
Le vert à moitié plein
Malgré un contexte qui ne permet aucune forme de divertissement, reconnaissons que la réception de l’ASSE est un moment autant qu’un symbole à part. S’il ne fait peut-être pas partie des « cadors » du championnat (encore que…), il représente une part conséquente de l’histoire du football français. Lorsqu’on parle des Verts, les souvenirs s’allument : Platini, Rocheteau, les poteaux carrés, les épopées européennes, l’adaptation de chansons de supporters pour en faire des tubes de la culture populaire. La sensation aussi qu’il s’en est fait de rien pour que ce club devienne un temps un grand d’Europe. Alors ce vert à moitié plein cherche aujourd’hui, non pas à réactiver les grandes heures du passé, mais à compléter son histoire, pour ouvrir la possibilité de revivre quelques grands soirs. Pour cela, l’ASSE s’est donné les moyens : autour des tauliers (Perrin, Ruffier, et à des degrés moindres Hamouma et Monnet-Paquet), le club a laissé de la place à ses jeunes (Saliba, Nordin, Vada), tout en se permettant d’aller chercher ailleurs de la valeur ajoutée (M’Vila, Subotic, Cabella, Debuchy), recrutement dont la réussite la plus franche cette saison est très certainement Khazri. Sur le papier au moins, ces Verts cumulent en effet pas mal de classe.
Envers et contre tous
Du côté des Caennais, le talent n’est pas moins absent, même si l’expression collective et les résultats n’ont, il va sans dire, pas le même éclat. À l’aller, les Normands avaient ainsi fait bonne figure dans le Forez (2-1), faisant croire un temps qu’ils pourraient même y prendre les trois points. Depuis lors, les trajectoires des deux équipes se sont diamétralement séparées, et ce même si la réussite des hommes de Jean-Louis Gasset est plus relative depuis le début du mois de janvier. Il faut toutefois pour les Bleu et rouge faire fi de ces éléments de contexte. Dans cette dernière ligne droite de championnat dont les traits deviennent de plus en plus appuyés, chaque match va devoir être abordé comme un absolu, où la victoire ne cessera de devenir de plus en plus importante. Il faudra que le Stade Malherbe se confronte à chaque fois à des oppositions différentes, mais toujours avec la même nécessité de faire mentir certains pronostics. Car de cette ligne qui élabore une direction vers laquelle quelques-uns voudraient nous voir aller, il est encore possible de proposer des modifications. D’écrire, pour Fabien Mercadal et les siens, une autre chanson, où les Bleu et rouge, à défaut d’être les plus forts, seraient ceux qui tirent leur épingle du jeu.