
L'analyse de Patrice Garande
"Il fallait prendre des risques"
"La première satisfaction, c'est d'avoir gagné après deux prestations mitigées contre Nantes et Bastia, d'autant plus face à Guingamp, une équipe qui ne nous réussit pas trop. Que ce soit en Ligue 1 ou en Ligue 2, nous ne restions que sur des bananes", rappelait Patrice Garande dont la formation a apporté un début d'élément de réponse à la suite de leur série négative. "Il faudra confirmer lors de la réception d'Angers dans quinze jours".
A l'heure de pénétrer sur la pelouse de d'Ornano, les Normands qui venaient, donc, d'enchaîner trois revers consécutifs toutes compétitions confondues dont deux en Ligue 1 "se trouvaient un peu sous pression", dixit le coach du SMC. "Nous étions tendus et fébriles avec le ballon. Sur certaines situations comme sur des centres ou sur des renversements, nous assurions un contrôle supplémentaire alors que j'aurais préféré un jeu en première intention, quitte à louper ces gestes".
Une fois le quart d'heure initial passé, les partenaires de Julien Féret ont progressivement mis leur jeu en place. "Nous avons connu beaucoup moins de déchet technique", retenait le patron technique du Stade Malherbe qui a craint que les occasions manquées à la fin du premier acte ne fassent retomber son collectif dans le doute. "A la mi-temps, j'ai dit aux garçons qu'il fallait se lâcher un peu plus avec le ballon. Nous devions prendre des risques".
P.Garande "Je sentais qu'on était tendu en première période, j'ai demandé qu'on se lâche à la mi-temps " #SMCEAG pic.twitter.com/fjBWwO93w1
— SMC Officiel (@SMCaen_officiel) 7 Novembre 2015
Un homme dans le match
Rémy Vercoutre, ange gardien du Stade Malherbe
Difficile de ressortir une individualité dans cette victoire tant plusieurs Caennais se sont montrés sous leur meilleur jour, mais tous, staff technique, coéquipiers comme adversaires, étaient unanimes pour saluer la prestation de Rémy Vercoutre dans les cages normandes. Il faut dire que si le Stade Malherbe s'est imposé, il le doit en grande partie à son portier, auteur de plusieurs parades décisives alors que le tableau affichait toujours un score nul et vierge.
"Rémy nous a permis de rester dans le match en réalisant ses deux arrêts fantastiques dans le premier quart d'heure", témoignait Patrice Garande. "Si nous n'avions pas eu un gardien très performant dans notre entame, ça aurait pu être plus compliqué", ajoutait Julien Féret. Même Jocelyn Gourvennec, l'entraîneur breton, y allait de son compliment : "Rémy a réalisé des gros arrêts. Il a toujours été excellent sur sa ligne et ce soir (samedi), il a sorti quatre occasions nettes".
Un show qui débutait dès la 8' quand, à la conclusion d'une contre-attaque des "Rouge et Noir", l'ultime rempart du SMC se détendait de tout son long pour arrêter sur sa ligne une reprise à bout portant de Marcus Coco. Quasiment dans la foulée, l'ex-Lyonnais s'interposait sur une tête de Moustapha Diallo, consécutive à un corner (12'). A l'heure de jeu, sur l'action précédant l'ouverture du score des locaux, Rémy Vercoutre bouchait parfaitement son angle au-devant de Yannis Salibur sans oublier une frappe de Lionel Mathis boxée du poing droit (73').
Observant Chaker Alhadhur dégagé le ballon sous le regard de Damien Da Silva et de Nicolas Benezet, l'ex-caennais aujourd'hui à l'En Avant, Rémy Vercoutre veille sur la défense normande.
Le chiffre
24
Le Stade Malherbe va traverser cette trêve internationale confortablement installé sur le podium avec 24 unités. "Ce nombre de points est forcément appréciable. Il nous permet de travailler dans la sérénité", confie Patrice Garande. Un total synonyme de deuxième place pour le SMC, ce dimanche, en attendant le résultat de Lyon - Saint-Etienne dans la soirée. Néanmoins, quelle que soit l'issue de ce derby, les partenaires de Julien Féret resteront sur "la boîte".
Avec huit victoires au bout de 13 journées, personne n'a fait mieux à l'exception du PSG et ses 11 succès. "Nous ne sommes pas loin des deux points de moyenne par match", soulignait, justement, le capitaine caennais. Une formation parisienne dont les "Bleu et Rouge" sont, aujourd'hui, les plus proches poursuivants avec neuf longueurs de retard. Des chiffres qui ne font, toutefois, pas tourner la tête des Normands. Pas question d'évoquer autre chose que le maintien pour l'entraîneur malherbiste.
"Notre président l'a rappelé aux joueurs avant cette rencontre, notre ambition consiste à être encore en Ligue 1 la saison prochaine. Plus vite, nous disposerons du nombre de points requis, mieux nous nous porterons. Parler d'un nouvel objectif constituerait la meilleure façon de se planter. Commençons par atteindre celui-là. Si ça se produit, nous verrons à quel moment et dans quelle position nous nous trouverons".
Si vous n'étiez pas au courant, Julien Féret vous rappelle qu'on occupe la seconde place #SMCEAG #SMCaen #Ligue1 pic.twitter.com/lboKJR3dxj
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L'avis de l'adversaire
Jocelyn Gourvennec la prend (en partie) pour lui
Depuis un faux pas face au PSG, le 22 septembre, l'En Avant n'avait plus mordu la poussière ; le club breton restant sur cinq journées sans défaite (1V-4D). Cette série, les Guingampais ont cru, un instant, la poursuivre à d'Ornano. "Nous avons réalisé une très belle première période où nous avons pris l'ascendant. C'est quand même décevant de produire du jeu, de se créer des occasions et de se faire punir", commentait Jocelyn Gourvennec qui regrettait l'inefficacité de ses troupes.
"Je veux bien que Rémy (Vercoutre) effectue de gros arrêts, mais nous sommes en déficit dans ce domaine. Nous manquons de détermination pour la mettre au fond. Au retour des vestiaires, alors que le score est toujours de 0-0, c'est nous qui possédons l'opportunité d'ouvrir la marque et derrière, nous encaissons le but caennais. Nous avons laissé filer notre chance", déplorait le technicien de l'EAG qui assumait une part de responsabilité dans ce revers.
"Je n'ai pas été très bon à la pause", reconnaissait le coach costarmoricain. "Je pensais qu'en reprenant d'une manière identique, nous allions finir par passer, mais nous avons vraiment subi dans le premier quart d'heure de la seconde mi-temps. Il faut que nous soyons un peu plus compétiteurs. Sur nos temps forts, nous devons être capables de prendre l'avantage. Ça aurait changé la physionomie de la rencontre. Ce match, nous devons l'arracher".
Jocelyn Gourvennec regrettait le manque d'efficacité de son équipe symbolysée par Marcus Coco, à la lutte, ici, avec Jonathan Delaplace, qui aurait pu ouvrir le score dès la 8'.
Le point sur l'effectif
Légère entorse de la cheville pour Alaeddine Yahia
Sorti à un quart d'heure de la fin et remplacé en charnière centrale par son compatriote, Syam Ben Youssef, Alaeddine Yahia souffre d'une légère entorse de la cheville. Cependant, pas d'inquiétude pour le Franco-tunisien dans l'optique de la reprise du championnat dans deux semaines avec la réception d'Angers (dimanche 22 novembre, à 14 heures). "De toute façon, nous allons le mettre dans le formol durant trois jours", plaisante Patrice Garande.
Après le traditionnel décrassage ce dimanche matin, les "Bleu et Rouge" bénéficient, effectivement, de 72 heures de repos ; la prochaine séance étant prévue pour mercredi, à 10 heures. Un retour sur les terrains de Venoix que devrait rater quelques éléments, mobilisés par leurs équipes nationales pour le compte des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018 : Syam Ben Youssef (Tunisie), Chaker Alhadhur (Comores), Jordan Nkololo (République démocratique du Congo) et Jeff Louis (Haïti).
Egalement retenu par sa sélection du Bénin, Jordan Adéoti, diminué sur le plan physique, pourrait ne pas effectuer le déplacement. A noter, enfin, qu'Emmanuel Imorou et Hervé Bazile, forfaits contre Guingamp, respectivement à cause de blessures au dos et au tendon d'Achille, reprendront l'entraînement avec l'ensemble du groupe lundi 16 novembre.
Sorti à un quart d'heure de la fin, Alaeddine Yahia Même souffre d'une légère entorse de la cheville.