Savoir ne pas perdre
Dire que le Stade Malherbe se félicite du point du match nul pourrait passer pour un manque d’ambition. En effet, il serait mal venu de sauter de joie tant les Bleu et rouge restent en déficit de points à l’issue de la rencontre. Mais dans un contexte marqué par plusieurs désillusions depuis le début de l’année 2019, ne pas apprécier à sa juste valeur le point glané contre les Alsaciens serait une erreur. Malgré les exigences et l’impatience grandissantes des supporters et des joueurs eux-mêmes, il est une évidence que les Caennais ne peuvent passer du tout-au-tout en l’espace de quelques jours. Les stigmates de la cinglante défaite contre Nantes encore présentes, une victoire ce dimanche aurait presque relevé du miracle.
Se rassurer était sans doute l’un des objectifs premiers du groupe caennais. Sur le plan défensif, il y avait fort à faire puisque Kenny Lala et ses coéquipiers ont déjà inscrit 40 buts en championnat, tandis que les joueurs de Fabien Mercadal n’ont pas obtenu de clean sheet depuis le 11 novembre 2018 et le déplacement à Bordeaux (J13 FCGB 0 – 0 SMC). Fabien Mercadal a donc choisi de mettre en place une défense à cinq, se calquant ainsi sur le schéma tactique de Thierry Laurey. Parfois en manque de justesse et de repères, le groupe a parfois montré ses lacunes lorsqu’il s’agissait de défendre dans les vingt-cinq derniers mètres sur des joueurs faisant preuve de mobilité et d'assurance technique. La concentration affichée par les Caennais leur aura malgré tout permis de garantir l’équilibre de l’équipe. C’est d’ailleurs sur cette assise défensive quelque peu retrouvée que les joueurs à vocation offensive ont pu s’appuyer pour tenter de prendre le bloc strasbourgeois de vitesse.En optant pour deux attaquants, l’entraineur normand a créé les conditions d’un jeu porté vers la profondeur, favorisant les contre-attaques rapides. Virevoltant durant les 90 minutes, Casimir Ninga fait partie de ceux qui ont le plus profité des bonnes récupérations de balle caennaises en s’illustrant par plusieurs courses intéressantes, mais aussi en lançant parfaitement Saïf-Eddine Khaoui (17è) dont la frappe du droit (son pied faible) aurait pu tromper le portier Strasbourgeois. La meilleure occasion normande. En fin de rencontre, d’Ornano et ses décibels auraient bien pu inciter les Caennais à pousser d’avantage sur le but strasbourgeois. Mais pour une équipe partie à la reconquête de confiance et de résultats, le point du match nul prend logiquement forme de sacerdoce. Il ne reste désormais plus que treize matchs à Prince Oniangué et ses coéquipiers pour prouver qu’ils méritent leur place dans l’élite. Le prochain match les opposera au Toulouse FC, équipe qu’ils avaient battus à l’aller à d’Ornano (2-1). L’occasion pour les Malherbistes de décrocher une nouvelle victoire et ainsi bonifier le point pris ce dimanche.