
Pour votre baptême du feu sous les couleurs "Bleu et Rouge", vous ne pouviez rêver meilleur départ avec cette victoire au Vélodrome aux dépens de l'OM…
"C'était parfait. Avant les matches, je m'imagine toujours des scénarios positifs. Même si je savais que ce serait une rencontre difficile, j'étais persuadé que j'obtiendrais des opportunités. Après, derrière, il fallait être solide avec un bloc serré au milieu et en empêchant au maximum les relances adversaires. C'est ce que le coach nous avait transmis comme consignes. Mentalement, nous ressortons plus forts d'un scénario comme celui-ci".
Pouvez-vous nous décrire votre but ?
"Juste avant, il y a l'action où je me défais du marquage du défenseur (Sparagna). Je veux tirer, mais le ballon me fuit un peu. Je sens que je ne vais pas bien le prendre. Du coup, je tente de me remettre en appui pour exécuter le geste juste. Ça m'a influencé pour le but. Quand Lenny (Nangis) me fait la passe, je sais déjà que je vais contrôler, me décaler la balle et frapper. J'essaye de décrocher du marquage pour me mettre en position pour tirer ce qui me donne une zone de liberté. Je l'ai mise exactement où je voulais, forte au premier poteau. Steve Mandanda s'attendait peut-être à ce que je la mette enroulée au second".
Qu'avez-vous ressenti au moment de cette ouverture du score ?
"De la haine par rapport à tout ce que j'ai vécu la saison dernière(1) et la satisfaction de voir que tous mes efforts pour revenir ont payé. Cette frappe, il ne faut pas croire, c'est beaucoup de travail. Je reste souvent après les entraînements pour réaliser des séances de tirs en rab avec Paul Reulet. C'est un garçon qui veut progresser et se trouve à l'écoute. Je le martyrise un peu, mais au final, nous sommes gagnants tous les deux. J'aime beaucoup les gardiens, car ce sont des bosseurs".
Vous n'êtes pas passé loin du doublé avec cette occasion à la 88'…
"Si la fatigue a joué un rôle, ce n'est pas une excuse, car Marseille aurait pu égaliser derrière. Il fallait mettre cette action pour "tuer" le match. J'aurais dû être plus lucide sur ma conduite de balle, notamment, au moment où je m'emmène le ballon de la cuisse. Je m'excentre légèrement sur la gauche et ça me ferme l'angle. Après, je joue quand même bien le coup en tirant au premier poteau, mais je ne cadre pas".
Avez-vous un modèle comme attaquant ?
"J'en ai plusieurs : Papin, certains observateurs disent qu'on se ressemble un peu, car je frappe de loin et je tente ma chance, Gignac pour son style de jeu et son sens du but, Cantona pour son charisme et Rooney, car c'est un joueur complet, passeur et puissant bien qu'aujourd'hui, il évolue un peu plus décroché".
Vous êtes-vous fixé un objectif comptable ?
"Une dizaine de buts sans oublier les passes décisives. C'est important de renvoyer l'ascenseur à ses coéquipiers. Ça me fait vraiment plaisir de donner un bon ballon à mes partenaires. Maintenant, en tant que pur attaquant, une passe ne vaut quand même pas un but".
Avec du recul, quels enseignements tirez-vous de votre expérience anglaise lors de l'exercice précédent ?
"C'est malheureux, car j'aurais préféré accomplir une saison pleine en jouant, en marquant des buts. Maintenant, je pense être ressorti plus fort, plus mature de cette situation compliquée. Ça m'a amené de la force mentale".
Après votre succès face à Marseille, dans quel état d'esprit abordez-vous la réception de Toulouse ?
"Il faut confirmer même si nous sommes conscients que ce sera peut-être plus compliqué contre Toulouse après ce bon résultat. C'est un contexte différent. Nous devons nous remettre en question chaque jour. Nous sommes avertis. Le coach et les joueurs cadres l'ont déjà répété".
Ce sera votre première à d'Ornano avec le maillot du Stade Malherbe. Une enceinte où vous avez déjà marqué…
"J'avais inscrit un but avec Tours alors que les Caennais pouvaient monter en Ligue 1 ce soir-là (victoire 3-1 de Tours le 9 mai 2014). C'était dommage, car le stade était magnifique. J'avais apprécié l'ambiance. J'ai hâte d'être à samedi, de m'échauffer, de prendre la température. Je m'y suis déjà rendu lundi pour m'imprégner des lieux, descendre sur la pelouse. J'ai l'habitude avant les matches d'aller de reconnaître les surfaces de réparation. C'est un peu de la superstition".
• L1. J2 - SM Caen - Toulouse, samedi 15 août à 20 heures au stade Michel-d'Ornano.
(1)Transféré à Wigan, le dernier jour du mercato estival, Andy Delort n'avait pas beaucoup joué en Championship anglaise. L'entraîneur l'ayant recruté s'étant fait licencier au bout d'un mois. Une situation qui l'avait conduit à revenir en prêt à Tours lors de la seconde partie de saison.
Andy DElort

- Né le 9 octobre 1991 (23 ans) à Sète (Hérault).
- Français.
- Avant-centre. Droitier. N°9.
- 1,82 m pour 82 kg.
- Clubs précédents : Sète (1997-2008), AC Ajaccio (2008-2009 puis 2010-2013), Nîmes (2009-2010), Metz (janvier-juin 2012), Tours (2013-2014 puis janvier-juin 2015), Wigan (ANG, juillet-décembre 2014).
- International U20 (2 sélections).
- Cette saison : 1 match dont 1 comme titulaire (90'), 1 but.