation, alors que près de 4 000 supporters sont venus animer les travées de Venoix. Une saison n’étant jamais totalement réussie sans un parcours abouti en coupe, ce demi-échec laisse les Normands sur leur faim. Il devient alors essentiel de bien figurer en Coupe de Normandie. Pour son entrée en lice, en plein mois de février et face au pensionnaire de DHR Alençon, le coach Jacques Mouilleron décide de laisser la place aux jeunes, à commencer par un certain Pascal Théault qui, du haut de ses 18 ans, participe activement à la victoire des Caennais (2-1, a.p.). Si la même formule est reconduite pour se défaire d’Evreux en quart de finale, le Stade Malherbe, qui souhaite garder le rythme entre deux matchs de poule finale de D3, aligne son équipe type pour sa troisième opposition de la saison face à l’US Normande. Dans l’ambiance de feu du Plateau de Colombelles, les Malherbistes l’emportent dans le money-time, sur un but de Guilhen. En finale, face à Quevilly, le scénario est aussi favorable aux Caennais. Pourtant largement dominateurs, ils ne trouvent la faille que sur un but contre son camp de Corbeau. Quevilly bat de l’aile et Caen s’envole vers son cinquième titre dans la compétition, après 1947, 1949, 1950 et 1960… La toute dernière dans l’histoire du club.
