
"Je ne comprends comment on peut jouer un match comme Lorient de cette façon". Si la colère est retombée, l'incompréhension demeure chez Patrice Garande une semaine après le revers de sa formation au Moustoir (1-0). Au-delà du résultat, c'est surtout la manière qui a déplu à l'entraîneur du Stade Malherbe. "On a le droit de perdre à Lorient, mais pas sans jouer ni sans mettre les ingrédients d'une équipe qui joue sa vie et son avenir".
D'autant plus qu'aux yeux du patron technique du SMC, ce n'est pas la première fois que ses joueurs passent à travers au niveau du comportement. "Pourquoi à Nice (nul 2-2) et à Saint-Etienne (victoire 1-0), on affiche un certain visage, mais pas sur d'autres matches. Pourquoi on ne les joue pas ceux-là ? Pourquoi on ne court pas, on ne défend pas, on ne gagne pas de duels", s'interroge le coach normand. "Quand on a l'occasion de faire les choses, il ne faut pas les manquer".
Avec une victoire en Bretagne, les partenaires de Julien Féret auraient compté sept longueurs d'avance sur le barragiste. "Si je suis en colère après Lorient, c'est aussi parce que les résultats de nos concurrents directs (qu'ils connaissaient avant le coup d'envoi de leur rencontre) nous étaient favorables", rappelle Patrice Garande. "Avec 35 points aujourd'hui, devant vous (les journalistes), je prendrais le risque de dire qu'on serait en Ligue 1 la saison prochaine".
Un petit matelas d'avance qu'il ne faut pas dilapider
Si les Caennais ont raté une énorme opportunité dans la course au maintien lors de la journée précédente, "On ne devrait pas être dans cette situation", déplore le technicien du SMC, il n'y a pas encore le feu dans la maison "Bleu et Rouge". Certes, les Merlus - désormais 19e à une unité du premier non-relégable (Dijon) - sont complètement relancés, mais le club normand dispose toujours d'un petit matelas d'avance de quatre points sur le 18e ; une position occupée actuellement par Nancy.
Toutefois, bien que le Stade Malherbe ait déjà démontré dans le passé - y compris récent - sa capacité de réaction dans l'urgence, pas question d'attendre que la situation se dégrade davantage. "Plus on avance dans le championnat, moins il y aura de possibilités. Il ne reste que sept journées. Quatre points, c'est beaucoup et peu à la fois. Ça ne suffit pas", met en garde l'entraîneur caennais. "On a déjà loupé plusieurs fois le train, car on n'a pas voulu monter dedans".
Dans la lutte contre la relégation, les coéquipiers de Julien Féret vont abattre une nouvelle carte avec la réception de Montpellier. "Le match de demain (ce samedi soir), il est capital", ne passe pas par quatre chemins Patrice Garande. Un discours - inhabituel chez le coach caennais face aux médias - qui prouve l'importance de ce rendez-vous. "Après, ça ne veut pas dire que tout sera fini dans un sens comme dans l'autre. Tout dépend également des autres résultats".
Montpellier dans une situation quasi-similaire
Avec une longueur d'avance sur son hôte du jour, La Paillade - qui n'a engrangé qu'un point sur les 15 derniers mis en jeu - se trouve dans une situation quasi-similaire par rapport à celle du SMC. "Au moment de l'arrivée de Jean-Louis (Gasset, l'entraîneur du MHSC qui a succédé à Frédéric Hantz à la fin du mois de janvier), les Montpelliérains ont semblé repartir (trois succès en quatre sorties)", explique le technicien des "Bleu et Rouge" qui se méfie du potentiel offensif de son adversaire.
"Il y a un super joueur qui tire très bien les coups de pied arrêtés : (Ryad) Boudebouz, un attaquant monstrueux de la tête qui prend tous les ballons dans ce domaine : (Steve) Mounié, et deux joueurs sur les côtés qui vont à 2 000 à l'heure", énumère Patrice Garande à propos d'une équipe héraultaise possédant la sixième attaque la plus prolifique de Ligue 1 avec 43 buts marqués. Une confrontation contre lr MHSC qui pourrait constituer un nouveau tournant.
Alors que Nancy accueille Rennes tandis que Lorient se rend à Lyon dans le même temps, les Normands - en cas de victoire aux dépens de Montpellier conjugué à des contre-performances de leurs concurrents directs - réaliseraient un pas de géant en direction du maintien avec sept unités d'avance sur le 18e à six étapes de la fin. Surtout que cette saison, contrairement aux précédentes, il ne faudra sûrement pas atteindre la fameuse barre des 42 points pour se sauver. "On en aura besoin de moins".
- L1. J32 - SM Caen (16e) / Montpellier (15e), samedi 8 avril à 20 heures au stade Michel-d'Ornano.
Arbitrage de M. Frank Schneider.
- Le groupe caennais : Rémy Vercoutre (g), Matthieu Dreyer (g) - Frédéric Guilbert, Chaker Alhadhur, Romain Genevois, Alaeddine Yahia, Jordan Adéoti, Syam Ben Youssef, Vincent Bessat - Nicolas Seube, Ismaël Diomandé, Jonathan Delaplace, Julien Féret (cap) - Yann Karamoh, Ronny Rodelin, Ivan Santini, Pape Sané, Jordan Tell.
- Le groupe montpelliérain (à choisir parmi) : Laurent Pionnier (g), Geoffrey Jourdren (g), Dimitry Bertaud (g) - Nordi Mukiele, Vitorino Hilton (cap), Daniel Congré, Lukas Pokorny, William Rémy, Jérôme Roussillon, Mathieu Deplagne - Yacouba Sylla, Paul Lasne, Ellyes Skhiri, Bryan Passi, Ryad Boudebouz, Stéphane Sessègnon, Jonathan Ikoné - Steve Mounié, Isaac Mbenza, Keagan Dolly, Souleymane Camara.
Patrice Garande "Les joueurs peuvent être moins performants mais c'est avant tout un problème mental!" #SMCaen #TeamSMC #SMCMHSC #Ligue1 pic.twitter.com/cpY2wjznQX
— Stade Malherbe Caen (@SMCaen) 7 avril 2017