
Parenthèse dorée
On ne l’a que trop répété depuis le début du mois de janvier : la Coupe de France, ses joutes entre professionnels et amateurs, a été bénéfique aux Caennais, qui y ont vu l’éclaircie d’un scintillement doré dans une saison jusqu’ici un peu plus terne. S’ils n’ont eu que peu l’occasion de profiter de cette dynamique pour enchaîner en championnat, les Malherbistes ont pu installer dans un coin de leur tête la possibilité d’une épopée. Mais cette parenthèse dorée n’est en rien devenue une manière de s’extraire de la réalité. Ils ne sont pas tombés dans l’écueil qui fait de ces moments suspendus dans le déroulé d’une saison une cage dorée, qui capte, au fur et à mesure des matchs, l’exiguïté d’une cage à poules ou, pour trouver dans l’histoire caennaise un écho plus dramatique, d’une cage d’ascenseur. Reste que la parenthèse qu’est ce quart de finale de Coupe de France va pousser les Malherbistes dans la cage au Lyon, arène d’un affrontement qui s’annonce pour le moins tendu.
Un félin fait l’autre
Certes, les Lyonnais ont pris l’habitude, ces dernières semaines, de griffer contre animal plus dangereux qu’eux et de miauler dès lors qu’ils avaient l’impression de régner de facto sur le reste de la jungle. Face à tel constat, l’erreur serait d’approcher le félin en ayant la certitude que le meilleur sera de le faire ronronner. L’autre faute, certainement plus capillotractée, serait de croire que pour les Lyonnais, la Coupe nationale sera une affaire de coiffeurs. Qu’importe d’ailleurs les décisions de Bruno Génésio, tous les Gones semblent taillés pour les grandes compétitions. Le choix le plus approprié, pour les Caennais, sera d’entrer dans cette cage qu’est le Groupama Stadium avec le plus grand respect pour la bête qui y est logée, cette même cage d’où ils sont à chaque fois ressortis blessés (trois défaites en autant de rencontres, à chaque fois en Ligue 1). Il faudra que les Léopards fassent montre de leur qualité pour faire au plus grand des félins une leçon toute féline et pour lui contester, au moins le temps d’une rencontre, sa place en haut du règne animal. Mais surtout, de cette bataille entre fauves, qui verra les Caennais se frotter à la crinière moirée d’une équipe à la stature et au palmarès dorés, les Normands pourrait capter une autre qualité, à la noblesse propre au ring de boxe et au clinquant de la pop-culture, qui pourra les regonfler pour les semaines à venir : l’œil du tigre, mec.