Quel regard portez-vous sur le parcours du Stade Malherbe cette saison ?
"Nous avons réalisé une très bonne première partie de championnat ; peut-être, même, au-delà de nos espérances. Des résultats entièrement mérités qui s'inscrivent dans la lignée de nos prestations lors de la phase retour de l'exercice précédent. Depuis le début d'année 2016, nous connaissons un peu plus de difficultés même si je ne suis pas spécialement inquiet. Nous disposons d'un matelas (dix unités d'avance sur la zone rouge). Mieux vaut être à notre place qu'à celle que nous occupions la saison dernière".
La contre-performance à domicile contre Reims est-elle digérée ?
"Ce non-match me reste en travers de la gorge. Nous n'avons pas tout donné alors que nous avions la possibilité de rentrer dans le top 5, d'assurer quasi définitivement notre maintien et de nous présenter à Lyon avec trois points d'avance sur notre adversaire. Cette rencontre est une grande déception. Elle me laisse beaucoup de regrets. Maintenant, cette défaite ne doit pas gommer tout ce que nous avons accompli auparavant".
Bien qu'il occupe la huitième place après 25 journées à seulement trois longueurs du podium, on a plutôt l'impression que le club normand regarde dans son rétroviseur…
"Aujourd'hui, nous ne savons pas à combien de points va se jouer le maintien : 40, 42 ou 45… Le championnat est assez bizarre. Deux bons résultats et vous vous trouvez tout en haut. A l'inverse, deux revers et vous redescendez dans le ventre mou. Hormis la première et la dernière place, tout est ouvert. C'est pourquoi, il faut rester attentif avec un calendrier difficile qui nous attend(1)".
Malgré tout, le club normand se rend, dimanche, à Lyon avec le même nombre de points que l'OL. Auriez-vous pu l'imaginer en début de championnat ?
"Pas du tout. Je ne pensais surtout pas que les Lyonnais ne compteraient que 36 points à ce stade de la saison. Par rapport à l'ambition du club, ils se trouvent en retard".
Vous qui avez fait les belles heures de Gerland où on vous surnommait "Cavégoal", vous allez découvrir le Stade des Lumières (également appelé Parc Olympique Lyonnais)…
"C'est la première fois que je vais au Stade des Lumières(2). Je suis impatient de le découvrir. Ça fait longtemps que le président (Jean-Michel) Aulas nous parlait de ce stade. D'après tous les échos que j'ai eus, c'est une réussite. Pour son bien, l'Olympique lyonnais était obligé de s'installer dans un grand stade. Maintenant, pour nous, les Lyonnais, qui avons joué dans ce club, Gerland restera notre stade".
Quels sont vos meilleurs souvenirs de votre époque lyonnaise ?
"Il y en a plusieurs comme le quart de finale de Coupe UEFA contre Bologne (saison 1998-1999). Nous avions été éliminés malgré une victoire 2-0 au retour dans une ambiance indescriptible à Gerland. C'était de la folie. Je retiens aussi la troisième place la même saison où nous avions lutté pour le titre avec Bordeaux (futur champion) et Marseille. Mais d'une manière générale, porter le maillot lyonnais quand vous êtes originaire de cette ville, c'est un rêve de gosse qui se réalise. De plus, je savais que je rejoignais le club français des années 2000 avec une ambition sur le plan national et international. Ça se sentait déjà".
Le Lyon quand vous étiez joueur peut-il constituer, toutes proportions gardées, une source d'inspiration pour le Stade Malherbe d'aujourd'hui ?
"Bien entendu. Nous pouvons nous inspirer de beaucoup choses. Des clubs comme Guingamp et Lorient sont également des modèles à suivre".
Comment voyez-vous cette confrontation face à l'équipe entraînée par Bruno Génésio avec lequel vous avez, d'ailleurs, été formé ?
"Difficile, mais je pense qu'il y a un coup à jouer. Après notre prestation contre Reims, nous attendons une réaction des joueurs".
- L1. J26 - Lyon (6e) / SM Caen (8e), dimanche 14 février à 14 heures au Stade des Lumières.
(1)Déplacements à Lyon et Saint-Etienne, réceptions de Rennes et Monaco lors des quatre prochaines journées.
(2)Convié à l'inauguration officielle le 9 janvier, Alain Cavéglia n'avait pu honorer cette invitation de sa présence ; le Stade Malherbe jouant le jour même à Angers.
Alain Cavéglia
- Né le 28 mars 1968 (47 ans) à Vénissieux (Rhône).
- Directeur sportif depuis le 1er septembre 2011.
- Parcours de joueur (attaquant) : Lyon (centre de formation), Gueugnon (1988-1990), Sochaux (1990-1994), Le Havre (1994-1996), Lyon (1996-décembre 1999), Nantes (janvier-juin 2000), Le Havre (2002-2002).
- 200 buts en 510 matches.
- Palmarès : vainqueur de la Coupe de France en 2000, meilleur joueur de L2 en 2002.
