
Quelques semaines après avoir mis un terme à sa carrière de footballeur professionnel, Grégory PROMENT va entamer, samedi, le championnat de CFA2, en qualité d'entraîneur de l'équipe réserve du SM Caen. Interview.
Tu as évolué 5 ans et demi comme joueur à Malherbe et, aujourd'hui, tu es de retour en tant qu'entraîneur de l'équipe réserve. Qu'est-ce qui a motivé ton choix ?
Je suis animé du désir de transmettre mon expérience, le vécu né de mes quelques saisons de footballeur pro en Ligue 1, Ligue 2... En tant que coach de la réserve, je suis là pour aider, pour permettre à ces jeunes de passer le cap, les faire progresser petit à petit. C'est un challenge qui me plaît. Lorsque l'opportunité s'est présentée à moi d'intégrer le club et de poursuivre parallèlement ma formation d'éducateur, j'ai accepté naturellement.
Mettre un terme à ta carrière de footballeur professionnel, était-ce un choix mûrement réfléchi ?
J'arrivais en fin de contrat à Metz. Je me suis alors posé la question : est-ce que je persiste à vouloir trouver un club pour jouer ? Il ne faut pas se le cacher : si tu mets de côté Monaco et le PSG, le football français n'est pas épargné par la crise. En plus, à 34 ans, en France, on te croit cramé... Alors, m'entraîner tout seul, m'obstiner à trouver un club, attendre que le téléphone sonne, je ne le sentais pas... Comme cette opportunité d'entraîner m'est parvenue au même moment, j'ai choisi. La décision est aussi familiale car, la saison passée, ma femme et mes quatre enfants étaient restés en Normandie. C'était dur d'être éloigné d'eux, surtout que le plus grand va passer en sixième...
"Je viens avec beaucoup d'humilité"
Entraîner, ça t'a toujours branché ?
Pas du tout ! En fait, c'est venu totalement par hasard. Il y a deux ans et demi, un ami dirigeant au club de Cambes-en-Plaine n'avait plus de coach et m'a demandé de rendre service pour les derniers matches de la saison. L'équipe s'est maintenue, ça s'est super bien passé et j'ai adoré ! Au départ, je n'étais pas du tout parti pour faire ça et, grâce à cette expérience, j'ai chopé le virus. Pour moi qui suis un vrai compétiteur dans l'âme, c'est très excitant de coacher, ça me permet de rester dans la compétition et de transmettre l'envie que j'ai en moi.
Certains anciens joueurs devenus entraîneurs disent que, par moments, ce job peut être frustrant. C'est quelque chose que tu penses pouvoir ressentir ?
Non, parce que le foot comme joueur, ça ne me manque pas.... A la télé, ils disaient dimanche soir que RAVANELLI, l'entraîneur d'Ajaccio, parlait beaucoup sur le banc... Moi, c'est pareil. Dans ma carrière de joueur, j'ai toujours fait partie des leaders de mon équipe. En plus, le poste de milieu défensif réclamait ça. Un 6, ça parle tout le temps... Moi, c'était ça, je parlais beaucoup, je replaçais les mecs, je les encourageais, j'essayais de les booster. Là, sur le banc, ce sera pareil ! Sauf que je n'aurai plus le droit de toucher le ballon...
C'est un challenge excitant, non ?
Oui, c'est stimulant d'apprendre ce métier. De toute façon, ce qui est nouveau est toujours très excitant. Mais, moi, je viens avec beaucoup d'humilité, je n'ai aucune prétention par rapport à ceci ou cela. Ce n'est pas parce que t'as joué ici ou là dans ta carrière que tu seras forcément un bon coach... Je l'ai dit et répété : je suis là pour aider, pour apporter, à ces jeunes, les quelques connaissances que j'ai.
CFA 2 (1e journée). SM CAEN - CALAIS RUFC, samedi (18H), stade Venoix.