
La scène, immortalisée par les caméras de l'émission J+1, se déroule dans les couloirs du stade Auguste-Delaune au soir de la 34e journée et d'une défaite du Stade de Reims contre l'Olympique Lyonnais. Jean-Michel-Aulas promet à son homologue champenois et ami, Jean-Pierre Caillot, de "battre Evian et Caen". Si les Lyonnais ont déjà respecté la moitié de cette parole en dominant l'ETG samedi dernier, les Normands entendent bien faire mentir le président des Gones.
Entre un maintien à valider, le pedigree de l'adversaire et une ambiance annoncée exceptionnelle avec une enceinte pleine à craquer, les "Bleu et Rouge" ne ressentaient, de toute façon, pas le besoin de disposer d'une source de stimulation supplémentaire. "Personnellement, il ne me faut pas une vidéo pour me motiver. Le match me suffit à lui-même", confirme Damien Da Silva.
Compte tenu de l'épidémie qui frappe les défenseurs(1), le n°28 du SMC sera pour la deuxième fois consécutive épaulé en charnière par Jordan Adéoti, ménagé cette semaine à cause d'une béquille reçue à Nice. Après un baptême du feu prometteur à l'Allianz Riviera, cette association passera un sérieux test face à, entre autres, Alexandre Lacazette, le goleador le plus prolifique du championnat avec ses 27 réalisations, et Nabil Fekir (12 buts, neuf passes décisives), une des révélations de cet exercice 2014-2015.
Retour de Julien Féret et d'Hervé Bazile
Composant avec cette pénurie d'arrières centraux, Patrice Garande enregistre, par contre, les retours de blessure de Julien Féret (entorse de la cheville droite) et d'Hervé Bazile (élongation à la cuisse gauche). "Ils sont à 95% de leur potentiel. Ils sont aptes à démarrer et constituent des options supplémentaires au coup d'envoi ou en cours de partie", assure le technicien du Stade Malherbe.
"Face à une des équipes françaises les plus performantes si ce n'est la meilleure", dixit le coach caennais, peu importe les hommes, le système ou l'animation, Patrice Garande est parfaitement conscient que ses joueurs se trouvent dans l'obligation de "se surpasser contre une formation plus forte collectivement et individuellement". "Inspirons-nous de ce que nous avons produit à Nice. Les garçons ne doivent pas être inhibés par l'enjeu qui n'est pas plus important que le week-end précédent".
"Se lâcher" tout en préservant leur solidité défensive, voici le défi d'équilibriste qui attend les protégés du président Jean-François Fortin. "Il ne s'agit pas de faire n'importe quoi en se ruant à l'attaque, mais nous devrons leur poser des problèmes offensivement. S'il faudra être bien organisé, pas question de rester derrière. Sinon, c'est injouable. Montrons-nous cohérents dans les deux secteurs du jeu : avec et sans le ballon".
D'Ornano, terre hostile pour les Lyonnais
Une des clés d'un éventuel exploit réside dans la faculté des coéquipiers de Nicolas Seube à survivre à la première demi-heure. Les Rhodaniens s'étant fait une spécialité de démarrer leurs rencontres pied au plancher. D'ailleurs, le sort de cette affiche pour le SMC dépend peut-être de l'ouverture du score. En débloquant le tableau d'affichage, les "Bleu et Rouge" se sont imposés cinq fois sur six à domicile. A l'inverse, ils ne sont jamais parvenus à l'emporter en courant après la marque (2N-8D).
Reste à savoir dans quel état d'esprit les Lyonnais débarqueront à d'Ornano, un stade qui historiquement ne leur réussit guère avec huit revers, deux nuls pour seulement deux victoires en douze visites en Ligue 1. Le PSG ayant triomphé aux dépens de Guingamp vendredi soir, les partenaires de Maxime Gonalons ont vu leur chance d'obtenir un huitième titre se réduire même en cas de parcours parfait lors de ces trois dernières journées.
"Certains paramètres psychologiques sont à prendre en considération", ne cache pas l'entraîneur normand. Malgré une invincibilité qui s'étend sur cinq rencontres dont quatre victoires, l'OL a laissé un sentiment mitigé sur ses deux précédentes sorties. "Il y a des choses à retenir de leurs derniers matches. Evian et Reims se sont procuré des situations". Au Stade Malherbe de se montrer plus efficace que ses concurrents directs au maintien.
(1)Yrondu Musavu-King, qui a insuffisamment récupéré de sa grippe intestinale, Felipe Saad, qui s'est ressenti d'une douleur au mollet au moment de reprendre les séances collectives, et Alaeddine Yahia, forfait jusqu'à la fin de la saison à cause d'une élongation au mollet, manquent à l'appel.
• SM Caen - Lyon, samedi 9 mai à 17 heures au stade Michel-d'Ornano.
Arbitrage de M. Nicolas Rainville.
- SM Caen : Rémy Vercoutre (g), Damien Perquis (g) - Jean Calvé, Dennis Appiah, Jordan Adéoti, Damien Da Silva, Alexandre Raineau, Emmanuel Imorou - Nicolas Seube, N'Golo Kanté, Julien Féret (cap) - Lenny Nangis, Fodé Koïta, Thomas Lemar, Nicolas Benezet, Emiliano Sala, Sloan Privat, Hervé Bazile.
- Lyon : Anthony Lopes (g), Mathieu Gorgelin (g) - Mouhamadou Dabo, Mehdi Zeffane, Bakari Koné, Samuel Umtiti, Lindsay Rose, Henri Bedimo - Arnold Mvuemba, Maxime Gonalons (cap), Corentin Tolisso, Clément Grenier, Steed Malbranque, Jordan Ferri - Alexandre Lacazette, Nabil Fekir, Mohamed Yattara, Rachid Ghezzal.
#SMCOL P. #Garande "@OL c'est un milieu en losange avec deux attaquants qu'on connaît très bien et Anthony Lopes, c'est une équipe complète"
— SMC Officiel (@SMCaen_officiel) 7 Mai 2015