Le contexte

Le promu en déplacement chez le champion

A l'heure de ses retrouvailles avec la Ligue 1 après une seule saison de L2 couronnée du titre (une remontée immédiate que plus aucun relégué de L1 n'est parvenu à réaliser depuis), on promet le pire au Stade Malherbe avec un déplacement chez le champion marseillais suivi de la réception de son dauphin lyonnais durant les deux premières journées.

Pour cette 12^e année au sein de l'élite, l'équipe normande entraînée par Franck Dumas enregistre les renforts de Romain Hamouma, Yohan Mollo, Damien Marcq et Branko Lazarevic alors que l'option d'achat pour Kandia Traoré, prêté lors de l'exercice précédent, a été levée. A l'inverse, Nicolas Florentin, Juan Eluchans et Grégory Proment, tous en fin de contrat, font leurs valises. Prêté par l'AJ Auxerre, Steven Langil retourne, lui, en Bourgogne.

Malgré son sacre, le premier depuis 1992, sans oublier un succès en Coupe de la Ligue la saison passée, la formation olympienne dirigée par Didier Deschamps connaît un été agité. Plusieurs artisans du titre font part de leur envie de départ (Mamadou Niang, Hatem Ben Arfa), Stéphane Mbia a séché la reprise tandis que Souleymane Diawara est indisponible pour cause de blessure.

Le match

Youssef El Arabi crucifie le Vélodrome

Contrôlant les débats pendant un quart d'heure, l'OM décoche la première banderille par l'intermédiaire de Lucho Gonzalez. Mais à la sortie d'un une-deux avec Mamadou Niang, l'Argentin pique trop son ballon (15'). Progressivement, les Caennais, parfaitement regroupés en défense, sortent de leur coquille au point de se procurer les opportunités les plus franches de cet acte initial : frappe sur le poteau de Yohan Mollo (24'), tête non cadrée de Youssef El Arabi devant des cages vides (39') et tir surpuissant de ce même El Arabi de peu à côté (42').

Au retour des vestiaires, c'est fort logiquement que les Normands ouvrent le score : la frappe avec rebond de Nicolas Seube surprenant Steve Mandanda (0-1, 53'). Les Phocéens se trouvent au bord du KO. Il faut un retour exceptionnel de César Azpilicueta et une sortie impeccable de Mandanda pour empêcher Mollo (58') et Sambou Yatabaré (76') de doubler la mise. Dans la foulée de cette dernière occasion, Marseille égalise un peu miraculeusement. Sur une ouverture d'Hatem Ben Arfa, Mamadou Samassa, en position de hors de jeu, prend le meilleur sur Jérémy Sorbon et Alexis Thébaux et redonne espoir au Vélodrome (1-1, 77').

Alors que l'on pense que les hommes de Didier Deschamps, portés par leur public, vont finalement enlever le morceau, ce sont les Malherbistes qui terminent cette rencontre pied au plancher. Sur un centre de Yatabaré, la tête piquée d'El Arabi ne laisse aucune chance à Mandanda (1-2, 86'). L'ultime tentative de Niang pour l'OM est repoussée par un mur "Bleu et Rouge" incarné par Thébaux.

La réaction

Nicolas Seube : "pas devenus des champions du Monde"

"Cette victoire est un peu surprenante au regard de notre préparation et de nos dernières sorties amicales. Nous avons su élever notre niveau d'un cran. Nous avons livré un gros match en étant costaud défensivement et intéressant dans l'utilisation du ballon. C'est bon pour la confiance. Le mot d'ordre était d'être solidaire dans toutes les lignes, ce que nous avons fait à l'exception du premier quart d'heure où nous avons trop regardé jouer les Marseillais".

"Mais progressivement, nous avons su rectifier le tir et, au final, cette victoire n'est absolument pas volée. Cela démontre que nous pouvons être performants si tout le monde tire dans le même sens. Ce n'est pas parce que nous avons gagné à Marseille qu'il faut croire que nous sommes subitement devenus champions du Monde ou que nous sommes sauvés. Maintenant, si nous avions perdu, nous n'étions pas condamnés pour autant. Notre défi consistera à répéter cette performance sur 38 journées, de maintenir ce niveau-là".

La suite de la saison

Le SMC récidive contre Lyon

Une semaine après son exploit aux dépens de l'OM, le Stade Malherbe confirme, au stade Michel-d'Ornano, en dominant l'Olympique lyonnais (3-2) avec encore un but de Youssef El Arabi. Le Marocain en inscrira 15 de plus cette année-là finissant avec 17 réalisations à son compteur. Deux succès qui augurent d'une excellente cuvée 2010-2011 pour les "Bleu et Rouge" avec un maintien à la clé dix mois plus tard.

Malgré des passages à vide au cours de la saison (dix matches sans victoire dont sept revers entre octobre et décembre et trois défaites pour un nul en quatre sorties en avril), le club normand, capitalisant sur son début de saison prometteur (4^e au soir de la 7^e journée avec trois succès pour autant de nuls et une seule défaite) et une seconde partie de championnat solide (28/57 points), assure le renouvellement de son bail en L1 au soir de la 38^e et dernière journée et d'un partage des points contre l'OM (2-2).