Avec un bilan de 23 victoires, 1 nul, et 2 défaites, quel regard portes-tu sur le parcours en championnat ?
La saison n’a pas été parfaite mais elle a été belle puisque nous n’avons fait que 3 faux pas (1n, 2d). On a battu le record de 21 victoires tenu par Lille depuis plus de dix ans, ce n’est pas rien. Ce qui est intéressant dans cette saison, c’est que peu importe les joueurs alignés sur le terrain, on a pu voir une identité collective qui s’est dégagée avec une vraie philosophie de jeu. Les joueurs ont tous adhéré à ce qu’on leur proposait et la dynamique de résultat a fait que tout le monde s’est accroché et s’est senti concerné.
À quoi tient cette réussite en championnat ?
On a traversé des moments de moins bien dans le jeu, mais on s’est appuyé sur des valeurs pour obtenir des résultats. Je pense que notre point fort aura été l’humilité. Nous avons joué tous nos matchs avec le sérieux et la rigueur qu’il faut pour performer sur un match de niveau national. On est parvenu à battre des équipes dont je serais tenté de dire qu’elles étaient censées être meilleures, mais qui au final ne dégagent pas forcément les mêmes valeurs que nous. Et ce qui a primé, c’est la solidité de notre collectif qui a permis à chacun de progresser et d’élever son niveau de jeu chaque week-end.
Finir premier pour atteindre les play-offs et viser le titre de champion de France faisait-il partie des objectifs annoncés en début de saison ?
Non pas vraiment. Lorsqu’on est dans un cycle de formation, la compétition se pense surtout match après match. L’objectif prioritaire est de former des joueurs. Mais je suis persuadé que pour la dynamique de travail, pour le club, et pour la formation de nos joueurs, c’est quand même mieux de jouer le haut de tableau.
L’an passé, c’est justement Montpellier qui vous a empêché d’être champion puisqu’ils vous avaient battus en finale. Que faudra-t-il apporter de plus cette année pour parvenir à les battre ?
Je crois que l’an passé, malgré une bonne préparation, les garçons s’étaient mis beaucoup de pression. Cette année, je compte sur les 3 ou 4 joueurs qui ont déjà vécu l’expérience l’an dernier pour apporter un peu plus de sérénité. Le problème de ces matchs, c’est qu’il faut les jouer au maximum de ton potentiel, or le côté psychologique prend beaucoup de place. Ce sont des jeunes joueurs qui, pour certains, avaient des crampes à la 60e l’an passé. Le challenge dans ce genre de rencontres c’est d’être en mesure de s’exprimer aussi bien que durant toute la saison. On sait qu’en face, il y a beaucoup de qualités alors si on ne joue pas à notre niveau, cela risque d’être compliqué pour gagner.
Y a-t-il une différence notable entre la formation du SM Caen et celle de Montpellier ?
Il faut savoir que Montpellier joue comme une équipe sénior, non pas au niveau athlétique, mais dans l’approche du match. C’est un club qui a acquis beaucoup d’expérience chez les jeunes notamment lors des 3 dernières saisons (Gambardella, Championnat et Youth League), et ça, c’est irremplaçable. Cela donne des joueurs plus aguerris. Mais ce qui est intéressant dans nos deux dernières saisons à nous, c’est déjà que nous, le staff et le club, nous progressons. D’une manière générale, on se bien plus structuré et l’expérience de l’an passé fait que nous sommes mieux organisés cette année.
Le Stade Malherbe se retrouve qualifié pour les play-offs pour la deuxième année consécutive, ce n’est quand même pas rien…
Oui, c’est une belle performance. Si on a réussi à finir premier de notre poule, c’est parce que nos joueurs ont progressé. Sans une évolution positive des joueurs et du collectif, on n’aurait pas pu finir à cette place. Mais la finalité et notre fierté à nous, c’est par exemple de voir Herman Moussaki titulaire avec les pros dans un match aussi important contre Reims il y a quelques jours. C’est dans ces moments qu’on se dit qu’on a sans doute fait du bon travail. Notre travail est validé. Et moi je suis persuadé que plus on jouera des matchs importants, plus on mettra nos joueurs dans le dur et plus on progressera, je parle de l’équipe mais aussi du club. Là cette année, on a senti tous les garçons concernés à chaque match et le Stade Malherbe ne peut que s’en féliciter.
Contre Montpellier, quel genre de match souhaiterais-tu voir ?
Au-delà de la victoire qu’on espère tous, j’espère qu’on va donner une bonne image de la formation caennaise. J’espère aussi que nos joueurs vont prendre beaucoup de plaisir. Parce qu’il faut quand même bien mesurer la chance que l’on a de jouer ce genre de matchs. C’est la deuxième année consécutive pour certains et, certes, le football c’est génial, mais des bons moments et des grands matchs, il n’y en n’a pas tant que ça. Donc il faut croquer dedans et se faire plaisir avant tout.
