Amiens - SM Caen : l'adversaire

Alors que de nombreux observateurs promettaient l'enfer à Amiens, vous occupez la 15^e place avec cinq longueurs d'avance sur le barragiste (18^e) à sept journées de la fin du championnat…

"On est habitué à ce que les journalistes nous voient au fond de la gamelle. La saison dernière, quand on était montés de National en Ligue 2, France Football nous avait traités de "chèvres". Il avait renommé chaque club d'un nom d'une pizza et nous, on était la pizza chèvre. A la différence de Lille qui était promis à faire une grande saison avec un grand entraîneur et un très bon recrutement, on nous avait mis tout de suite dans la charrette. On sait très bien que ce sera compliqué, que ce sera dur jusqu'à la dernière journée, mais on y est préparés depuis le début. C'est une force".

La confrontation entre votre club et le Stade Malherbe - qui sont seulement séparés d'un point - pourrait se révéler décisive. Le vainqueur, s'il y en a un, prendrait une très sérieuse option sur le maintien…

"C'est sûr que celui qui gagnera fera un pas très important vers le maintien. Suite aux résultats des trois dernières journées, on est revenu quasiment à la même hauteur que Caen⁽¹⁾. C'est clair que c'est un match très important à nos yeux comme l'était celui à Lille le week-end dernier où on a réalisé une bonne opération (victoire 1-0). Maintenant, il ne sera pas déterminant. Il en restera six derrière. Notre calendrier⁽²⁾ ? On ne va pas se projeter sur les prochaines échéances. On se focalise sur Caen".

Selon vous, combien de points faudra-t-il pour se maintenir ?

"Vu le nombre de points des trois derniers et le calendrier de chacun, je pense qu'il en faudra moins de 40. 38-39 pourraient suffire. Maintenant, mieux vaut en prendre le plus possible pour s'éviter des frayeurs jusqu'à la dernière journée".

Au terme de votre carrière de joueur en 2015, vous avez intégré directement le staff d'Amiens comme adjoint de Christophe Pelissier…

"J'ai toujours eu dans un coin de ma tête l'envie de devenir entraîneur. J'avais commencé à me former en passant les premiers diplômes quand j'avais 20 ans avant de mettre ça en stand-by pendant ma carrière de joueur. Et il y a eu cette proposition du président (Bernard Joannin) et du coach (Christophe Pélissier). Je suis très heureux d'être parti dans cette voie-là. Je suis épanoui dans ce métier. Même si ce fut rapide, le changement n'a pas été trop brutal. Les premières années, ça m'arrivait de participer à quelques séances, un peu moins maintenant. Je commence à vieillir (sourire). Mentalement, je suis complètement passé de l'autre côté".

Est-ce que vous ambitionnez un jour de devenir n°1 ?

"Je n'ai pas envie de rester adjoint toute ma vie. A Amiens, j'utilise beaucoup la vidéo. Un domaine qui me plaît énormément. Mais je vais essayer de toucher un peu à tout, avec peut-être différents staffs, d'autres entraîneurs. Je dois apprendre, progresser, et quand il y aura une bonne opportunité, pourquoi ne pas se lancer. Mais chaque chose en son temps, il ne faut pas brûler les étapes".

Quels souvenirs gardez-vous de votre passage au Stade Malherbe où vous avez évolué pendant une saison et demie avant de rejoindre Amiens ?

"Quand je parle du Stade Malherbe, j'ai un goût d'inachevé. Je suis arrivé à Caen avec plein d'espoir. Quand j'ai eu cette opportunité, mes coéquipiers à Brest Benoît Grougi et Benoît Lesoimier (et anciens joueurs du SMC) m'avaient dit d'y aller les yeux fermés. Mais j'ai été frustré de mon évolution au club. Sportivement, ça a été une période assez compliquée pour moi. Je suis parti en ayant l'impression de ne pas avoir pleinement participé. Je garde malgré tout des bons souvenirs de mon passage comme nos victoires à Monaco et contre Le Havre où j'avais marqué à chaque fois".

⁽¹⁾Alors que le Stade Malherbe reste sur trois défaites consécutives, Amiens est invaincu sur la même période avec deux nuls pour une victoire.

⁽²⁾Des déplacements à Lyon, Monaco et Marseille ainsi que la réception du PSG figurent au programme d'Amiens d'ici la fin du championnat.