
Le contexte
Le Stade Malherbe veut entamer une série
Grâce à leur succès lors de la journée précédente aux dépens du Stade de Reims, le premier toutes compétitions confondues depuis presque trois mois, les Caennais, bien qu'occupant toujours la place de lanterne rouge, se sont complètement relancés dans la course au maintien. Dans une seconde moitié de tableau plus serrée que jamais, sept écuries, du 20e au 14e, se tenant en cinq points, les coéquipiers de Julien Féret ne comptent que deux longueurs de retard sur le premier non-relégable à l'heure de se rendre au stade de la Route de Lorient.
Mais pour se sortir de cette zone rouge, les Normands sont parfaitement conscients qu'ils doivent enchaîner les résultats positifs. "Il faudra forcément, à un moment ou à un autre, réaliser une série", confirme Patrice Garande. Pour atteindre cet objectif, le coach du SMC entend s'appuyer sur les mêmes ingrédients qui ont permis à sa formation de l'emporter contre les Champenois. "L'idée est d'évoluer avec un bloc compact et le plus haut possible. Dans un système (4-1-4-1) que les garçons maîtrisent, il faut reproduire une intensité similaire".
Avec deux nuls et trois revers sur leurs cinq dernières sorties en championnat, les Bretons, privés de Paul-Georges Ntep (touché à une cuisse), leur atout offensif n°1, ne se présentent, eux, pas au mieux. Des "Rouge et Noir" qui ont, de plus, dû batailler pendant 120' moins de 72 heures auparavant pour arracher leur billet pour les 8e de finale de la Coupe de France. "Certes, les Rennais ont disputé une prolongation, mais ils se sont qualifiés", reste prudent le technicien des "Bleu et Rouge".
Le film du match
Trois passes décisives et un but pour Julien Féret
Comme une semaine plus tôt face à Reims, le Stade Malherbe ouvre la marque dès les premiers instants. A la suite d'un corner mal repoussé par la défense rennaise, Sloan Privat reprend victorieusement de la tête un centre de Julien Féret (0-1, 4'). Les hommes de Philippe Montanier réagissent quasiment dans la foulée. La relance contrée des Caennais, bénéficiant à l'origine d'une touche, profite à Christian Brüls qui s'échappe sur le côté droit de la surface de réparation avant d'adresser un centre en retrait à Benjamin André. Libre de tout marquage, l'ex-Ajaccien ajuste Rémy Vercoutre (1-1, 15').
Alors que les deux équipes ont rejoint les vestiaires sur ce score de parité, les "Bleu et Rouge" attaquent le deuxième acte comme ils avaient démarré le précédent. Sur un caviar de Féret, Lenny Nangis devance la sortie de Benoît Costil, le gardien breton, puis pousse le "cuir" au fond des filets (1-2, 50'). Bien que menés, il faut attendre le dernier quart d'heure pour voir les locaux se montrer dangereux. Sur un long ballon dans la "boîte" de Sylvain Armand, la tête de Philipp Hosiner heurte la transversale de Vercoutre (84'). Un portier du SMC qui, huit minutes auparavant, avait remporté son duel devant Romain Danzé (76').
Le Stade Rennais a laissé passer sa chance, Malherbe ne commet pas la même erreur. Interceptant une passe d'Abdoulaye Doucouré, Féret après avoir déposé Edson Mexer d'un coup de reins gagne son face-à-face contre son ami Costil (1-3, 85'). Assurés de la victoire, les Normands parachèvent leur œuvre. Sur une nouvelle passe décisive de Féret, la troisième de la rencontre, Damien Da Silva, remonté au milieu pour ces ultimes minutes, enchaîne contrôle en aile de pigeon du droit et demi-volée de l'extérieur du gauche à l'angle de la surface de réparation. Une frappe qui termine sa course dans la lucarne opposée de Costil (1-4, 89').
La réaction
Julien Féret : "Le moment le plus spécial de l'année"
"Pour moi, c'est le moment le plus spécial de l'année. Le Stade Rennais est la formation que je supporte. Je l'ai toujours aimée(1)", rappelle Julien Féret, auteur, donc, de trois passes décisives et d'un but. Une prestation qu'aucun autre élément de Ligue 1 n'avait accomplie depuis octobre 2012 et le Toulousain Etienne Didot. "Une telle performance, je ne pense pas que cela me soit déjà arrivé". Un n°25 du Stade Malherbe partagé entre deux sentiments.
"Aujourd'hui, je ressens beaucoup de bonheur. J'ai envie de remplir l'objectif fixé avec mon équipe et de revenir ici, la saison prochaine, en tant que joueur de Caen. Maintenant, je n'éprouve aucun sentiment de revanche". Référence à son ancien club qui l'a laissé partir libre durant le précédent mercato, ni de ses détracteurs qui l'ont pointé du doigt après une première partie de championnat décevante sous le maillot "Bleu et Rouge". "Non, cela ne constitue pas une résurrection. Je sais que je n'ai pas été tout le temps à la hauteur. Même si cela se passe mieux désormais. Je ne vais pas dire que j'ai changé des choses, car c'est faux".
(1)Arrivé à 18 ans au Stade Rennais en provenance de Saint-Brieuc, Julien Féret en repart trois saisons plus tard sans s'être vu proposer un premier contrat professionnel. Revenu en 2011 chez les "Rouge et Noir", le meneur de jeu du SMC effectue deux exercices pleins avant de connaître une troisième saison plus compliquée en ne rentrant pas forcément dans les plans de Philippe Montanier, le nouvel entraîneur, sans oublier une blessure qui le prive de plusieurs mois de compétition.
La suite de la saison
Pendant deux mois, Caen marche sur l'eau
Les victoires face à Reims et Rennes marquent le début d'une incroyable série pour le Stade Malherbe qui effectue deux mois, en janvier et en février, exceptionnels. A la suite de leur succès en Bretagne, les protégés de Patrice Garande, transfigurés et habités par la confiance, dominent successivement Saint-Etienne (1-0), Toulouse (2-0), Lens (4-1) et l'OM (3-2 après avoir été menés 2-0 à l'heure de jeu). Quatre victoires entrecoupées d'un nul rapporté du Parc des Princes (2-2 alors qu'ils accusaient deux buts de retard jusqu'à la 89').
En engrangeant 19 points sur les 21 mis en jeu entre les 21e et 27e journées, le club du président Jean-François Fortin passe de la 20e avec cinq longueurs de moins que le premier non-relégable à la 12e place avec cinq unités d'avance sur la zone rouge. Leader sur la phase retour pendant cette période, la formation normande qui cadre le plus de tirs (44) et possède l'attaque la plus prolifique (20 réalisations inscrites) n'est pas, pour autant, tiré d'affaire.
Une incroyable dynamique qui prend fin avec la réception de Bordeaux et un revers sur un penalty à la 95'. Toutefois, s'ils connaissent une baisse de régime au printemps avec un seul succès en l'espace de sept matches, les "Bleu et Rouge" maîtrisent parfaitement l'ultime ligne droite du championnat comme en témoigne leur prestation au détriment de Lyon (3-0). Des Caennais qui assurent même leur maintien à une étape du terme à Bastia pour finalement se classer 13e de Ligue 1.
Saison 2014-2015 - L1 - 22e journée - Dimanche 25 janvier
Rennes - SM Caen 1-4
Stade de la Route de Lorient - 18 091 spectateurs.
Mi-temps : 1-1.
Arbitrage de M. Sébastien Moreira.
Buts : André (15') pour Rennes ; Privat (4'), Nangis (50'), Féret (85'), Da Silva (89') pour Caen.
- Rennes : Benoît Costil (g) - Romain Danzé (cap), Edson Mexer, Sylvain Armand, Fallou Diagne - Gelson Fernandes, Benjamin André (Philipp Hosiner, 77'), Christian Brüls (Abdoulaye Doucouré, 85') - Sanjin Prcic, Ola Toivonen, Pedro Henrique (Habib Habibou, 59'). Remplaçants : Olivier Sorin (g) - Steven Moreira, Gjoko Zajkov, Vincent Pajot. Entraîneur : Philippe Montanier.
- SM Caen : Rémy Vercoutre (g) - Dennis Appiah, Alaeddine Yahia, Damien Da Silva, Emmanuel Imorou - Nicolas Seube (Felipe Saad, 88') - Fodé Koïta (Jordan Adéoti, 82'), N'Golo Kanté, Julien Féret (cap), Lenny Nangis - Sloan Privat (Mathieu Duhamel, 85'). Remplaçants : Damien Perquis (g) - Jean Calvé, Thomas Lemar, Hervé Bazile. Entraîneur : Patrice Garande.