
Il existe des matches nuls qui possèdent la saveur d'une victoire. Celui décroché par le SMC au Parc des Princes grâce à deux réalisations d'Emiliano Sala et d'Hervé Bazile dans les cinq dernières minutes appartient à cette catégorie. Pourtant, au regard de la physionomie des 70 premières, rien ne laissait présager une telle issue. Malgré les avertissements de Patrice Garande, gardant en mémoire la manche aller, dans la semaine précédente cette affiche, ses troupes se sont montrées trop inhibées pendant une heure.
"Nous avons raté notre première période, car nous avons été trop respectueux de notre adversaire même si les Parisiens se trouvaient dans un bon jour à l'image de l'état de forme de Zlatan", ne cachait pas un Jean-Marie Huriez venant au relais de Patrice Garande en conférence de presse. Souffrant d'un sérieux virus, le technicien normand était dans l'incapacité de s'exprimer devant les journalistes.
Il faut dire que les partenaires de Julien Féret se sont compliqué la vie en pliant après moins de 120 secondes de jeu sur un "high kick" d'Ibrahimovic. Une ouverture du score qui aurait pu être refusée pour un jeu dangereux. L'avant-centre du PSG soulevant son pied à 1,90 m de haut, à hauteur de la tête d'Alaeddine Yahia. Toutefois, le défenseur caennais qui a conservé un stigmate sur sa pommette droite de ce duel avec le géant suédois se montrait beau joueur. "L'arbitre aurait pu siffler, mais ce n'est absolument pas scandaleux d'accorder ce but. Je suis certain de prendre le ballon de la tête, puis Zlatan lève la jambe".
LA CAPACITÉ D'EXPLOITER LES CIRCONSTANCES D'UN MATCH
Alors que rien ne leur souriait dans la première partie de championnat, les "Bleu et Rouge" disposent, durant cette phase retour, de la faculté d'exploiter à merveille les circonstances favorables d'une rencontre comme ils avaient su le faire lors de leurs quatre succès consécutifs. Sans oublier un zeste de réussite comme en atteste cette remise du bras, involontaire, de Dennis Appiah sur la réduction de la marque de Sala non signalée par M. Franck Schneider. Un directeur du jeu qui aurait pu aussi, quelques instants auparavant, sanctionné une main dans la surface de réparation de Marco Verratti.
Même mené 2-0 et tandis que les coéquipiers de Thiago Silva auraient pu (dû) plier l'affaire avec une troisième réalisation en faisant preuve d'un soupçon de rigueur supplémentaire, le Stade Malherbe n'a pas laissé passer l'occasion de revenir à hauteur quand les locaux ont été victimes d'une hécatombe. "La conclusion est inespérée, mais nous avons eu le mérite de ne rien lâcher et nous avons été récompensés. Tout ce que nous accomplissons en ce moment est basé là-dessus", souligne l'adjoint de Patrice Garande.
Yohan Cabaye, Marquinhos, Blaise Matuidi, Serge Aurier et Lucas sortant tous sur blessure, le club de la capitale a terminé à neuf pendant les dix dernières minutes. Laurent Blanc ayant été obligé de procéder à ses trois changements avant la 70' pour remplacer des éléments touchés par des pépins musculaires.
CONSCIENt D'AVOIR BÉNÉFICIÉ DES BLESSURES ADVERSES
"Je n'avais jamais vécu un scénario comme ça. Nous avons bien sûr bénéficié des ennuis adverses. Pour revenir au score, nous avons conscience qu'à 11 contre 11, ça aurait été très compliqué vu la maîtrise collective des Parisiens", analysait, réaliste, Jean-Marie Huriez dont l'équipe a aussi payé un lourd tribut avec les sorties prématurées de Fodé Koïta (entorse du genou) et d'Alaeddine Yahia (tassement du ménisque).
"Dès que le PSG s'est retrouvé en infériorité numérique, Julien (Féret) s'est positionné un peu plus haut pour passer en 4-4-2 afin d'avoir plus de monde dans la surface. Après la sortie de Lucas, nous avons demandé aux garçons de passer davantage sur les côtés, aux latéraux de dédoubler pour amener des centres ce qui a conduit notre premier but".
Si ce partage des points permet d'entretenir la dynamique positive avec un statut de leader sur les six dernières journées avec 13 unités récoltées(1), le SMC qui accueillera Lens le week-end prochain ne peut pas se permettre la moindre décompression. Avec les victoires de Toulouse et d'Evian et en attendant les résultats de Metz, Lorient et Guingamp, sept formations, du 12e au 18e rang, se tiennent en cinq longueurs.
(1)En cas de succès à Lorient dimanche soir, Lyon lui ravirait cette place.