
Caen-Le Havre à J-6. Chaque jour de la semaine, un témoin privilégié nous raconte le derby. Aujourd'hui, Stéphane DEDEBANT.
Stéphane, lors de vos cinq saisons au SM Caen (1992-97), vous avez disputé plusieurs derbies face au Havre. En quoi ces matches étaient si particuliers ?
Dans tous les clubs, les rencontres face aux équipes voisines sont toujours plus attendues. Nous, en tant que joueurs, on abordait ces matches de la même manière que les autres, même si on mesurait la portée de l'événement. C'est surtout l'environnement extérieur qui te rappelle que c'est un derby.
C'est-à-dire ?
On savait notamment que, pour les supporters, il était primordial qu'on batte Le Havre. Dans un effectif pro, il y a peu de joueurs qui sont généralement originaires de la région dans laquelle ils jouent. Alors, la notion de concurrence régionale est beaucoup plus palpable pour les gens autour. Les derbies suscitent énormément d'attentes auprès du public. C'est ce qui peut te mettre une petite pression.
"Le derby ? Ça peut être un déclic..."
Parmi ceux que tu as joués, y a-t-il un derby qui vous a particulièrement marqué ?
Au début de la saison 1993-94, on gagne à Deschaseaux, sur le score de deux buts à un. Ce jour-là, je marque sur coup-franc direct puis notre attaquant Pascal NOUMA double la mise d'une tête renversée. Un but assez incroyable... A l'époque, c'était une très belle performance de s'imposer là-bas. Pour ma part, c'est un souvenir d'autant plus particulier que ça s'était gâté par la suite. Quinze jours plus tard, je me blessais au genou à Nantes et ma saison était ainsi terminée.
Avant la réception du Havre lundi, que vous inspire l'entame de championnat du SM Caen ?
Malherbe est à deux points du leader et réussit un très bon début de saison. Sincèrement, je ne pensais pas qu'ils allaient aussi bien digérer la relégation. L'équipe connaît quelques difficultés à domicile mais, dans le foot, ce sont aussi des choses qui arrivent... Quand t'es dans un cycle négatif, il te faut un déclic. Le derby peut en être un et arrive donc à point nommé. C'est un match spécial qui peut permettre d'inverser la tendance. Et, si c'est le cas, Caen sera plus que jamais dans le coup pour la montée.
Stéphane DEDEBANT. 42 ans. Son parcours à Malherbe : 5 saisons (1992-97), 178 matches, 25 buts. Champion de France de Division 2 en 1996.
- Retrouvez demain la suite de notre rubrique "Mon derby à moi" avec un autre témoin privilégié