Le Stade Malherbe restera donc dans l'histoire de l'OM comme le dernier adversaire d'une formation olympienne dirigée par Marcelo Bielsa. Si la démission surprise d'El Loco, sans liens visiblement avec le résultat de cette confrontation, à l'issue d'une conférence de presse surréaliste a eu l'effet d'une bombe sur le club phocéen, elle n'a pas gâché la joie des partenaires de Julien Féret qui n'auraient pu rêver meilleur scénario pour cette entame de championnat.
"Il y a des stades où tout vous réussit. Je savais que ça fonctionnait chez les joueurs. Moi, à l'époque, je marquais tout le temps dans certains endroits et jamais dans d'autres. Maintenant, de là à ce que ça se produise sur toute une équipe", témoignait Patrice Garande sans, pour autant, trouver d'explications rationnelles. "Ce que je souhaitais, c'est que les garçons se présentent ici avec l'ambition de gagner. Nous nous y étions préparés depuis notre retour à l'entraînement en juin".
Dans un Vélodrome garni de 60 000 spectateurs où ils se sentent décidément comme chez eux (trois victoires lors de leurs quatre dernières visites), les protégés du président Jean-François Fortin ont créé la sensation de cette première journée en dominant l'Olympique de Marseille, cinq mois après un précédent succès dans cette même enceinte. Une rencontre la saison passée qui a servi aux Caennais dans l'approche de cette nouvelle échéance.
Une première demi-heure de haut niveau
"Le travail en amont du match de l'an dernier nous a donné certaines idées directrices. Marseille ayant conservé une philosophie offensive similaire avec la volonté de presser, d'attaquer au point parfois de se déséquilibrer, nous ne sommes pas partis totalement dans l'inconnu", dévoilait un Rémy Vercoutre dont la plus grande satisfaction résidait dans la faculté d'avoir préservé ses cages inviolées. "Nos recrues ont déjà intégré nos principes défensifs", abondait le coach du SMC.
S'ils ont pu s'appuyer sur leur solidité avec un gardien auteur, entre autres, de trois parades décisives, les Malherbistes ont montré durant la demi-heure initiale qu'ils possédaient les armes pour bousculer quasiment n'importe quelle écurie de ce championnat. "Tout n'a pas été parfait puisque nous avons beaucoup subi au retour de vestiaires, mais il me semble que nous avons réalisé une première mi-temps de très grande qualité".
Un technicien normand qui a craint à un moment que son équipe ait laissé passer sa chance. Référence à ce quart d'heure initial où elle n'a pas su convertir ses opportunités. "J'ai dit à Jean-Marie (Huriez, son adjoint), que nous allions payer le fait de ne pas marquer pendant cette période. Après, quand nous avons mené à la pause malgré toutes les situations obtenues par l'OM et en voyant Rémy à tel niveau, je n'étais même plus inquiet". Y compris quand Andy Delort, le buteur du jour, a manqué la balle du KO à une minute de la fin. "Nous sentions que c'était notre soir".
Caen spécialiste des entames de championnat
Pour l'entraîneur caennais, un facteur extérieur a joué un rôle déterminant dans cette conquête : la chaleur. Alors que Patrice Garande s'inquiétait que les températures élevées auxquelles ses joueurs ne sont pas habitués les pénalisent, la canicule méridionale a surtout plombé les intentions de jeu olympienne. "J'ai été surpris que Marseille ne nous presse pas, ne vienne pas nous chercher, mais c'était sûrement impossible dans ces conditions".
Avec ces trois points, le Stade Malherbe a confirmé sa propension à démarrer idéalement ses saisons au sein de l'élite française. Les coéquipiers de Julien Féret étant invaincus depuis 2010 lors des premières journées de Ligue 1 avec quatre succès de rang(1). De là à y voir un lien avec la préparation d'avant-saison, il existe un pas que le coach calvadosien se refuse de franchir. "Ça ne veut rien dire même si beaucoup ont critiqué notre prépa, car nous avons affronté des formations de divisions inférieures (Vannes, Avranches)".
Cette performance aussi belle soit-elle, le plus dur attend, désormais, peut-être les "Bleu et rouge" qui vont devoir confirmer dans une semaine contre Toulouse à domicile. Un contexte dont ils sont parfaitement conscients à l'image de Vincent Bessat. "Lundi, nous effaçons tout et nous nous remobilisons. Ce n'est qu'une première journée, il n'y a aucun lieu de s'enflammer. Nous devons prendre le maximum de points le plus rapidement possible". Le message de l'ex-Canari est passé.
(1)2-1 face à Marseille en 2010-2011, 1-0 contre Valenciennes en 2011-2012 et 3-0 à Annecy aux dépens d'Evian TG la saison dernière.
