
"A l'exception de moi et de mes joueurs, toutes les personnes qui rentreront dans le stade demain (ce samedi) pensent que nous allons leur en coller cinq". En une déclaration, Patrice Garande a résumé le piège qui attend ses troupes face à l'ESTAC. Derniers de la classe, les Troyens qui restent sur une claque infligée par le PSG pourraient être officiellement relégués à l'issue de cette 31e journée. "Tout le monde se focalise sur le fait qu'ils viennent d'en encaisser neuf contre Paris".
Si, bien entendu, peu de chiffres plaident en faveur des coéquipiers de l'ex-Caennais Benjamin Nivet, privés, entre autres, pour ce déplacement en Normandie de Lossémy Karaboué (suspendu), Mouhamadou Dabo (ischio-jambiers) et Babacar Gueye (genou), il serait faux de croire qu'ils subissent une correction chaque week-end. D'ailleurs, sur les huit défaites concédées en championnat en 2016 (en 11 sorties tout de même), plus de 60% l'ont été par moins de deux buts d'écart.
"Il ne faut pas prendre cette équipe à la légère. Elle se procure souvent la première occasion et avec plus d'efficacité, les scénarios de ses matches auraient pu être différents", prévient un Alexandre Raineau qui, au regard du forfait de Vincent Bessat, victime d'une élongation au mollet et absent pour trois semaines, devrait connaître sa première titularisation depuis le 31 octobre.
Un effectif au complet… après la trêve
"Il ne faut pas sous-estimer cette formation. Ça serait lui manquer de respect", embraye le technicien des "Bleu et Rouge". "Ça fait un moment que les Troyens se savent condamnés, mais ils continuent à jouer et ils ne vont pas déroger à leurs principes. Que ce soit en 4-1-4-1 ou en 4-2-3-1, ils vont repartir de derrière, produire du jeu. Même si Jean-Marc Furlan est parti (licencié de son poste d'entraîneur au début du mois de décembre), c'est dans leur ADN".
Pour rendre cet adversaire fébrile et le pousser à la faute, le coach du SMC espère que son collectif proposera un visage opposé à celui de la seconde mi-temps au Gazélec Ajaccio le week-end précédent. "Tous les joueurs sont conscients que nous n'avons pas mis tous les ingrédients nécessaires durant ces 45'", souligne un Patrice Garande qui ne comprenait pas à chaud comment son équipe avait pu passer d'une première période "aboutie" à une deuxième aussi "affligeante".
En cas de victoire, le Stade Malherbe s'ouvrirait des perspectives intéressantes avant de se lancer dans le money time suite à la trêve internationale avec un effectif au grand complet. Non retenus dans le groupe pour la réception de l'ESTAC, car encore trop justes, Emmanuel Imorou, Ismaël Diomandé et Jonathan Delaplace, sur le flanc pendant de longues semaines à cause de blessures, ont repris les séances collectives ce mardi tandis que Saidi Ntibazonkiza a recommencé à courir 14 jours après son opération du ménisque interne du genou droit.
Une possibilité de marquer l'histoire du SMC
Septièmes avec 43 points à l'heure d'attaquer cette 31e "étape", les partenaires de Julien Féret possèdent l'opportunité de signer le meilleur classement de l'histoire du club normand depuis l'inauguration de d'Ornano en 1993 ; la référence caennaise datant de l'exercice 2007-2008 avec une 11e place (cette saison, le SMC a toujours été classé dans le top 10). Sans oublier une éventuelle qualification européenne.
Avec seulement quatre longueurs de retard sur le podium alors que la Ligue 1 pourrait délivrer jusqu'à six sésames pour une compétition continentale en fonction du parcours des Parisiens dans les deux coupes nationales(1), les "Bleu et Rouge" se trouvent toujours en lice. Si Rennes s'est imposé en ouverture de cette journée au Vélodrome, les positions pourraient encore se resserrer avec une affiche dans le haut du tableau entre Lyon et Nantes.
"Pourquoi le Stade Malherbe ne serait pas ambitieux ?", s'interroge le patron technique du SMC ne voulant pas entendre parler de fatalité. "Ce n'est pas parce que nous ne sommes pas habitués à jouer les premiers rôles que nous n'allons pas y arriver. Une possibilité extraordinaire d'aller chercher quelque chose se présente devant nous. Si nous voulons avoir cette ambition, et c'est le cas entre nous, il faudra être capable de se montrer régulier dans nos performances".
(1)Si le PSG remporte la Coupe de la Ligue et la Coupe France, les cinquième et sixième places deviendront qualificatives pour la Ligue Europa.
- L1. J31 - SM Caen (7e) / Troyes (20e), samedi 19 mars à 20 heures au stade Michel-d'Ornano.
Arbitrage de M. Lionel Jaffredo.
- Le groupe caennais : Rémy Vercoutre (g), Paul Reulet (g) - Dennis Appiah, Alaeddine Yahia, Damien Da Silva, Syam Ben Youssef, Alexandre Raineau - Jordan Adéoti, Nicolas Seube, Jean-Victor Makengo, Jordan Leborgne, Julien Féret (cap), Jordan Nkololo - Christian Kouakou, Ronny Rodelin, Hervé Bazile, Jeff Louis, Andy Delort.
- Le groupe troyen : Matthieu Dreyer (g), Franck Grandel (g) - Rincon, Matthieu Saunier, Quentin Othon, Chris Mavinga, Charles Traoré, Alois Confais - Xavier Thiago, Jessy Pi, Yoann Court, Benjamin Nivet (cap), Fabien Camus, Stéphane Darbion, Chaouki Ben Saada - Brayan Perea, Corentin Jean, Denniz Hümmet.
P.Garande "Je m'attend à une équipe de l'@estac_officiel qui ne va pas changer ses principes et qui joue au ballon" #SMCESTAC
— SMC Officiel (@SMCaen_officiel) 18 mars 2016