Alors que le Stade Malherbe n'a gagné qu'un seul de ses cinq derniers matches en championnat, ressentez-vous une pression particulière dans ce sprint final ?
"Aucunement. Nous sommes animés d'un état d'esprit identique qu'à l'époque où nous avons réalisé notre série en janvier et en février. Maintenant, cela ne se matérialise pas au niveau des résultats même si certaines défaites ont été concédées dans des circonstances particulières. Le maintien ? On s'en sent à la fois proche et loin. C'est pourquoi nous avons à cœur de renouer avec la victoire pour accomplir un pas supplémentaire. Les succès constituent notre carburant".
Personnellement, pour votre première saison en Ligue 1, vous vous êtes parfaitement acclimaté…
"Je me sens de mieux en mieux dans cette équipe ainsi que dans ce championnat. Ma satisfaction réside dans le fait d'avoir réussi à encaisser les charges de travail forcément plus importantes qu'en National".
Un baptême du feu en première division qui restera marqué par votre coup franc au Parc des Princes offrant l'égalisation à votre formation dans les arrêts de jeu (le 14 février)…
"Ce but a été libérateur tant sur un plan individuel que collectif. Il m'a permis d'acquérir de la confiance sur laquelle je surfe toujours. D'ailleurs, je l'ai constaté après la rencontre face à Paris sur les séances qui ont suivi".
A l'occasion de la prochaine journée, vous allez croiser la route de l'En Avant Guingamp, votre club formateur où vous avez tout connu…
"C'est la deuxième fois que je vais l'affronter sans compter le match amical en début de saison. A l'aller, j'étais forfait à cause d'une élongation à la cuisse droite. En Bretagne, j'ai remporté la coupe de France en 2009, participé au Trophée des champions à Montréal et la coupe d'Europe l'année suivante sans oublier la montée en Ligue 2 en 2011. Un souvenir marquant ? Le retour à Hambourg, dans leur magnifique stade, c'était terrible".
Pourquoi êtes-vous parti en 2011 pour Amiens ?
"Jocelyn Gourvennec (le coach de l'EAG) voulait que je resigne, mais à l'époque, j'avais été mal conseillé. Je voulais aussi voir autre chose. Si mon aventure à Guingamp ne s'est, peut-être, pas terminée comme elle aurait dû, il faut savoir retirer le côté positif de chaque expérience à l'image de mon séjour au Poiré où j'ai rencontré Oswald Tanchot. Un entraîneur qui m'a fait énormément progresser. Dans un contexte amateur, j'ai également retrouvé certaines valeurs, y compris dans la vie de tous les jours".
Bien que vous ayez quitté Guingamp il y a quasiment quatre ans, vous possédez encore de nombreuses attaches avec ce club…
"Je connais quasiment tout le monde. Malgré son passage de National à la Ligue 1, l'ossature de l'équipe n'a pas beaucoup changé. Je vais revoir avec plaisir beaucoup d'anciens coéquipiers dont le gardien Mamadou Samassa avec qui j'ai effectué toute ma formation".
Originaire de région parisienne, comment avez-vous atterri au centre de formation guingampais ?
"Guingamp organisait une détection sur Paris pour la génération 1988. Même si j'étais trop jeune de deux années, j'y ai participé en prétextant avoir oublié ma carte d'identité. Après avoir franchi deux tours de sélection, les éducateurs du club m'ont demandé de passer une radio du poignet, car ils me trouvaient trop petit pour un garçon de 10 ans. Et pour cause, je n'en avais que huit".
De quelle manière ont réagi les responsables de l'EAG en découvrant ce subterfuge ?
"Ma maman a préféré dire la vérité avant. Néanmoins, Guingamp a décidé de me faire confiance. Comme je n'avais pas l'âge pour rentrer à l'internat, on m'a trouvé une famille d'accueil, les Duégain. Des gens merveilleux avec qui j'entretiens toujours des liens très forts".
Pouvez-vous nous décrire l'atmosphère qui règne autour de cette équipe ?
"C'est un club sain qui véhicule d'excellentes valeurs. Il aime bien endosser le costume du petit qui réalise des exploits. Même s'ils restent sur une mauvaise passe (trois défaites et deux nuls lors des cinq dernières journées), je ne pense pas que les Guingampais vont refuser le jeu. Je m'attends à une rencontre assez ouverte".
• SM Caen - Guingamp, samedi 25 avril à 20 heures au stade Michel-d'Ornano.
Hervé Bazile
Saison 2014-2015 :
1727'.
29 matches dont 18 titularisations (17 en Ligue 1).
5 buts.
3 passes décisives.
4 avertissements.
