
Il existe des rencontres qui marquent une carrière à vie, même si celle-ci se trouve à ses prémices. Cette confrontation entre le Stade Malherbe et le PSG - pour le compte des 32e de finale de la Coupe Gambardella - appartient à cette catégorie. Le capitaine Pathy Malumandsoko et ses coéquipiers ne sont pas prêts d'oublier cette soirée du 3 février où ils ont fait mordre la poussière à leurs homologues parisiens. "Il fallait être convaincu qu'on pouvait le faire. Et je remercie les garçons d'y avoir cru. Aujourd'hui (ce samedi), on ne s'est pas trompé de match", commentait un Michel Rodriguez à la voix cassée au moment de livrer ses impressions après avoir encouragé ses troupes pendant 90'.
Pour cette affiche de gala, les deux équipes n'observaient aucun round d'observation. Le coup d'envoi avait été donné depuis un peu plus d'une minute quand un frisson traversait les travées de Venoix avec ce centre de Timothée Weah repris au second poteau par Manu Attah. La réponse des "Bleu et Rouge" ne tardait pas à intervenir. Dans la foulée, Evens Joseph butait sur Garisson Innocent aidé par l'un de ses défenseurs sur ce coup-là (3'). Un gardien adverse qui - quelques minutes plus tard - passait au travers sur un coup franc de Tony Villeray (7'). Sans conséquence, toutefois, pour les visiteurs.
Dans cette entame sans le moindre temps mort, Hugo Vandermesch, de la tête, sauvait sur sa ligne un centre-tir de Timothée Weah alors que Marvin Golitin était sorti à la rencontre du fils de Mister Georges (9'). A force de se rendre coup pour coup, l'un des deux camps finissait par craquer. Et ce sont les jeunes pousses normandes qui poussaient le "cuir" au fond des filets en premier. Profitant d'un amour de centre en retrait d'Evens Joseph, Jad Mouaddid fusillait Garisson Innocent de l'intérieur du pied droit (1-0, 16').
La bataille tactique remportée par les joueurs de Michel Rodriguez
Si, suite à cette ouverture du score, la possession du ballon était en faveur du PSG, cette domination territoriale se révélait souvent stérile à l'exception d'une frappe à l'angle des 16,50 mètres de Manu Attah (24') ou sur ce coup franc de Sabri Haddadou à l'entrée de la surface de réparation (44') ; deux tentatives sur lesquelles Marvin Golitin répondait présent. Mais les Caennais n'étaient pas en reste. Sur un ballon dans la profondeur de Joé Kobo, il fallait une intervention miraculeuse de Garisson Innocent pour barrer la route d'un Evens Joseph particulièrement en jambes dans son couloir gauche (36').
De retour depuis 35 secondes sur le "pré" en seconde période, les locaux étaient tout proches du break. Servi par Kevin Monzialo, Joé Kobo voyait son tir repoussé par l'équerre des cages parisiennes. Dans un deuxième temps, la tête d'Hermann Moussaki retombait sur le petit filet supérieur de Garisson Innocent (46'). Rageant ! Surtout que juste avant l'heure de jeu, les Normands manquaient de se faire surprendre sur une contre-attaque menée à vitesse grand V. Alors que le SMC bénéficiait d'un corner au départ de l'action, Timothée Weah - décalé par Manu Attah - échouait sur un Marvin Golitin toujours aussi vigilant (59').
La dernière alerte sur les cages malherbistes ! Parfaitement organisés en 4-3-3 avec un bloc compact, les protégés de Michel Rodriguez ont anesthésié des Parisiens étrangement amorphes et dépourvus de solution tactique. Des Caennais qui auraient même pu doubler la mise au regard du nombre de situations obtenues à l'image de ce coup franc de Tony Villeray (77'), de cette reprise ratée d'Hugo Vandermesch (78') ou de ce tir croisé de Jason Bahamboula (81'). Anecdotique au regard de la portée de l'exploit de ces U19 qui pouvaient laisser exploser leur joie au coup de sifflet final et communier avec leur public.
La réaction
"Les supporters ont joué à merveille leur rôle de 12e homme"
- Michel Rodriguez, entraîneur du SM Caen : "Si on attaquait ce match avec prétention et un manque d'humilité en se disant qu'on allait confisquer le ballon au PSG, on se serait trompé. Au haut niveau, il faut être objectif. Il n'empêche, on a maîtrisé notre sujet. Je pense même que le score aurait pu être plus lourd. On méritait un deuxième but en seconde mi-temps. Je suis content pour les garçons, car ils viennent de vivre un vrai match de haut niveau et ils sont récompensés. Notre plan de jeu était de jouer le plus haut possible avec un bloc compact en fermant l'intérieur. Je savais que le PSG allait se projeter sur les côtés et qu'on pourrait en profiter. Il ne fallait pas donner de ballon perdu dans notre camp à notre adversaire pour qu'il puisse l'exploiter. Un grand merci aux supporters d'être venus nous soutenir. Ils ont joué à merveille leur rôle de 12e homme. C'est une belle expérience dans l'apprentissage de nos garçons".
SM CAEN - PARIS SG 1-0
Coupe Gambardella - 32e de finale
Stade de Venoix-Claude-Mercier. 700 spectateurs.
Mi-temps : 1-0.
Arbitrage de M. Thibaut Denis.
But : Mouaddib (16') pour Caen.
Avertissements : Mouaddib (69'), Touré (93') à Caen.
- SM Caen : Marvin Golitin (g) - Hugo Vandermersch, Thomas Chesnel, Pathy Malumandsoko (cap), Tony Villeray - Yaya Touré, Joé Kobo (Loup Hervieu, 76'), Jad Mouaddib - Kevin Monzialo (Jason Bahamboula, 67'), Hermann Moussaki, Evens Joseph (Mathéo Remars, 83'). Remplaçants : Sullivan Péan (g) - Killian Denoual. Entraîneur : Michel Rodriguez.
- Paris SG : Garisson Innocent (g) - Arnaud Luzayadio (Raphaël Nya, 60'), Loïc Mbesoh (cap), Moussa Sissako, Arthur Zagre - Junior Ebimbe - Timothée Weah, Sabri Haddadou (Alexandre Fressange, 76'), Yacine Adli, Manu Attah - Romaric Yapi (Idriss Mzaouiyai, 60'). Remplaçants : Will Matimbou (g) - Omar Yaisien. Entraîneur : Hervé Guegan.
Ça méritait bien un cri de guerre, on a raccourci tout ça parce qu'on aurait pu faire un long métrage
Bravo les gars #SMCaen #TeamSMC #Gambardella pic.twitter.com/sp5FUSlW9E— Stade Malherbe Caen (@SMCaen) 3 février 2018