Le contexte

Sans Mathieu Duhamel ni Emmanuel Imorou

Vainqueur loin de ses terres, à Annecy aux dépens d'Evian (3-0), en ouverture du championnat puis battu à domicile, au MMArena du Mans (Jeux Equestres Mondiaux oblige), par Lille sur un penalty non justifié (0-1), le Stade Malherbe, promu en Ligue 1 après deux exercices à fréquenter l'étage inférieur, ambitionne de franchir un cap dans son animation offensive au stade Auguste-Delaune.

"Tout le monde est concerné à commencer par le gardien. Dès la première transmission, nous pouvons créer un décalage", expliquait un Patrice Garande reconnaissant encore des carences dans le jeu de transition vers l'avant de sa formation. "Nous possédons une importante marge de progression dans l’utilisation du ballon. Cela passe par une prise de conscience individuelle et collective. Les garçons doivent plus se lâcher”.

Pour ce déplacement dans la Marne, le coach du SMC est privé des services de Mathieu Duhamel et Emmanuel Imorou, victimes respectivement d'une entorse de la cheville droite et d'un claquage à la cuisse gauche. En dépit de l'absence de ces deux titulaires, le technicien normand croit au potentiel de son effectif. "Sous prétexte qu'un ou deux joueurs sont blessés, nous ne serions plus en mesure de remplir nos objectifs. J'ai confiance dans ce groupe. Ce que nous perdons d'un côté, nous le gagnons de l'autre".

Le film du match

Caen s'est montré plus réaliste

Opposés à un collectif rémois à la recherche d'un succès (un nul contre le PSG, une défaite à Saint-Etienne lors des deux journées initiales) pour lancer (définitivement) sa saison, les Caennais dégainent les premiers. Sur une récupération à 40 mètres des cages locales dans les pieds de Mickaël Tacalfred, Fodé Koïta file seul au but, mais sa frappe du gauche est trop croisée (31’). Une occasion symbolisant la domination des "Bleu et Rouge" durant cette première demi-heure.

Néanmoins, sur un coup de pied arrêté, les Champenois sont à deux doigts d'ouvrir le score. Sur une tête aux six mètres de Gaëtan Charbonnier, Rémy Vercoutre claque le ballon au-dessus de sa transversale (45'). Au retour des vestiaires, l'avant-centre des "Rouge" fait passer un nouveau frisson dans le camp normand, mais sa reprise, quasiment à bout portant, termine dans les travées de Delaune (54'). Dans la foulée, sur un coup franc lointain, Diego heurte le haut de la transversale du gardien caennais (56').

Reims a laissé filer sa chance, le Stade Malherbe ne va pas commettre la même erreur. Sur un débordement d'Hervé Bazile côté gauche, N'Golo Kanté place un plat du pied imparable dans le petit filet de Johny Placide (0-1, 83'). Sonnés, les Champenois boivent le calice jusqu'à la lie. Lancé plein axe par Julien Féret, Koïta fixe parfaitement le dernier rempart local avant de décaler Bazile qui n'a plus qu'à pousser le "cuir" au fond des filets (0-2, 91').

La réaction

"Rendre Julien (Féret) plus libre de ses mouvements"

“Nous avons réalisé une première période de meilleure facture principalement dans l’utilisation du ballon en positionnant notre bloc plus haut. En défendant trop bas, Julien (Féret) se trouvait prisonnier de notre système. L’idée était de le rendre plus libre de ses mouvements pour qu’il soit plus créatif. C’est pourquoi nous avons joué, par moments, avec deux milieux défensifs. N’Golo (Kanté) se plaçant à côté de Jordan (Adéoti). Le profil de nos garçons nous permet cette souplesse”.

“Nous avons conservé nos atouts des deux premières journées en restant solides jusqu’au bout. Après, je sentais que nous obtiendrions des opportunités. Maintenant, c'est vrai que j'ai eu peur que les joueurs se découragent avec toutes ces actions non converties", analysait Patrice Garande. "Il n’existe pas d’euphorie dans le groupe. Les garçons ont poussé un cri de guerre. Ils sont juste heureux, mais surtout fatigués”,

La suite de la saison

Malherbe est passé par tous les états

Après ses deux succès en trois rencontres synonymes de quatrième place à ce stade de la saison, le club du président Jean-François Fortin attendra la 11^e journée pour goûter de nouveau aux joies de la victoire (2-1 contre Lorient). La dernière en championnat en 2014. Une année que les partenaires de Julien Féret refermeront avec le statut de la lanterne rouge avec seulement 15 points au compteur.

Alors que la plupart des observateurs les condamnent déjà à la relégation, les Caennais déjouent tous les pronostics sur la phase retour grâce, entre autres, à deux mois, en janvier et février, exceptionnels. Portés par une dynamique de six succès dont un au Vélodrome et un nul au Parc des Princes en l'espace de sept matches, le SMC passe de la 20^e à la 12^e place.

S'ils connaissent une baisse de régime au printemps avec une seule victoire en sept journées, les hommes de Patrice Garande maîtrisent parfaitement l'ultime ligne droite du championnat comme en témoigne leur prestation au détriment de Lyon (3-0). Des Normands qui assurent même leur maintien à une étape du terme à Bastia pour finalement se classer 13^e de Ligue 1.