J10. Le Stade Malherbe a accompli la moitié du chemin

La joie des Caennais, la solidité défensive du SMC, le replacement de Dennis Appiah en arrière gauche, retour sur la victoire des coéquipiers de Julien Féret à Reims, une équipe champenoise invaincue jusqu'à présent dans son antre d'Auguste-Delaune. Un club normand, sur la troisième marche du podium avec 21 points, qui possède déjà, alors que nous n'en sommes qu'à la 10e journée, la moitié du pécule nécessaire pour renouveler son bail en Ligue 1.
Comme en témoigne cette sortie de Rémy Vercoutre dans les pieds de Frédéric Bulot, la défense caennaise se montre totalement hermétique depuis plus de trois rencontres.
Comme en témoigne cette sortie de Rémy Vercoutre dans les pieds de Frédéric Bulot, la défense caennaise se montre totalement hermétique depuis plus de trois rencontres.

L'analyse de Patrice Garande

"Une victoire pas imméritée"

Les cris de bonheur des Caennais ont résonné forts dans les couloirs d'Auguste-Delaune à l'issue de leur victoire aux dépens de Reims, leur septième cette saison, la troisième consécutive. "C'est vrai que la joie est un peu supérieure par rapport à nos précédents succès", reconnaissait Patrice Garande. S'ils ont manifesté leur plaisir de l'avoir emporté avec tant d'entrain, c'est que les partenaires de Julien Féret, unique buteur de cette confrontation, craignaient particulièrement ce déplacement.

"une rencontre qui avait valeur de test"

"Nous sortions de la trêve internationale durant laquelle nous n'avons pas joué (en compétition officielle) depuis 15 jours", rappelait l'entraîneur normand. Un triomphe des hommes du président Jean-François Fortin tout sauf illogique. "Au regard des nombreuses situations que nous nous sommes procurées, du contenu de notre prestation, du scénario de ce match, cette victoire n'est pas imméritée. Il y a tout eu au cours de cette rencontre : de la qualité, mais aussi de l'abnégation, du courage et de la solidarité".

Malgré leurs 21 unités au compteur, synonyme de troisième place (à égalité avec le deuxième, Angers), pas question de se prendre pour un autre dans les rangs "Bleu et Rouge". "Pourquoi changerions-nous de statut ?", s'étonne le patron technique du Stade Malherbe en réponse à une question d'un journaliste. "Quelqu'un m'a dit que nous ne sommes qu'à cinq points du PSG, il faut arrêter avec ça. Nous devons rester nous-mêmes. Et dans ce sens, ce match avait valeur de test".

Un homme dans le match

Dennis Appiah aussi à l'aise à droite qu'à gauche

Pour pallier au forfait d'Emmanuel Imorou, revenu de son passage en sélection béninoise, en milieu de semaine, avec une sciatalgie (irritation du nerf sciatique), sachant que Chaker Alhadhur ne disposait pas de 100% de ses moyens physiques à cause d'un petit souci au genou, Patrice Garande avait décidé d'aligner Dennis Appiah, qui avait disputé l'intégralité des neuf premières journées en latéral droit, sur le flanc gauche de la défense.

"Pas le système adverse que j'avais imaginé"

"Dans le scénario que j'avais imaginé, (Frédéric) Bulot allait jouer, comme souvent depuis le début de la saison, sur le côté droit de l'attaque rémoise avec (Nicolas) De Préville à gauche", détaille le coach des "Bleu et Rouge". "Je ne pensais que notre adversaire évoluerait dans ce système(1). Comme Dennis est polyvalent, je l'avais mis dans cette position pour contrecarrer les rentrées à l'intérieur de Bulot (l'ancien caennais étant gaucher)".

Toutefois, le n°12 du SMC n'a pas été perturbé, se montrant intransigeant dans les duels sans oublier d'apporter son écot sur le plan offensif. Replacé à droite au retour des vestiaires après la sortie de Jordan Leborgne - "Je l'ai trouvé nerveux et compte tenu qu'il avait pris un carton, je ne voulais pas prendre le risque de finir à dix" - Dennis Appiah a vu Alexandre Raineau lui succéder à gauche. Ce dernier n'avait plus foulé une pelouse de L1 depuis le 18 avril 2012. Preuve, une nouvelle fois, de la profondeur de banc dont dispose le technicien normand.

Le chiffre

324

Comme le nombre de minutes sans encaisser le moindre but du côté du Stade Malherbe ; le dernier datant de la 36' de la 7e journée face à Lorient et une réalisation de Majeed Waris ! Pour retrouver une trace d'une arrière-garde normande quasiment aussi imperméable en Ligue 1, il faut remonter à l'exercice 2007-2008. A l'époque, Vincent Planté avait préservé ses cages inviolées pendant 316', une durée échelonnée sur quatre rencontres.

"Cette solidité est le fruit des efforts de tous"

"C'est le fruit des efforts de tous. Ce n'est pas seulement le travail du gardien, de la défense", indique un Rémy Vercoutre, loin d'être étranger à cette étanchéité à l'image de ses nombreuses sorties décisives dans les pieds des attaquants rémois. "Nous sommes habités par cette envie de nous battre pour ne pas prendre de but. C'est très intéressant", poursuit le gardien caennais. Une solidité défensive qui ne doit rien hasard. "C'est travaillé à l'entraînement, répété durant les séances, décortiqué lors des analyses vidéos".

S'il est difficile de ressortir un élément tant la performance collective a été impressionnante, Patrice Garande a tenu à saluer l'importance d'Alaeddine Yahia. "En arrivant chez nous, il était blessé. Ses premiers mois ont été compliqués. Aujourd'hui, après son excellente préparation physique, il prend tout de la tête, il ne perd pas un duel. C'est un leader, un chef. Quand il est sur le terrain, le comportement de ses coéquipiers n'est pas le même".

(1)Si Nicolas De Préville a bien occupé le côté gauche de l'attaque rémoise, Frédéric Bulot a évolué en soutien de l'avant-centre Grejohn Kyei tandis qu'Odaïr Fortès s'est positionné à droite.

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