
Le Stade Malherbe sort de sa prestation la plus aboutie dans l'Aube (3-1). Quelle analyse réalisez-vous de cette victoire ?
"Nous savions que Troyes constituait une formation qui manie bien le ballon, mais nous avons été en place que ce soit défensivement et offensivement, nous n'avons jamais été mis en danger à l'exception de quelques situations. Quand nous avons eu le ballon, nous l'avons bien utilisé. Notre match a été très cohérent collectivement et pendant 90'".
Une rencontre au cours de laquelle vous avez rapidement changé de système (du 4-1-4-1 au 4-2-3-1)…
"Avec la sortie de Jo (Delaplace) sur blessure (7') et la rentrée de Nico (Seube), nous avons évolué à deux récupérateurs ce qui a peut-être permis à Fufu (Julien Féret) de jouer un peu plus haut et d'être plus libéré offensivement. Quand Ju se trouve à ce niveau, c'est plus facile pour toute l'équipe. La performance défensive a également été très importante à l'image de la prestation impressionnante d'Alae (Yahia)".
Avec neuf points au bout de cinq journées et une 5e place, quel bilan effectuez-vous de ce début de saison ?
"Nous voyons à l'entraînement que ça progresse, tout le monde se lâche un peu plus. Avoir neuf points nous donne de la confiance. Les nouveaux comme les anciens se sentent de mieux en mieux, nous nous connaissons mieux, nous nous comprenons mieux et ça se ressent sur le terrain. Après, ce n'est qu'un début. Les rencontres qui arrivent et, notamment, la semaine à trois matches vont être très importantes. Après huit ou neuf journées, nous serons un peu plus fixés sur ce que nous pourrons viser".
Dans ce contexte, dans quel état d'esprit abordez-vous la réception de Montpellier qui a raté son entame de championnat (19e avec un seul point au compteur) ?
"Personnellement, je ne considère pas Montpellier comme un concurrent direct pour le maintien. Il ne faut pas s'attarder sur son classement, il est trompeur. Avant le coup d'envoi de la saison, je plaçais plutôt cette équipe parmi les outsiders à l'Europe avec énormément de joueurs de qualité. Compte tenu de leurs difficultés, les Montpelliérains viendront peut-être avec un petit déficit de confiance, mais aussi avec l'envie absolue de prendre des points. A un moment ou à un autre, ils vont forcément retrouver leur niveau de jeu réel. A nous de tout faire pour que cela n'arrive pas samedi".
Comment jugez-vous vos prestations pour votre deuxième saison en Ligue 1 ?
"Vis-à-vis de la saison dernière, je me sens plus comme un joueur de Ligue 1, je ne découvre plus ce niveau, et c'est plus facile mentalement pour aborder les rencontres. Maintenant, je ne pense pas avoir franchi ce palier après lequel je cours. Par rapport à ce que je montre actuellement, je peux être bien meilleur. Il me manque encore de la constance pendant les matches. Je dois m'améliorer dans la transition entre les phases défensives et offensives. Il faut que je garde ma lucidité".
Contre Montpellier, avec les absences de Damien Da Silva et Syam Ben Youssef, suspendus, vous pourriez être amené à reculer d'un cran pour former la charnière centrale avec Alaeddine Yahia…
"Depuis mon arrivée à Caen, les choses ont toujours été claires avec le coach : j'arrivais en tant que milieu, mais s'il avait besoin de m'utiliser dans l'axe, il le ferait, car il m'avait vu tenir ce poste à Laval. Aujourd'hui, il y a quatre défenseurs centraux, mais si je dois pallier des absences, ça ne me pose aucun problème".
Considérez-vous cette polyvalence qui vous caractérise comme un avantage ou un frein pour vous installer définitivement au milieu ?
"Toute ma carrière y compris chez les amateurs, cette polyvalence a toujours constitué une force. A Colomiers et à Laval, elle m'a permis de jouer des matches auxquels je n'aurais pas pu prendre part sans. Participer à des rencontres même si ce n'est pas à mon poste de prédilection, c'est une chance de montrer ses qualités, de s'installer et d'être plus présent dans l'esprit de l'entraîneur".
Changer de poste, parfois même au cours d'une partie, doit nécessiter une grande capacité d'adaptation…
"Au départ, j'appréhendais d'évoluer à ce poste, car je l'ai découvert en sélection alors que je n'y avais jamais joué auparavant, mais ça s'est bien passé. Aujourd'hui, je l'apprécie, je m'y sens plutôt à l'aise et je m'y adapte facilement. En défense centrale, j'arrive à trouver beaucoup de calme, de concentration. Ensuite, j'utilise mes qualités physiques".
Pendant la dernière trêve internationale, vous avez retrouvé l'équipe nationale du Bénin après avoir manqué le précédent rassemblement en juin. Quelle place tient la sélection dans votre carrière ?
"En fin de saison dernière, il y a eu des conflits extra-sportifs entre la Fédération et le Ministère des sports pour des opinions politiques différentes. Ça n'avait rien à voir avec le foot. Nous ne savions même pas qui était l'entraîneur alors qu'un match se profilait dans les deux-trois semaines suivantes. C'est à cause de ces incertitudes qu'avec Manu (Imorou), nous avions décidé de ne pas nous y rendre. Une fois que j'ai eu l'assurance que tous ces problèmes étaient réglés, avec, entre autres, la nomination d'un nouveau sélectionneur en la personne d'Oumar Tchomogo, j'y suis retourné. Jamais, je n'abandonnerai la sélection. Ça me tient à cœur. C'est toujours une fierté de représenter son pays".
• L1. J6 - SM Caen / Montpellier, samedi 19 septembre à 20 heures au stade Michel-d'Ornano.
Jordan Adéoti

- Né le 12 mars 1989 (26 ans) à L'Union (Haute-Garonne).
- Franco-béninois.
- Milieu défensif ou défenseur central. N°18.
- 1,83 m pour 81 kg.
- Clubs précédents : Toulouse FC (1998-2004), Colomiers (2004-2012), Laval (2012-2014), SM Caen (2014-...).
- International béninois (10).
- Cette saison : 5 matches dont 4 comme titulaires (361'). 1 avertissement.