J1. Le Stade Malherbe n'a pas perdu la main

Le contexte

Le Stade Malherbe dans le théâtre de son exploit

Cinq mois après leur incroyable succès dans ce même stade⁽¹⁾, les Caennais retrouvaient le Vélodrome pour l'ouverture de la Ligue 1. Une enceinte qui leur sourit plutôt très bien depuis quelques années puisque le club du président Jean-François Fortin est invaincu lors de ses trois dernières visites (2V-1N) ! Toutefois, pas question de verser dans la nostalgie pour des "Bleu et Rouge" parfaitement conscients de l'ampleur de leur tâche à l'occasion de cette première journée. "Chaque match détient sa vérité. Nous repartons d'une page blanche", met en garde Patrice Garande.

Il faut dire que l'équipe phocéenne bien que délestée de plusieurs cadres durant le mercato (André-Pierre Gignac, André Ayew, Dimitri Payet, Rod Fanni et Jérémy Morel) conserve une puissance de frappe assez impressionnante. De plus, son collectif semble déjà huilé. "On dit qu'il est préférable d'affronter les grosses écuries au début, car elles ne se trouveraient pas à 100%, mais je ne crois pas que ça s'applique à cet OM", corrobore l'entraîneur normand avant le coup d'envoi. "A mon avis, les Marseillais seront prêts. La philosophie de leur coach basée sur un pressing constant dans toutes les zones n'a pas changé".

⁽¹⁾Mené 2-0 à l'heure de jeu, le Stade Malherbe s'était imposé 3-2.

Les compositions

Pas de surprise d'un côté comme de l'autre

"Mon équipe, je l'ai déjà en tête", avait prévenu le technicien du SMC dont le onze de départ était quasi similaire à celui aligné contre Avranches lors de l'ultime rendez-vous de la préparation avec, notamment, les présences d'Alaeddine Yahia en charnière et Jordan Adéoti en sentinelle. Seul modification avec la titularisation sur l'aile droite de Lenny Nangis en lieu et place d'Hervé Bazile. Le milieu offensif guadeloupéen étant pleinement remis de ses soucis aux adducteurs qui l'avaient contraint à déclarer forfait le samedi précédent.

Pas de surprise non plus dans les rangs olympiens avec un dispositif en 4-2-3-1 comme l'avait prédit Patrice Garande dans lequel ne figurait qu'une seule recrue estivale en la personne de l'arrière central Karim Rekik. Lassana Diarra, Abou Diaby et Javier Manquillo se trouvant encore en phase de reprise tandis que Nicolas Nkoulou était, lui, suspendu pour avoir récolté trois avertissements en moins de dix journées durant la saison passée.

Le film du match

Andy Delort a fait parler la poudre

• 3'. Après une rude bataille dans la surface de réparation pour la conquête du ballon, Vincent Bessat décale Andy Delort qui en une touche arme une frappe à angle fermé que Steve Mandanda repousse du torse. 180 secondes plus tard, c'est une autre recrue du Stade Malherbe qui s'illustre ; Jonathan Delaplace étant rattrapé d'extrême justesse sur la ligne des 5,50 mètres par Mario Lemina.
• 7'. Première frayeur dans le camp normand avec cette passe entre les deux défenseurs centraux d'Abdelaziz Barrada pour Michy Batshuayi, mais le tir du Belge n'attrape pas le cadre.
• 15'. Le centre d'Emmanuel Imorou consécutive une talonnade de Lenny Nangis est repris par Bessat dont la demi-volée est détournée magistralement par le gardien phocéen à la main ferme.
• 22'. A la suite d'une passe en retrait de Damien Da Silva mettant en difficulté Rémy Vercoutre, l'équipe caennaise se retrouve sous la pression marseillaise comme en témoigne cette reprise des 25 mètres de Benjamin Mendy qui vient s'écraser sur la base du montant gauche du portier visiteur.
• 27'. Alors qu'il aurait pu tenter sa chance quelques instants auparavant avant d'être finalement contré par Stéphane Sparagna, Delort déclenche la foudre. A la conclusion d'un magnifique mouvement collectif avec une talonnade de Julien Féret à l'origine et Lenny Nangis dans le rôle du passeur, le n°9 du SMC transperce Mandanda d'une frappe des 20 mètres sans élan. OM - SM Caen 0-1
• 29'. Superbe parade de l'ultime rempart malherbiste qui se couche parfaitement sur cette tête décroisée de Batshuayi. L'attaquant olympien s'étant joué du marquage normand sur un corner contesté au départ par les "Bleu et Rouge". Dix minutes plus tard, sur un corner, la reprise de Batshuayi après à un duel aérien entre Karim Rekik et Vercoutre est déviée par Da Silva avant d'être sauvée sur sa ligne par Dennis Appiah (39').
• 51'. Le dégagement complètement manqué de Da Silva à la suite d'un centre de Mendy venu de la gauche profite à Lucas Ocampos, tout juste rentré sur la pelouse, mais le plat du pied croisée de l'Argentin échoue au pied du poteau de Vercoutre. Un gardien caennais, une nouvelle fois, impeccable peu après en claquant au-dessus de sa transversale le tir des 30 mètres de Lemina (57').
• 72'. Ocampos est trop court sur cette déviation de la tête de Sparagna consécutive à un corner. L'ancien monégasque voit encore le ballon passé au ras d'un des montants des coéquipiers de Julien Féret.
• 88'. Rentrant à l'intérieur, Barrada oblige Vercoutre à se coucher : le portier des "Bleu et Rouge" déviant sur son poteau gauche la tentative de l'international marocain. Quasiment dans la foulée, Delort parti seul en contre de son propre camp rate la balle du KO. Son intérieur du pied droit terminant sa course dans le petit filet de Mandanda (89').
• 89'. Dans un match devenu complètement fou, Batshuayi, seul face aux cages adverses, manque une énième balle d'égalisation. La dernière. L'OM ne s'en remettra pas laissant le banc malherbiste exploser de joie.

Le chiffre

4

Comme le nombre de victoires consécutives du Stade Malherbe en match d'ouverture de Ligue 1. Après s'être déjà imposé au Vélodrome il y a cinq ans au cours de l'exercice 2010-2011 (2-1) puis contre Valenciennes à d'Ornano en 2011-2012 (1-0) et, enfin, à Annecy face à Evian l'année dernière (3-0), le club du président Jean-François Fortin a poursuivi son incroyable série en réalisant un nouvel exploit aux dépens de l'OM.

Sur leurs sept dernières saisons au sein de l'élite du football français, les "Bleu et Rouge" affichent un bilan impressionnant de cinq victoires, un nul pour une seule défaite lors premières journées de L1. Les Caennais n'ont plus mordu la poussière à ce stade de la saison depuis l'exercice 2008-2009. Un revers concédé à l'époque face à Bordeaux à Chaban-Delmas. Des résultats favorables qui ne présagent en rien de l'avenir du SMC en première division puisque sur leurs trois succès précédents, les Normands se sont maintenus à deux reprises pour une relégation.