Finale championnat de France U19. Montpellier - SM Caen 1-0

On ne change pas une équipe qui gagne. Un adage respecté à la lettre par Michel Rodriguez. Par rapport à la qualification en demie du week-end précédent aux dépens de l'AJA (1-0), l'entraîneur des "Bleu et Rouge" reconduisait une composition identique. Pathy Malumandsoko et ses coéquipiers qui ont éprouvé de grandes difficultés durant cet acte initial. Evoluant quasiment à domicile (Canet-en-Roussillon ne se trouvant qu'à 1 h 30 de trajet), le MHSC décochait la première banderille. Après une perte de balle des Caennais à quarante mètres de leur cage, Amine Karraoui décalait Yannis Ammour dont la frappe croisée était détournée in extremis par Marvin Golitin (9').

Un gardien normand encore décisif à dix minutes de la pause. Suite à un centre provenant de la gauche signé Lucas Llort, la tête décroisée d'Amine Karraoui était claquée par l'ultime rempart du SMC (34'). Dans la foulée, le latéral Tom Di Lorenzo - esseulé au second poteau - voyait sa reprise s'envoler dans le ciel catalan (35'). Si défensivement, le collectif malherbiste faisait preuve de solidité, les jeunes pousses de Michel Rodriguez ne parvenaient pas à se montrer dangereux à l'exception de cette ouverture en une touche de Mathéo Remars en direction de Kevin Mabala mais l'avant-centre était signalé en position de hors jeu (8').

L'égalisation de Kevin Monzialo refusée pour un hors jeu totalement imaginaire

Au retour des vestiaires, il fallait même un miracle pour ne pas assister à l'ouverture du score de La Paillade. Après une nouvelle parade de Marvin Golitin sur un tir de Benoît Commère, Amine Karraoui dévissait sa tête à bout portant alors qu'Amir Adouyev manquait complètement sa reprise (48'). Mais à force de plier, l'arrière-garde caennaise finissait par céder. Sur un centre en retrait de Yannis Ammour, Amir Adouyev fusillait Marvin Golitin (1-0, 57'). Rageant alors que cinq minutes auparavant, le Stade Malherbe aurait dû bénéficier d'un penalty pour une main de Yannis Ammour dans ses 16,50 mètres (52'). Dos au mur, les Normands se lâchaient enfin.

Par deux fois, Mathéo Remars se montrait trop collectif en essayant de servir un coéquipier alors que l'option individuelle semblait s'imposer (62', 71'). Entre ces deux actions, la bande à Michel Rodriguez se voyait priver de l'égalisation. Après s'être gêné dans un premier temps avec Herman Moussaki, Kevin Monzialo lobait le portier montpelliérain ; un but refusé par le corps arbitral pour un hors jeu totalement imaginaire (66') ! Malgré cette erreur de "l'homme en noir", les "Bleu et Rouge" aurait dû revenir au tableau d'affichage. Profitant d'un festival d'Herman Moussaki, Evens Joseph dribblait le gardien adverse mais son plat du pied était sauvé sur sa ligne par Lucas Llort alors que Kevin Monzialo se trouvait absolument tout seul en retrait (85'). La dernière opportunité pour le Stade Malherbe.

• Michel Rodriguez, entraîneur du SM Caen : "A chaud, j'ai un sentiment mitigé. Sur la première période, on ne mérite pas. On n'a pas l'habitude de se retrouver là (en finale). Les joueurs ont eu du mal à appréhender l'événement. En face, on a senti l'expérience d'un club comme Montpellier. Après, on a fait ce qu'il fallait pour renverser ce match. Mais on n'a pas été aidés. On aurait mérité un peu plus de respect. Je suis triste pour les garçons".
• Francis De Taddeo, directeur du centre de formation du SM Caen : "Bien sûr le résultat nous fait mal à chaud. On est tombés sur un club de Montpellier qui possède beaucoup plus l'expérience de ce genre de rendez-vous (le MHSC a gagné la Gambardella la saison dernière). De notre côté, on a un peu payé justement notre inexpérience mais cette défaite ne doit pas remettre en cause la saison des garçons. Avec le staff technique, ils ont accompli un super travail. Il faut se souvenir qu'il y a deux ans, cette génération avait été reléguée chez les U17 (puis repêchée). Quel chemin parcouru depuis. Quand on regarde nos deux derniers matches face à des grands centres comme Auxerre et Montpellier, on n'a pas à rougir. Il ne faut pas oublier que l'objectif n°1 d'un centre de formation, c'est de former des jeunes à devenir professionnel. Et je suis confiant pour l'avenir. Les titres, même s'ils sont importants, ça doit venir après. Et commencer une jeune carrière par une finale de championnat de France, c'est déjà très bien. Une longue carrière les attend".

Grand sentiment de tristesse de rage et d’injustice mélangé avec la fierté d’avoir de vrais malherbistes...
Revenir plus fort demain ! pic.twitter.com/Gfow9kQEzw

— MANU LEPRESLE (@MANULEPRESLE) 3 juin 2018