J17. Les réceptions de Lille ne constituent pas une fatalité

Le contexte

Les prémices d'un renouveau

Après deux saisons à l'échelon inférieur, le Stade Malherbe sous la houlette de Franck Dumas n'entend pas reproduire les mêmes erreurs que lors de sa précédente expérience en première division (18^e en 2004/2005 au bout d'une seule année de présence). Conséquence, le club normand se montre rapidement actif sur le marché des transferts en ciblant deux profils : d'un côté, des joueurs rompus aux joutes de la Ligue 1 (Benjamin Nivet, Florian Boucansaud), de l'autre, des jeunes éléments prometteurs (Issam Jemaâ, Rémi Gomis).

Malgré une victoire à domicile en ouverture face à Nice, les hommes du président Jean-François Fortin vivent un début de championnat pour le moins compliqué. Sur les six journées suivantes, les "Bleu et Rouge" enchaînent cinq défaites pour un nul. Mais à la faveur d'une qualification en Coupe de la Ligue à Toulouse, le SMC entame un renouveau avec un succès toujours au détriment du Téfécé suivi d'un nul à Lorient. Du coup, à l'heure d'accueillir le LOSC, les Caennais pointent au 15^e rang.

Une formation lilloise, drivée par Claude Puel, qui amorce une phase de reconstruction à la suite d'une saison ratée. Sur le podium durant les deux derniers exercices (deuxième puis troisième), les Dogues n'ont terminé qu'à la 10^e place quelques mois plus tôt. Et ce nouvel opus semble partir sur des bases similaires. Multipliant les nuls (huit au cours de leurs dix premières sorties pour deux victoires et autant de revers), l'équipe nordiste ne décolle pas au classement (10^e).

Le film du match

Le "cadeau" de Tafforeau à son club formateur

Dès la 4', Yoan Gouffran donne le ton avec une reprise captée par Tony Sylva, le portier des Dogues. Mais au bout d'une demi-heure initiale encourageante, le Stade Malherbe, privé des services d'Anthony Deroin et de Grégory Proment (blessés au mollet tous les deux), connaît un énorme temps faible suite à la sortie sur une civière de Reynald Lemaître, touché aux côtes après un choc avec Stephan Lichtsteiner. Sur un centre de retrait, Patrick Kluivert manque de sanctionner cette période de flottement (33').

L'international néerlandais contré in extremis quelques minutes plus tard par Oumar N'Diaye (38') alors que soixante secondes auparavant Vincent Planté avait claqué un corner vicieux de Yohan Cabaye. Au retour des vestiaires, c'est Nicolas Seube qui supplée son gardien sur sa ligne (52'). Les Nordistes ont laissé passer leur chance, les Caennais ne commettront pas la même erreur. Si les deux essais de Juan Eduardo Eluchans (45') et Sébastien Mazure (53') se révèlent infructueux, le SMC parvient à trouver la faille.

Décalé par Rémi Gomis, Sébastien Mazure centre fort devant les cages lilloises. Bien que touchant le ballon, Jérémy Sorbon ne peut le reprendre correctement, ce qui n'est pas le cas de Grégory Tafforeau ; le capitaine du LOSC formé à Caen prolongeant bien involontairement le "cuir" au fond de ses propres filets (1-0, 60'). Dans la foulée, Vincent Planté est impérial devant Kévin Mirallas (65'). L'ultime opportunité dangereuse des visiteurs dont la domination dans le dernier quart d'heure s'avère stérile.

La réaction

"L'équipe a fait preuve de courage"

"Il y a eu une grosse débauche d'énergie contre une formation lilloise très difficile à manœuvrer", analysait Franck Dumas, le technicien normand. "Mais en ce moment, nous sommes plus solides, parce que nous avons pris conscience qu'il fallait accomplir les efforts ensemble".

L'entraîneur du Stade Malherbe qui salue le comportement de ses troupes : "L'équipe a fait preuve de courage pour arracher cette victoire. En fin de première mi-temps, il y avait beaucoup trop d'espaces entre nos lignes. Notre adversaire avançait et nous, nous pataugions. Le ballon nous brûlait les pieds. S'ils marquent à ce moment-là, il n'y a rien à dire".

La suite de la saison

Malherbe sur des montagnes russes

En dépit d'une élimination en 8^e de finale de la Coupe de la Ligue face à l'Olympique Lyonnais, le Stade Malherbe va vivre, dans la continuité de sa prestation aux dépens du LOSC, une fin de phase aller complètement folle. Ne baissant pavillon qu'à une seule reprise sur la pelouse de Valenciennes, les partenaires de Nicolas Seube remportent six rencontres (pour deux nuls) dont les quatre dernières.

Des succès pour certains qui resteront toujours en mémoire des supporters "Bleu et Rouge" à l'image de ce 5-0 infligé à Bordeaux à d'Ornano, de cette performance au Parc des Princes (la seule victoire dans histoire du club normand) et de cet exploit contre Lyon, leader incontesté de la Ligue 1 et sextuple champion de France en titre. Une incroyable série qui a comme répercussion de faire passer la formation de Franck Dumas de la 16^e à la 4^e place !

Malheureusement pour le SMC, la suite ne sera pas du même acabit. A la sortie de la trêve de Noël, les Caennais attendent près de trois mois pour regoûter au succès (30^e journée, contre Monaco, 4-1, le 22 mars). Au cours d'une fin de championnat moins stressante qu'à l'accoutumée où ils n'ont rien à craindre ni à espérer, les protégés de Franck Dumas terminent en 11^e position. Un classement qui reste, à ce jour, le meilleur de Caen en première division depuis l'inauguration de d'Ornano en 1993.