Toujours disponible et d'excellente humeur, l'ancien international a eu l'occasion cette semaine de s'attarder sur notre tirage de Coupe de France. Et pour cause, c'est dans le stade qui porte son nom que les Malherbistes affronteront ce samedi Reims-Sainte-Anne, son tout premier club. Clin d'œil.
Robert, par hasard en conversant la semaine passée, tu as vite relevé le nom de l 'adversaire du SM Caen en Coupe de France. Dis nous pourquoi...
Et oui ! Vous tombez contre Reims-Sainte-Anne, et c'est mon tout premier club ! Là où j 'ai signé ma première licence à sept ans ! C'était un terrain rouge, sorte de terrain stabilisé où j'en ai usé des chaussures... (rires). Mais ce qui me fait vraiment, mais vraiment plaisir, c'est que le stade porte mon nom ! On l'avait inauguré en 1998 après notre belle victoire en Coupe du Monde... C'était un clin d'œil par rapport à mes débuts. Et dans ces moments-là, je m'aperçois que le travail fourni a été plutôt bon, non ?
Il te reste quelques souvenirs de cette période ?
Ah oui, monsieur ! (rires) Car on a été Champions de France poussins en 1983 ! Au Parc des Princes, on avait battu Bastia 3-0 en lever de rideau de Paris SG - Nantes, cette fameuse finale de Coupe de France avec le but majestueux de José Touré notamment... Alors oui, ce souvenir est resté important à mes yeux. Forcément !
Et aujourd'hui, qu'en est-il de ton premier club ?
A vrai dire, j'essaie toujours de suivre les résultats de tous les clubs où j'ai joué... Mais en Division d'Honneur, c 'est toujours un peu plus difficile de suivre les performances. J'ai un peu perdu de vue l'ancien entraîneur, Bernard Roussel et j'ai encore un pote qui me tient informé... En tout cas, c 'est bien pour un petit club - car c 'est vraiment un petit club, tu verras... - de recevoir une équipe comme Caen. Après, ça reste un petit club de banlieue de Reims et c'est très sympa.
"Vous, j'ai du mal à comprendre ?"
Quel regard portes-tu sur le championnat de Ligue 2 ?
Honnêtement, c'est d'un niveau très intéressant, avec beaucoup de clubs qui ont connu l'élite. J'ai toujours suivi la Ligue 2 avec notamment Reims et Metz qui en ont longtemps été des pensionnaires... Le niveau est en train de progresser, je trouve. Surtout techniquement. Il y a Monaco, Nantes, vous, Guingamp aussi, Sedan qui est malheureusement en grande difficulté.. Je n'y ai pas joué mais je les aime bien. Après, pour remonter, il faut être très fort et costaud. Tu ne montes pas comme ça non plus ! Il te faut de la qualité au niveau des joueurs. Et dans le jeu aussi, c'est un ensemble, mais si tu n'as pas la moindre qualité au niveau des joueurs, malheureusement, tu restes en Ligue 2...
Et tu suis le Stade Malherbe ?
Alors, vous..... J'ai du mal à comprendre..?! Ce n est pas méchant, hein..?! Vous avez des infrastructures, un vrai beau petit stade, avec un public pas mal et j'ai toujours pensé que vous aviez les moyens de rester en Ligue 1. Pas pour jouer l'Europe évidemment, mais pour vous y stabiliser. Franchement, avec vous, j'ai du mal à suivre ! A faire le yoyo comme ça, il n'est pas évident de trouver de la stabilité et donc, de pouvoir attirer d'autres joueurs. Et à côté de cela, remonter aussi vite que vous le faites à chaque fois - au contraire de clubs comme Lens, Auxerre ou Le Havre qui n'y parviennent pas - démontre bien qu'il y a de la qualité au Stade Malherbe ! En tout cas, vous mériteriez de rester en Ligue 1. Sincèrement !
"Je me suis mis au futsal"
Pour finir, quel est ton quotidien, aujourd'hui, Robert ?
Et bien, je suis consultant pour la Ligue de Champions chez beIN SPORT. Je suis aussi tous les samedis et dimanches sur Europe 1. Je profite aussi de ma petite famille, il est temps... Deux garçons et une fille, la relève Pires est là ! (Rires) Mais la nouveauté, ma nouvelle activité, c'est que je me suis mis au Futsal !
Tu te régales ?
Je me régale ? T'es fou ! Je "kiffe" ! Vraiment ! C 'est super au niveau de l'intensité et puis, tu travailles plein de choses dans la technique, au niveau du rythme, de la précison car les buts sont plus petits, les espaces aussi... J'y joue à Londres tous les jeudis et les dimanches. Et puis à Paris aussi, quand il y a la Ligue des Champions. il y a quelques anciens comme Olivier Dacourt, Kaba Diawara, Ousmane Dabo, Laurent Robert ou même Duga et Wiltord. C'est vraiment sympa, on a nos petits repères... Juste un dernier mot : je vous mets en garde mes amis caennais. .. Attention au piège ! Attention, ce samedi ! C'est le charme de la Coupe de France : il y a toujours des surprises...
Propos recueillis par Fred Deschamps
Robert PIRES en bref. 39 ans. 79 sélections en Equipe de France A. Clubs en pro : Metz (1993-98), Marseille (1998-2000), Arsenal (2000-06), Villareal (2006-10), Aston Villa (2010-11).
Palmarès. En sélection : Champion du Monde (1998), Champion d'Europe (2000), Vainqueur de la Coupe des Confédérations (2001-2003). En club : Vice-Champion de France (1998, 1999), Finaliste de la Coupe UEFA (1999), Champion d'Angleterre (2002, 2004), Vainqueur de la Cup (2003, 2005), Finaliste de la Ligue des Champions (2006), Vice-Champion d'Espagne (2008).
