
La route des vacances
Souffler le chaud et le froid n’est pas du domaine propre des Caennais, loin de là. En la matière, le LOSC sait, lui aussi, apporter quelques enseignements, tirés de son expérience récente. Proche du délitement total, aussi bien sportivement qu’administrativement, au printemps dernier, le nouveau projet lillois paraissait mourir dans l’œuf. Mais à la faveur d’un été certainement riche en réflexions, les Lillois sont revenus sur la scène nationale regonflés à bloc et, surtout, avec une identité de jeu aussi rafraîchissante qu’efficace. Sa verticalité et ses attaques rapides, qui ont fait le bonheur français du mois de juillet dernier, font aujourd’hui du groupe de Christophe Galtier un véritable épouvantail, dont la force d’appréhension est déjà soulevée par un trio d’avants tonitruant : éclatant même. En l’espace de quelques semaines, les Nordistes ont fait oublier les difficultés de l’année passée. Sans pour autant prendre un tel virage à 180 degrés, le Stade Malherbe a lui aussi fait sa petite révolution cet été, offrant à ses spectateurs un visage joueur, engagé et solidaire, à défaut d’être chaque semaine vainqueur. Le match de la semaine dernière a eu le mérite de rappeler qu’il n’est pas aisé de faire table rase du passé. Un message qu’il serait peut-être opportun de porter ce week-end aux Lillois, histoire qu’à leur tour ils soient parcourus par la peur de perdre.
Manuel de sécurité routière
Le football sait seriner cette fameuse rengaine : les enseignements estivaux n’ont de valeur que sur la durée. Ils ne prennent toute leur dimension qu’en traversant les saisons. Si l’automne reprend doucement ses droits, il ne tient qu’aux Caennais de refroidir les ardeurs nordistes, de poursuivre sa mue et, à l’inverse des années où il était devenu une spécialité locale, de faire goûter à leurs adversaires les saveurs piquantes et glacées du trou normand : celui dans lequel on s’embourbe ou qui claque comme le plus vicieux des nids-de-poule. Reste finalement, pour aborder ce virage en épingle, de prendre la bonne trajectoire. Espérons que le retour de Fayçal Fajr et de ses qualités de pilotage permettront au Stade Malherbe de le passer sans encombre. A défaut de quoi, les uns disserteront sur un accident de parcours, tandis que les autres craindront déjà la sortie de route. S’orienter dans l’une ou l’autre de ces directions friserait l’erreur de navigation. Il serait donc appréciable de ne pas stationner à ce carrefour, de s’exposer à une amende salée et de prendre rapidement la tangente.