Nicolas Seube : "L'âge, on s'en fout, c'est la performance qui compte"

La dynamique négative du Stade Malherbe, les objectifs du club normand dans cette fin de championnat, le souvenir du match de la saison dernière à Paris, Nicolas Seube, toujours aussi précieux au sein du collectif caennais du haut de ses 36 ans, est revenu sur tous ces thèmes, et bien d'autres, à quatre jours du déplacement au Parc des Princes.

Pour Nicolas Seube, peu importe les joueurs parisiens alignés contre le Stade Malherbe, le PSG, compte tenu de la richesse de son effectif, présentera une équipe ultra-compétitive.
Pour Nicolas Seube, peu importe les joueurs parisiens alignés contre le Stade Malherbe, le PSG, compte tenu de la richesse de son effectif, présentera une équipe ultra-compétitive.

Avec trois défaites lors de ses quatre précédentes sorties, à chaque fois contre des formations jouant leur maintien, la dernière en date contre Lorient, le Stade Malherbe marque le pas. Comment l'expliquez-vous ?

"Face à Ajaccio, Toulouse et Lorient, des équipes de notre championnat, nous sommes complétement passés à travers. J'ai l'impression que nous avons perdu les valeurs fortes qui faisaient notre force depuis janvier 2015 avec cette envie d'aller vers l'avant et cette volonté de faire mal à l'adversaire à chaque fois que nous avons le ballon. Après, depuis que nous sommes sauvés, il y a un relâchement, il est inconscient, mais il existe. Individuellement, certaines performances se trouvent également en dessous de ce que nous étions capables de réaliser auparavant. Clairement, nous sommes moins bons".

"Nous avons Perdu les valeurs fortes qui faisaient notre force"

Partagez-vous le point de vue de Patrice Garande qui évoquait un sentiment de gâchis après votre revers face aux Merlus ?

"Quand tu commences à glisser au classement alors que tu as passé toute la saison dans les six premiers et que tu ne sais pas où ça va s'arrêter, ça fait ch… En plus, dans ce championnat hyper-serré, nous pouvons très bien terminer 14e".

Craignez-vous que vos dernières prestations occultent votre parcours qui dépassait, jusqu'à présent, toutes les espérances ?

"Si nous n'arrivons pas à inverser cette dynamique négative lors des prochaines journées, c'est clairement ce qui va se passer alors que nous avons décroché notre maintien à la fin février ; ce qui n'est quasiment jamais arrivé dans l'histoire du club. On a toujours tendance à se souvenir que des derniers résultats. C'est l'inverse de la saison précédente avec notre fantastique remontée".

Dans ce contexte, comment envisagez-vous la fin du championnat ?

"Comme nous avons toujours été classés dans la première partie de tableau, nous voulons finir dans les dix premiers. Nous en avons le potentiel. Ce serait une vraie récompense pour le groupe, pour le club, pour toutes les personnes qui y travaillent depuis longtemps".

"Les remplaçants du PSG seraient titulaires dans n'importe quel club"

Quelle formation parisienne pensez-vous affronter samedi : celle alignée à Guingamp où Laurent Blanc avait procédé à un large turnover ou celle contre Manchester City en Ligue des Champions avec Thiago Silva, Angel Di Maria et Zlatan Ibrahimovic ?

"Peu importe les joueurs alignés en face, le PSG possède un tel effectif, avec une culture de la gagne, qu'il présentera une équipe ultra-compétitive. Leurs joueurs sont si exceptionnels que le grand public oublie que leurs remplaçants seraient titulaires dans tous les autres clubs de Ligue 1. J'ai vu un peu leur match contre Guingamp (samedi dernier). Même avec des jeunes, le PSG n'a pas changé sa manière de jouer. Il avait le ballon pendant 75% du temps et il a gagné".

L'élimination des hommes de Laurent Blanc en demi-finale de la Champions League aura-t-elle une incidence sur votre rencontre ?

"Forcément. Pour ce club, cette défaite doit être vécue comme un échec, car il visait la victoire finale. C'est dommage aussi pour le football français. Pour nous, de toute façon, il n'y avait pas de situation idéale. Après, il ne faut pas oublier que le PSG possède des échéances encore importantes avec une demi-finale de la Coupe de France (face à Lorient, mardi 19 avril) et une finale de la Coupe de la Ligue (contre Lille, samedi 23 avril) dès la semaine prochaine".

Evoquer un déplacement au Parc des Princes, c'est aussi se souvenir du nul décroché la saison dernière au terme d'un scénario complètement fou(1)

"Il y a peu de chances que cela se reproduise. Honnêtement, à onze contre onze, ce match, nous devons le perdre tous les jours. Et pourtant, nous sommes passés à deux doigts de l'emporter. C'était aussi à une époque où nous étions euphoriques. Tout nous réussissait. Est-ce que nous en reparlons entre nous dans le vestiaire ? Parfois, mais c'est surtout en rigolant. En tout cas, ça ne va pas nous servir à préparer la rencontre de cette année".

"Je pense beaucoup à mon après carrière. Je resterai dans le football"

Alors que vous fêterez vos 37 ans cet été, vous avez prolongé votre contrat encore d'une saison (son contrat prend fin en 2017). A votre image, on a l'impression que les clubs français rechignent de moins en moins à faire confiance aux trentenaires ?

"Les mentalités changent. La question de l'âge, on s'en fout, ce qui compte, c'est le niveau de performance. Après, les clubs ne prennent pas non plus beaucoup de risques, car ils font signer des prolongations sur de courtes durées : un an, deux maximum. Avec le départ de nombreux joueurs à l'étranger et notamment en Angleterre, il faut aussi des éléments d'expérience pour encadrer les jeunes".

Comment envisagez-vous votre après carrière ?

"J'y pense beaucoup. Une chose est sûre, c'est que je resterai dans le monde du football. Après, dans quel domaine en particulier, je ne sais pas. Je suis ouvert à tout".

  • L1. J34 - Paris SG (1er) / SM Caen (9e), samedi 16 avril à 17 heures au Parc des Princes.

(1)Mené 2-0 jusqu'à la 89', le Stade Malherbe avait arraché l'égalisation dans les arrêts de jeu grâce, entre autres, à un coup franc d'Hervé Bazile face à des Parisiens réduits à neuf dans les dix dernières minutes suite à une hécatombe de blessures.

Nicolas Seube

  • Né le 11 août 1979 (36 ans) à Toulouse (Haute-Garonne).
  • Milieu défensif. Droitier. N°2.
  • 1,80 m pour 75 kg.
  • Clubs successifs : Toulouse (jusqu'en 2001), SM Caen (depuis 2001).
  • Palmarès : Champion de Ligue 2 en 2010, finaliste de la Coupe de la Ligue en 2005.
  • Cette saison : 30 matches dont 29 en Ligue 1 pour 20 comme titulaires (1 924'). 5 avertissements.
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