
Cette semaine, nous célébrons les 20 ans de l'unique participation du SM Caen à la Coupe d'Europe. Chaque jour, un témoin privilégié se souvient. Aujourd'hui : Benoît CAUET.
Caen-Saragosse, qu'est-ce que ça vous évoque ?
Tellement de choses... C'est si loin et si proche à la fois. Car, même 20 ans après, j'ai des souvenirs très précis de ces deux rencontres, surtout celle à Venoix. C'est l'histoire d'une bande de potes encadrée par un coach expérimenté qui avait su tirer le maximum de nos possibilités. Malgré l'élimination, quand j'y repense, il y a énormément de trucs positifs qui me reviennent en tête...
Par exemple ?
Le match aller à Caen. C'était sûrement le meilleur match de notre saison. Il y a des moments comme ça dans une carrière, des soirs où tu es sur ton nuage, où t'as le sentiment qu'il ne peut rien t'arriver. Le gâchis, c'est d'avoir concédé deux buts sur cette rencontre. Car, sinon, on se serait qualifiés sans aucun souci.
"Devant notre public, on ne connaissait pas nos limites"
Vous qui avez également joué à Marseille, Nantes, Paris et l'Inter Milan, quel souvenir vous laisse le public malherbiste ?
C'était merveilleux. Ils étaient proches de nous. A Venoix, on était quasiment imbattables. Si j'exagère un peu, je dirais que c'est dans le tunnel qu'on gagnait nos matches. Quand on s'apprêtait à entrer sur le terrain, on lisait la peur sur les visages de nos adversaires. Ils savaient qu'ils allaient souffrir. Car on avait du talent, c'est sûr, mais on avait aussi beaucoup de coeur. Et, devant notre public, même face à n'importe quelle équipe, on ne connaissait pas nos limites...
Au match aller, vous êtes l'auteur du fameux débordement sur le but de GRAVELAINE. Vous en avez un souvenir précis ?
Cette action est à l'image de notre match. Au départ, mon grand pont est peut-être un peu long, mais sur un coup d'épaule ou de fesses peut-être - je ne sais plus précisément - j'écarte le défenseur pour centrer. On avait la détermination. On en avait beaucoup plus que les Espagnols. Et, notamment sur la première mi-temps, on les avait bouffés (sic).
"Je n'oublierai jamais Caen, c'est impossible"
Vous avez disputé un certain nombre de matches européens, remportant d'ailleurs la C3 avec l'Inter. Que représente ce Caen-Saragosse dans votre carrière ?
Quoiqu'il arrive, cela reste un match très formateur. Quand tu es Malherbiste et que tu joues Saragosse, tu es forcément dans la peau de l'outsider. Tout ça a bâti mon expérience. Et, plus tard, j'ai plus souvent été dans la peau du favori, notamment lorsque je jouais à l'Inter, mais ç'a toujours compté. Ce que le Stade Malherbe m'a apporté dans ma vie, c'est inoubliable. Et, même loin de Caen, j'y pense encore très souvent...
Justement, avez-vous encore l'occasion de suivre les résulats du SM Caen ?
Bien sûr. En Italie, on a l'opportunité de voir quelques images du Championnat de France. La saison dernière, lorsque j'ai appris que le club descendait en Ligue 2, ça m'a fait mal. D'autant que sur le papier, Malherbe avait une équipe largement compétitive. Je n'oublierai jamais Caen, c'est impossible. C'est gravé en moi.
En bref. Benoît CAUET a évolué de 1990 à 1994 au SM Caen, en qualité de milieu défensif. Il a remporté une Coupe UEFA (Inter Milan 1998), trois titres de Champion de France (Marseille 1989, 90 et Nantes 1995) et a disputé deux finales européennes (SuperCoupe d'Europe 1996 et Coupe des Coupes 1997 avec le PSG).
Après avoir travaillé 4 ans pour le service communication de l'Inter Milan, il est aujourd'hui l'entraîneur principal des U15 du club intériste. Il est également consultant pour une chaîne de télévision italienne.
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