
Toutes compétitions confondues, le PSG reste sur trois matches sans succès(1). Pour retrouver trace d'une telle série, il faut remonter à septembre 2014 ! A l'époque, c'est à d'Ornano que le club de la Capitale, auteur comme actuellement d'un début de saison qualifié de poussif par une majorité des experts du monde du ballon rond (sept points après quatre journées, nul 1-1 contre Arsenal en ouverture de la Ligue des Champions) avait renoué avec les joies de la victoire (2-0).
A l'image de l'exercice précédent (défaite 3-0 juste avant la trêve de Noël), Patrice Garande avait regretté, il y a deux ans, que son équipe se montre trop timide face à l'ogre parisien. A en croire Rémy Vercoutre, cette situation ne risque pas de se reproduire au sein d'un groupe possédant, désormais, un important vécu en commun en Ligue 1 : "Peut-être que dans le passé, certains de nos joueurs avaient des étoiles dans les yeux en disputant ces rencontres-là. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas".
"Nous devons nous servir de l'expérience de nos deux derniers matches à domicile contre Paris", abonde dans le même sens le coach caennais. Un patron technique du SMC aspirant à ce que sa formation aborde ce rendez-vous "avec gourmandise et sans pression". "Notre président (Jean-François Fortin) l'a dit dans une interview, il table sur zéro point sur ce match", plaisante Patrice Garande qui ne part pas en victime expiatoire. Bien au contraire.
Le PSG apprend à vivre sans Zlatan Ibrahimovic
"Il faut croquer dedans", lâche le technicien normand. "Ne pensez pas une seule seconde que nous n'imaginons pas gagner. Nous devons avoir l'ambition de remporter tous nos matches. C'est une question d'attitude et de comportement". "Peu importe le résultat, nous devons avoir cet état d'esprit d'entreprendre. Cette envie d'aller de l'avant, de se battre, de ne rien lâcher", ajoute le gardien du Stade Malherbe prenant comme référence la confrontation face à Lyon il y a quasiment un an (août 2015).
Si l'effectif parisien n'a pas beaucoup été chamboulé lors du mercato malgré la perte (immense) de Zlatan Ibrahimovic, le club de la Capitale a pourtant énormément changé durant l'été. Après l'ère Laurent Blanc et son football axé sur une possession à outrance, les partenaires de Julien Féret font faire connaissance, ce vendredi soir, avec le PSG version Unai Emery. Un entraîneur basque adepte d'un jeu bien différent de celui de son prédécesseur.
"La nouvelle identité de cette équipe est basée sur un pressing tout terrain, un rythme très important et une recherche de la verticalité", décrit le coach des "Bleu et Rouge". Un style pas très éloigné de l'OM de Marcelo Bielsa en 2014-2015 avec, toutefois, une rigueur tactique sans comparaison. Une méthode qui demande un peu de temps avant d'être parfaitement assimilée. "A Séville (son précédent club), il lui avait fallu entre quatre et six mois pour obtenir ce qu'il voulait de son équipe", se souvient Rémy Vercoutre.
Qui pour remplacer Jonathan Delaplace ?
De là à affirmer que c'est le moment le plus opportun pour défier Thiago Silva, Marco Verratti et consorts, il n'y a qu'un pas que se refuse de franchir le portier caennais. "Il faut se méfier d'une bête blessée. Elle a tendance à sortir les griffes. C'est souvent dans les périodes difficiles que les champions se révèlent. Et dans cet effectif, il y en a une tripotée de champions". Une affiche de prestige pour laquelle Patrice Garande ne sortira pas une tactique surprise de son chapeau.
"L'année dernière, nous avions changé en jouant avec une défense à cinq chez eux, ça ne nous avait pas empêché d'en prendre six. Il faut mettre les joueurs dans les meilleures conditions possibles. Pas besoin d'inventer un système". Dans l'hypothèse d'un 4-1-4-1 ou 4-2-3-1, les schémas préférentiels, la principale incertitude demeure dans l'identité du remplaçant de Jonathan Delaplace (élongation à la cuisse), toujours forfait au milieu. Steed Malbranque, Ismaël Diomandé voire Jordan Adéoti apparaissent comme des candidats naturels.
Pour poser des problèmes à cette armada parisienne, le technicien du Stade malherbe entend s'appuyer, entre autres, sur la maturité technique affichée lors des deux premières sorties à d'Ornano, "mais sans perdre cette faculté d'aller vers l'avant, cette verticalité, cette profondeur qui nous a manqué à Rennes". "Il faut trouver un équilibre, car s'il existe des solutions à exploiter à Paris, elles se trouvent sur les côtés avec des latéraux positionnés très haut et des excentrés qui rentrent à l'intérieur".
(1)Défaite 3-1 à Monaco suivie de deux nuls 1-1 à domicile contre Saint-Etienne en L1 et Arsenal en Ligue des Champions.
- L1. J5 - SM Caen (10e) / Paris SG (7e), vendredi 16 septembre à 20 h 45 au stade Michel-d'Ornano.
Arbitrage de M. Clément Turpin.
- Le groupe caennais : Rémy Vercoutre (g), Matthieu Dreyer (g) - Romain Genevois, Alaeddine Yahia, Damien Da Silva, Syam Ben Youssef, Emmanuel Imorou - Jordan Adéoti, Nicolas Seube, Ismaël Diomandé, Vincent Bessat, Steed Malbranque, Julien Féret (cap) - Yann Karamoh, Ivan Santini, Ronny Rodelin, Hervé Bazile, Pape Sané.
- Le groupe parisien : Kevin Trapp (g), Alphonse Areola (g) - Thomas Meunier, Thiago Silva (cap), Marquinhos, Presnel Kimpembe, Maxwell - Grzegorz Krychowiak, Thiago Motta, Marco Verratti, Blaise Matuidi, Adrien Rabiot, Javier Pastore - Angel Di Maria, Lucas, Jesé Rodriguez, Edinson Cavani, Jean-Kévin Augustin.
P.Garande "Je pense qu'il faut mettre les joueurs dans de bonnes conditions donc ça ne sert à rien d'inventer un autre système!" #SMCPSG
— Stade Malherbe Caen (@SMCaen) 15 septembre 2016