
A l'occasion de l'entretien qu'il nous a accordé, le défenseur brésilien, recruté par Malherbe cet été, évoque sa carrière, le Brésil, la France et sa vie de footballeur. Rencontre.
Ses débuts : "Enfant, je jouais numéro 10..."
"Comme 99 % des jeunes Brésiliens, j'ai découvert le ballon rond grâce au foot en salle. Chez nous, lorsqu'on est enfant, on joue dans les gymnases. A l'âge de 6 ans, j'ai commencé à pratiquer comme ça. Puis, à 11-12 ans, j'ai suivi la transition vers le football en plein air. J'ai pris une licence dans le club de ma ville de Santos, celui de Pelé, Robinho, Neymar... Je jouais numéro 10. Comme quoi, j'ai pas mal reculé sur le terrain depuis... (sourire)"
Son parcours : "Les 85 000 spectateurs du Maracana"
"A l'âge de 15 ans, j'ai été repéré par le club de Vitoria Bahia, au nord-est du Brésil. C'était à plus de 2 000 kilomètres de chez moi... Mes trois premières saisons, je les ai passées au Centre de Formation. Puis, j'ai rejoint l'équipe principale du club avant d'être prêté à Botafogo en 2006. Là-bas, on a remporté le championnat de l'Etat de Rio de Janeiro. Je compare souvent Botafogo à Saint-Etienne. C'est un club qui, par le passé, a gagné de nombreux trophées. Au Brésil, les "anciens" adorent Botafogo. Alors, forcément, lorsqu'on a remporté ce trophée, au Maracana devant 85 000 spectateurs, c'était un truc de fou... Le lendemain, on a traversé la ville sur des véhicules de pompiers, on a été fêtés comme des Dieux..."
Son arrivée en Europe : "Comme un cadeau du destin..."
"Mon goût pour l'Europe vient de mes racines familiales. Ma mère est italienne, ma grand-mère est portugaise : j'ai toujours eu envie de découvrir ce continent. Avec mon centre de formation brésilien, on avait joué à Eindhoven (Pays-Bas) et dans le Nord de l'Italie, ç'avait contribué à matérialiser, chez moi, cette envie. Du fait de mes origines, venir en Europe, c'était un choix de vie réfléchi. Lorsque j'ai eu la chance de faire un essai à Guingamp en 2007 et qu'il s'est ensuite révélé concluant, j'ai pris cela comme un cadeau du destin."
La France : "Des valeurs qui me correspondent"
"Je suis tombé sous le charme de la France. En même temps, comme je le dis toujours, j'ai eu de la chance. En France, j'ai fait la Bretagne (Guingamp), la Haute-Savoie (Evian), la Corse (Ajaccio) et la Normandie (Caen). Ce sont de superbes endroits. Tout n'est peut-être pas aussi joli dans votre pays... En terme de chaleur humaine et de convivialité, la France en général et la Normandie en particulier, ça évoque des valeurs qui me correspondent. Et puis, en France, vous avez la meilleure gastronomie du monde. Quand je vois des Brésiliens qui, en arrivant ici, mangent des haricots noirs et regardent les "novelas" sur TV Globo, ils font ce qu'ils veulent mais moi, je ne suis pas comme ça. Je suis en France, donc je mange français et je regarde la télé française... C'est comme ça que j'ai appris la langue."
La vie de footballeur : "Conscient d'être un privilégié"
"Je suis conscient du fait qu'en tant que footballeur, je suis un privilégié. Je donne tout pour le foot, c'est la priorité de ma vie car je mesure la chance que j'ai d'être là, de faire ce job-là... Quand tu as le privilège d'en être arrivé là, tu te dois de vivre le truc à fond, de ne pas calculer. On fait un métier de rêve, on s'entraîne en plein air, on a la chance de voyager, de découvrir des villes, des pays... Franchement, c'est quand même extra ! Le seul bémol, c'est qu'une carrière, ça ne dure pas longtemps..."
Une passion : "J'ai découvert le jazz grâce à Amélie Poulain..."
"Au début des années 2000, l'un des premiers films français qui s'est exporté au Brésil, c'est "Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain". Je suis très attentif à la musique des films et j'ai découvert le jazz grâce à cela. Depuis, avec Internet, j'ai complété mes connaissances et je suis notamment devenu fan de Miles Davis. Après, je n'écoute pas que ça. J'aime aussi énormément les musiques alternatives. Ici, par exemple, je suis souvent branché sur Radio Phénix et TSF98. J'aime bien la musique que ces radios diffusent."
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