J14. Le Stade Malherbe ne perd pas de vue l'essentiel

Le contexte

L'hommage de d'Ornano aux victimes des attentats

Cette affiche opposant le troisième, Caen, au quatrième, Angers, avant cette 14^e journée, se déroulait dans un contexte ô combien spécial dix jours après les événements tragiques qui ont frappé la France. Pour rendre hommage aux 130 victimes des attentats de Paris et du Stade de France, La Marseillaise, comme sur tous les terrains de France, mais aussi d'Europe, a retenti dans les travées de d'Ornano - une enceinte dans laquelle des milliers de drapeaux tricolores avaient été distribués - avant qu'une minute de silence particulièrement émouvante ne soit respectée.

Dans ces conditions, le football paraît évidemment dérisoire. "C'est un rendez-vous forcément particulier ne serait-ce que par le protocole d'avant-match", confirmait Patrice Garande qui s'interrogeait sur les conséquences sportives de cette ambiance en conférence de presse d'avant-match. "Nous ne savons pas quel impact auront ces événements sur le déroulement de la rencontre". "L'équipe qui gérera le mieux ses émotions sortira vainqueur de cette partie", prédisait, lui, Nicolas Seube.

Des Normands qui, pendant 90', avait l'occasion de donner un peu de baume au cœur aux 18 000 spectateurs présents à d'Ornano. "Si nous pouvons donner quelques sourires, mais ce ne sera qu'infime", tempérait Alaeddine Yahia. "La communion avec les gens sera importante", ajoutait Nicolas Seube. "A la suite de cette tragédie, un esprit de solidarité s'est créé et il faudra en être à la hauteur. Compte tenu de notre médiatisation, nous nous devons d'avoir un comportement exemplaire".

Les compositions

Patrice Garande ne change pas une équipe qui gagne

A la sortie d'une nouvelle trêve internationale, Patrice Garande reconduisait le même onze de départ, organisé en 4-1-4-1, qui s'était imposé il y a deux semaines contre Guingamp. Avec les absences conjuguées d'Emmanuel Imorou et Alexandre Raineau, Chaker Alhadhur enchaînait une deuxième titularisation de rang sur le flanc gauche de la défense "Bleu et Rouge". Après avoir subi une infiltration pour soigner ses douleurs au niveau des disques lombaires, le n°15 du SMC ayant vu sa reprise avec ballon repoussée d'une semaine.

De retour jeudi à l'entraînement collectif à la suite de problèmes physiques au dos, Alexandre Raineau, retenu dans un pré-groupe de 19 éléments, ne figurait finalement pas dans les "18" Caennais. Rentré en retard, seulement samedi matin, de son séjour avec sa sélection nationale d'Haïti avec laquelle il a joué deux rencontres, Jeff Louis était laissé à disposition de la réserve, en CFA2, qui disputait aussi un match de championnat dans le même temps.

Du côté angevin, Stéphane Moulin, privé des services des attaquants Abdul Razzagui Camara (suspendu) et Fodé Doré (fracture du tibia), enregistrait le retour de Romain Thomas, suspendu contre Rennes, en charnière centrale. Conséquence, Romain Saïss qui l'avait suppléé lors de la précédente journée remontait d'un cran, à son poste de prédilection, en sentinelle. A noter que pour pallier les absences dans son secteur offensif, le technicien du SCO titularisait Billy Ketkeophomphone en pointe avec, surprise, Arnold Bouka Moutou, au profil plus défensif, à sa gauche.

Le film du match

Premier match nul pour les Caennais

• 6'. Lancé par Nicolas Seube, Andy Delort affole l'arrière-garde angevine et, notamment son vis-à-vis, Ismaël Traoré, mais ses deux centres successifs ne trouvent pas preneur.
• 13'. Enchaînant contrôle orienté - frappe, Billy Ketkeophomphone sollicite pour la première fois Rémy Vercoutre qui n'éprouve aucune difficulté pour capter ce ballon.
• 22'. Sur une contre-attaque initiée par Ronny Rodelin relayée par Delort, l'attaquant réunionnais est à la réception d'un centre en retrait de Vincent Bessat, mais voit sa tentative contrée par un défenseur visiteur.
• 23'. Dans la foulée, sur un nouveau centre, dévié celui-ci, de Bessat, la reprise de Julien Féret, effleurée par Ludovic Butelle, s'écrase sur la transversale du portier du SCO.
• 31'. Parfaitement servi par Féret, Delort se présente en face-à-face devant Butelle, mais l'avant-centre caennais ne parvient pas à contourner le gardien "Noir et Blanc" qui détourne finalement son tir en pivot.
• 32'. Pour un tacle non maîtrisé sur Ketkeophomphone, l'arbitre expulse sans hésiter Alaeddine Yahia ce qui contraint Patrice Garande à changer ses plans avec la rentrée de Syam Ben Youssef en défense centrale en lieu et place de Jonathan Delaplace.
• 46'. Compte tenu de leur réduction à dix, les Normands attaquent cette seconde période dans un schéma en 4-3-1-1 avec Bessat reculant en milieu relayeur et Rodelin en soutien de Delort.
• 50'. Profitant d'une double infériorité numérique des locaux, Seube étant sorti quelques instants à la suite d'un choc lui ayant occasionné un saignement au niveau du front, les hommes de Stéphane Moulin se portent, enfin, aux avant-postes ; Vercoutre claquant au-dessus de sa transversale une tentative enroulée de Thomas Mangani.
• 60'. Sur un centre en cloche, Cheikh N'Doye prend le dessus sur Chaker Alhadhur, mais sa tête n'attrape pas le cadre.
• 65'. Après un débordement côté droit, le centre-tir des 30 mètres de Dennis Appiah rebondit sur l'équerre opposée de Butelle qui ne semblait pas sur la trajectoire du ballon.
• 74'. Des 25 mètres, Mangani essaye de nouveau sa chance. Sa frappe flottante du gauche termine sa course sur la barre de l'ultime rempart du SMC qui, sur ce coup-là, était battu.

La réaction

Patrice Garande : "Le point du courage"

"Compte tenu de la physionomie du match et du fait que nous avons joué à dix contre onze, c'est un bon point. Nous avions bien entamé la rencontre, nous avions montré des belles choses ce qui laissait augurer une suite intéressante. C'est le point du courage, de l'abnégation. A la pause, nous avions de décider de laisser leurs latéraux libres pour plonger dans leur dos, mais les Angevins ne sont pas venus nous chercher aussi haut que l'on pensait. Nous avons attaqué cette seconde période comme un match de coupe en se disant que tant que nous n'encaissions pas de but, nous restions dans la partie".

V.Bessat "On a continué à jouer même en infériorité, au niveau de la cohésion c'est important aussi" #SMCSCO #SMCaen pic.twitter.com/JbMaWCe2rI

— SMC Officiel (@SMCaen_officiel) 22 Novembre 2015