Les quatre saisons du Stade Malherbe

Voilà une semaine que la décision est tombée. Au soir de la défaite contre Bordeaux, qui a plongé toute la communauté dans le désarroi, la saison de Stade Malherbe Caen s’est terminée sur une descente à l’échelon inférieur. Cruel ou logique, difficile encore aujourd’hui de décider : dans la continuité des exercices précédents, pour les uns, à l’image d’un championnat où les Caennais n’ont donné que peu de matière à croire, pour d’autres. Sans vouloir apporter une quelconque manière de trancher, afin de laisser chacun face à son expertise, retour sur une année pour le moins tumultueuse. 

Alignés à la pointe de l'attaque, Enzo Crivelli et Malik Tchokounté n'ont pas réussi à se montrer décisifs lors de la dernière journée
Alignés à la pointe de l'attaque, Enzo Crivelli et Malik Tchokounté n'ont pas réussi à se montrer décisifs lors de la dernière journée

En été, mieux vaut suer que trembler

L’été dernier, après les arrivées d’un nouvel encadrement sportif et de nouvelles têtes dans l’effectif, le Stade Malherbe semblait vouloir montrer un nouveau visage. À l’image des bons débuts de saison des « locaux » Oniangué et Fajr, les Bleu et rouge pratiquait un jeu tourné vers l’avant, cherchant, en fonction des adversaires, à conserver le ballon pour construire des attaques en partant de la première passe défensive. Contestée ces dernières années pour une tactique au bloc bas, l’équipe normande se voulait alors plus joueuse : une identité, insufflée par Fabien Mercadal, néophyte à ce niveau, paraissait alors s’affirmer. Les Caennais, toutefois, peinaient à concrétiser ces bonnes dispositions. Malgré des prestations concluantes, il fallait attendre la quatrième journée pour voir les Malherbistes empocher leur première victoire, à Dijon (0-2) et quatre autres rencontres pour que le compteur se débloque à domicile. Face à Amiens, les Bleu et rouge choisissait alors d’évoluer plus bas et de pratiquer un jeu vertical, pour finalement prendre les trois points… La nouvelle identité est contrastée, certains diront contestée, des méthodes plus éculées permettant alors de prendre des points. Doucement, on se profile vers une saison marqué par les paradoxes…

Les sanglots longs des violons de l’automne

10 matchs sans victoire entre octobre et décembre
  • Les semaines suivantes sont dantesques pour les Normands. Pendant dix rencontres, les Bleu et rouge sont incapables de l’emporter. Défaits logiquement contre Marseille (2-0) et Lille (1-0), ils sont en manque de réussite face à un voisin rennais pourtant encore loin de sa forme européenne (1-2) et, surtout, incapables de profiter des mauvaises passes d’adversaires qui, au fil de la saison, vont s’avérer être des concurrents directs pour le maintien, comme face à Guingamp (0-0) ou lors de la réception de Monaco et de son nouvel entraîneur d’alors, Thierry Henry (0-1). Alors que la nécessité d’engranger des points se fait de plus en plus prégnante, le mois de décembre laisse lui aussi un goût d’inachevé. Au bon nul obtenu à Angers (1-1) répond une défaite à domicile contre l’épouvantail nîmois (1-2). Et alors que les Caennais obtiennent un nouveau point en dehors de leurs bases à Strasbourg (2-2) et qu’ils l’emportent enfin au bout du suspense face à Toulouse (2-1), les hommes de Mercadal n’arrivent pas à maintenir leur avance face à Reims (2-2). Il manque alors peu et tant de choses à la fois aux Bleu et rouge pour lancer définitivement leur saison. Rageant ! 

Mauvaise herbe croît toujours même en hiver

Malgré ces quelques bonnes dispositions de décembre, les conditions restent les mêmes pour les Normands, pour une nouvelle série de onze matchs sans victoire. Ou comment donner une énième définition du trou normand… Bien que les Caennais poursuivent l’aventure en Coupe de France et que le groupe fasse tout ce qui est en son pouvoir pour sortir la tête de l’eau, rien n’y fait. Et quand les Malherbistes donnent enfin le change en terme de jeu, comme face à Marseille (0-1) ou au PSG (1-2), le sort continue à leur faire un pied-de-nez, à l’image du coup-franc du Toulousain Gradel dans les arrêts de jeu (1-1). Au fil des semaines, l’ambiance devient de plus en plus lourde et chacun cherche alors un déclic, au moins pour se donner de l’espoir. Mais malgré l’arrivée de Rolland Courbis en appui de Fabien Mercadal, les Caennais ne cessent de décevoir. Au soir du 16 mars, ils enregistrent face à Saint-Etienne leur plus lourd revers de la saison et touchent finalement le fond (0-5). Seul espoir, maintenant : qu’un effet-rebond se fasse sentir.

Une hirondelle ne fait pas le printemps

une 38ème journée fatale au      stade malherbe

Ce rebond, les Caennais commencent à le sentir au retour de la trêve internationale, à la faveur d’une victoire à Monaco (0-1). Malgré deux résultats suivants loin des attentes nées du déplacement en Principauté, à Nîmes (2-0) et face à Angers (0-1), les Malherbistes se donnent le droit de rêver à un maintien, soit par les barrages, soit directement, grâce à une série de quatre matchs sans défaites. La communauté malherbiste est alors de nouveau derrière ses joueurs et les sourires se dessinent de nouveau sur les visages de chacun : on se dit tous que quelque chose est en train de se passer. L’équipe semble alors en mesure de forcer le destin, portée par un Fajr qui retrouve son niveau de la fin d’été, d’une défense chaque week-end plus solide et d’un Samba aux gants aimantés. La fin de saison bleu et rouge basculera finalement à la mi-temps du match contre Lyon, alors que les Caennais paraissent proche d’un exploit. Mais la réalité du football les rattrape en quelques minutes (4-0), sème alors le doute dans les têtes et alourdit un peu des organismes déjà malmenés. Face à eux pour l’ultime journée qui les voit en position favorable, Bordeaux n’a plus rien à jouer. Mais rien n’y fera et les Malherbistes seront rattrapés par un destin dont ils semblaient pourtant pouvoir réchapper. Cruel ou logique, difficile de trancher. Dans tous les cas, c’est la déception qui préside.

 

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